Tuez-les tous… et revenez seul : la critique du film (1970)

Western | 1h40min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
Tuez-les tous et revenez seul, l'affiche

  • Réalisateur : Enzo G. Castellari
  • Acteurs : Frank Wolff, Chuck Connors, Furio Meniconi, Leo Anchóriz, Giovanni Cianfriglia, Antonio Molino Rojo, Pietro Torrisi, Alfonso Rojas, Alberto Dell’Acqua, Franco Citti
  • Date de sortie: 15 Juil 1970
  • Nationalité : Italien, Espagnol
  • Titre original & alternatifs : Ammazzali tutti e torna solo, Kill Them All and Come Back Alone (Etats-Unis), Mátalos y vuelve (Espagne), Töte alle und kehr allein zurück (Allemagne), Tapa ne kaikki ja palaa yksin (Finlande), Mata todos e volta só (Portugal)
  • Année de production : 1968
  • Scénaristes : Tito Carpi, Enzo G. Castellari, Francesco Scardamaglia, Joaquín Luis Romero Marchent
  • Directeur de la photographie : Alejandro Ulloa
  • Compositeur : Francesco De Masi
  • Sociétés de production : Fida Cinematografica, Centauro Films
  • Distributeur : Planfilm Distribution
  • Box-office France : 365 188 entrées / 52 397 entrées
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Classification : Interdit aux moins de 13 ans à sa sortie
Note des spectateurs :

Tuez-les tous… et revenez seul est un western musclé, qui accommode Les douze salopards à la sauce spaghetti pour un résultat fort divertissant. Ce pur film d’action pourra toutefois en laisser certains sur leur faim.

Synopsis : L’armée sudiste charge Clyde McKay et son équipe de mercenaires de dérober un million de dollars en pièces d’or aux Nordistes. Seulement, pour qu’il obtienne sa part du gâteau, les ordres sont clairs : Clyde doit être le seul à revenir indemne de cette mission…

Critique : 1968 est une année faste pour Enzo G. Castellari, qui réalise trois westerns : Aujourd’hui ma peau, demain la tienne, Django porte sa croix et Tuez-les tous…et revenez seul, qui nous intéresse ici. Le métrage annonce le ton dès les premières minutes : nous sommes en présence d’un pur film d’action, fortement inspiré des Douze salopards, sorti l’année précédente. Ainsi, une séquence introductive de quinze minutes nous présente les personnages en action et leurs particularités respectives. S’ensuit un générique marquant qui, outre ses qualités esthétiques, nous permet d’identifier très clairement quels acteurs incarnent quels personnages.

Tuez-les tous… et revenez seul met en scène une sacrée galerie de personnages patibulaires

Chuck Connors, figure bien connue des amateurs de western télévisuel, incarne avec une certaine prestance le meneur de cette équipe bariolée. De façon générale, les acteurs sont plutôt charismatiques et leurs visages burinés passent bien à l’écran. Néanmoins, ce sont avant tout des “gueules” qui n’ont pas grand-chose à jouer, tant leurs personnages sont peu développés. A vrai dire, ils incarnent des archétypes, et rien de plus.

L’ancien catcheur espagnol Herculés Cortés y est une brute épaisse et grimaçante. Franco Citti, acteur fétiche de Pasolini, endosse ici un rôle de pistolero rusé. Leo Anchóriz est quand à lui un expert en explosifs qui manie une sorte de bazooka artisanal. A ceux-ci s’ajoutent un Indien adepte du couteau (Giovanni Cianfriglia) et un jeune acrobate (Alberto Dell’Acqua). Frank Wolff est celui qui tire le plus son épingle du jeu. Il faut dire qu’il interprète un personnage un peu plus complexe, qui retourne sa veste à de multiples reprises pour mieux manipuler tout le monde.

Tout pour l’action

La principale pierre d’achoppement de ce Tuez-les tous…et revenez seul est son script, pourtant élaboré par les talentueux Tito Carpi et Joaquin Luis Romero Marchent. En résultent des longueurs entre les scènes d’action, qui auraient pu servir à développer davantage les personnages ou inclure une intrigue secondaire. De fait, le film aurait dû se restreindre à la durée idéale d’une heure trente, puisqu’il prend clairement le parti de l’action.

Fort heureusement, ces multiples scènes d’action sont particulièrement réussies, grâce au talent d’Enzo G. Castellari. Ce dernier nous gratifie de cadrages inattendus et très variés, de scènes en vue subjective, et même de passages sous-marins à l’occasion. Certains pourront être agacés par les acrobaties incessantes des figurants, dues à un usage intensif du trampoline. Ici, les explosions de dynamite font faire des saltos arrière aux malheureuses victimes ! Aussi, lors des combats à main nues, certains coups passent loin du destinataire. Mais ce ne sont là que peccadilles au vu du plaisir que procurent ces passages d’action rondement menés.

Tuez-les tous… et revenez seul se donne les moyens d’être un film spectaculaire

Le métrage bénéficie de moyens confortables, qui lui confèrent un aspect spectaculaire. Les explosions sont légion, et les décors impressionnent. Ainsi, la production a reconstitué plusieurs camps militaires, animés par de nombreux figurants . On retrouve les décors de Tabernas si chers aux amateurs du genre, que la sublime photographie d’Alejandro Ulloa met grandement en valeur. Francesco De Masi met habilement le tout en musique. Certes, une grande partie de la bande originale est un peu trop convenue car faisant la part belle aux percussions ou aux sonorités orchestrales hollywoodiennes. Néanmoins, il nous propose un thème principal solide, caractéristique de son style épique.

En définitive, Tuez-les tous… et revenez seul est un western qui ravira les fanatiques d’action. Il corrobore le fait que Castellari compte parmi les réalisateurs importants du genre. Sa formule audacieuse, mélangeant avec succès western et film de commando annonce d’autres sympathiques réussites comme Cinq hommes armés (1969) ou Une raison pour vivre, une raison pour mourir (1972).

Critique : Kevin Martinez

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Tuez-les tous et revenez seul, l'affiche

© 1968 Fida Cinematografica – Centauro Films / Illustrateur affiche : Michel Landi © ADAGP Paris, 2020. Tous droits réservés.

 

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