Texas : la critique du film (1970)

Western | 1h48min
Note de la rédaction :
7/10
7
Texas, l'affiche française

Note des spectateurs :

Malgré une métaphore politique un brin simpliste, Texas est un western spaghetti de bonne facture qui assure le spectacle. A découvrir impérativement.

Synopsis : A la fin de la guerre de Sécession, le gouverneur des Etats-Unis échappe à un attentat Sudiste à Dallas, grâce à Bill Willer, un soldat déserteur. Peu de temps après, une nouvelle tentative réussit, et le gouverneur est assassiné. Tous les soupçons se portent alors sur Jack Donovan, un noir. Willer va tout faire pour innocenter son ami, et démêler le complot.

L’assassinat de Kennedy transposé dans l’Ouest américain du 19ème siècle

Critique : Collaborateur de longue date de Sergio Leone, Tonino Valerii est passé à la réalisation au milieu des années 60. Il se spécialise dans le western, genre très en vogue en Italie grâce au triomphe rencontré par la trilogie des dollars de Leone, à celui du Django de Corbucci et au Ringo de Duccio Tessari avec Giuliano Gemma. Alors qu’il a déjà à son actif d’intéressantes productions comme Le dernier jour de la colère (1967), Valerii se penche pour son troisième long-métrage sur un étrange scénario de Massimo Patrizi qui transpose l’assassinat du président John Fitzgerald Kennedy dans l’Ouest sauvage de la fin du 19ème siècle.

Texas, jaquette du DVD Artus

© 2013 Artus Films

Si la métaphore politique est pour le moins audacieuse, elle ne paraît pas forcément à sa place sur le plan historique. Ainsi, le discours humaniste défendu par le président, incarné avec autorité par Van Johnson, semble bien improbable dans le contexte américain post-guerre de Sécession.

Sa volonté de parler aux classes populaires, ainsi que sa défense du droit des Noirs correspond effectivement à la politique menée par JFK dans les années 60, mais ne colle pas du tout avec le contexte historique du western. En résulte une collision assez étonnante entre le film politique à volonté progressiste et un genre dont il faut tout de même respecter les règles (fusillades, duels et course-poursuite à cheval).

Une métaphore des troubles politiques survenus en Italie

Finalement, Texas en dit plus long sur le contexte italien de la fin des années 60 que sur les Etats-Unis du 19ème siècle. Effectivement, la lutte des notables pour se maintenir au pouvoir, la dénonciation des médias muselés, ainsi que la volonté de quelques résistants de s’opposer aux potentats locaux se fait bien davantage l’écho de la situation socio-politique de l’Italie, agitée par des troubles sociaux conséquents.

Si le discours peut apparaître quelque peu simpliste (en gros les puissants sont tous des pourris, tandis que le prolétariat est forcément uni dans l’adversité par une sorte de vertu cardinale), il n’en demeure pas moins efficace pour susciter l’indignation du spectateur et proposer ainsi une double lecture plutôt stimulante.

Valerii exploite toutes les innovations stylistiques de Leone

Multipliant les plans audacieux, les brusques entrées dans le champ de visages en gros plan, les zooms et autres mouvements d’appareil, Tonino Valerii semble ici s’affranchir du style plus classique qui caractérisait ses premières réalisations. Il s’inspire davantage des expérimentations de Leone, s’appuie sur un excellent thème musical de Luis Bacalov et cherche à épater l’œil. Malheureusement, à force de multiplier les rebondissements en fin de parcours, il finit par lasser et plombe un peu plus un discours déjà très caricatural sur la lutte des classes. Texas n’en demeure pas moins un bon western spaghetti que l’on prend un plaisir fou à découvrir, d’autant que ses performances en demi-teinte au box-office l’ont condamné à l’oubli.

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Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 25 novembre 1970

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Texas, l'affiche française

© 1969 Patry Film – Films Montana / Illustrateur : Loris. Tous droits réservés.

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