Strangers Prey at Night : la critique du film et le test Blu-ray (2018)

Thriller, Epouvante, Horreur | 1h25min
Note de la rédaction :
6/10
6
Strangers Prey at Night, affiche du film (2018)

  • Réalisateur : Johannes Roberts
  • Acteurs : Lewis Pullman, Christina Hendricks, Bailee Madison, Martin Henderson
  • Date de sortie: 18 Avr 2018
  • Année de production : 2018
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : The Strangers: Prey at Night
  • Titres alternatifs : Los extraños: Cacería nocturna (pays hispaniques), The Strangers - Opfernacht (Allemagne), Les inconnus: Proies nocturnes (Québec)
  • Scénaristes : Bryan Bertino, Ben Ketai
  • Monteur : Martin Brinkler
  • Directeur de la photographie : Ryan Samul
  • Compositeur : Adrian Johnston
  • Chef décorateur : Paul Luther Jackson
  • Producteurs : Wayne Marc Godfrey, James Harri, Robert Jones, Ryan Kavanaugh, Mark Lane
  • Producteurs exécutifs : Bryan Bertino, Charlie Dombek, Brett Dahl, Ken Halsband, Mark Kassen, Trevor Macy, Jason Resnik, William Sadleir, Jon D. Wagner, Alex Walton
  • Sociétés de production : Aviron Pictures, The Fyzz, White Comet Films, en association avec Rogue Pictures, Bloom
  • Distributeurs : Paramount Pictures France, Aviron Pictures (Etats-Unis), Vertigo Releasing (Royaume-Uni)
  • Editeur vidéo : TF1 Vidéo
  • Date de sortie vidéo : 21 août 2018
  • Budget : 5 000 000$
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 50 499 entrées / 16 058 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : 24 586 708$ / 31 039 126$
  • Classification : Interdit aux moins de 12 ans
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleur (D Cinéma 2K) / Dolby SR-SRD, DTS 5.1
  • Festivals : Fantasy Filmfest Nights (Allemagne, 2018)
  • Illustrateur/Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 2018 The Fyzz Facility Film 7 Limited. Tous droits Réservés. All rights reserved
  • Attachés de presse : Jonathan Fischer, Claire Zambaux
  • Tagline : Rien ne sert de courir
  • Franchise : Deuxième opus de la franchise The Strangers
Note des spectateurs :

Strangers Prey at Night est un hommage au cinéma de John Carpenter, scolaire dans la forme, mais néanmoins glaçant. Cette fausse suite à The Strangers de Bryan Bertino qui, en fait, n’utilise que son point de départ narratif, est un home invasion d’une redoutable efficacité.

Synopsis : Une famille s’arrête pour la nuit dans un parc de mobile home isolé qui semble complètement désert. Une jeune femme étrange frappe à leur porte…. C’est le début d’une terrible nuit d’horreur : pris pour cible et poursuivis sans relâche par trois tueurs masqués, chacun devra lutter pour sauver sa peau dans un jeu de cache-cache impitoyable.

Critique : Vaguement édité en qualité de DTV en France en 2009, The Strangers n’avait pas grand-chose de cinématographique à offrir. Liv Tyler était piégée à domicile par des inconnus masquées venus goûter au plaisir du massacre gratuit. Dix ans plus tard, le procédé du home invasion est identique, celui de Funny games et du français Ils.

La famille change. Liv Tyler qui devait revenir au début du film pour y mourir ne revient pas au casting ; les monstres à visage humain aussi. On ne prend pas les mêmes mais on recommence. Après tout, la légitimité du retour tardif de Strangers (10 ans pour faire aboutir le projet qui est passé par tout un tas de sociétés et sous fonds britanniques) est d’autant plus grande qu’entre temps Jason Blum a produit American Nightmare à la thématique certes politique, mais assez identique. Le procédé a été reproduit à trois reprises, avec un succès considérable. Un quatrième d’ailleurs sort dans la foulée de Strangers Prey at Night.

La nuit des masques

Désormais seulement crédité aux postes de producteur exécutif et de scénariste, le réalisateur du premier opus, Bryan Bertino, a laissé sa place à Johannes Roberts, cinéaste très moyen (47 meters down, The Door), spécialisé dans l’horreur (il mettra en boîte plus tard Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City et un sketch de V/H/S 99). Impersonnel comme il est, on ne lui reprochera pas son soin scolaire et son application à copier le meilleur du slasher. Le Monsieur a donc décidé de recourir à la réalisation clinique et méticuleuse de John Carpenter, celle d’Halloween en particulier, pour une nuit des masques en territoire structuré. Le terrain de chasse se situe dans une caravan city à l’architecture quadrillée d’une Amérique oubliée. Evidemment, une famille de quatre dont deux ados un peu en crise, surtout pour la fille, arrivée pour la nuit, va se frotter à la cruauté la plus froide de trois individus masqués, avares en mots, venus en découdre à l’arme blanche. La hache fait une apparition récurrente, filmée comme il faut, traînée bruyamment sur le sol. On n’arrête pas le cliché, surtout quand il est cinématographique.

Photo du film Strangers Prey at Night

© 2018 The Fyzz Facility Film 7 Limited. Tous droits Réservés.

Strangers Prey at night fonctionne néanmoins dès les premiers instants. Et pourtant, ce n’est pas faute d’invraisemblances dans le script. Citons la première, cette scène d’ouverture relatant l’attaque d’une maison marquée par le comportement très placide d’un chien de garde qui préfère dormir sur le lit de ses maîtres, plutôt que d’aller flairer le danger meurtrier, lorsque l’on sonne à la porte. L’effroyable efficacité réside dans le calque du cinéma de Carpenter, jusqu’au final évoquant son Christine, d’après Stephen King, dans une somptueuse course-poursuite avec une voiture enflammée. Voilà un instant de cinéma iconique. Le score, lui aussi l’est totalement. Plagiat déguisé des thèmes effroyablement glauques du maître du synthé d’Assaut et Fog, mais notes de macabres bienvenues.

L’ambiance est largement posée par la rigueur du cadrage et l’intérêt porté à la musique, dans cette Amérique rurale et nocturne où la brume peut embuer à tout moment ces images de pur suspense, hors de toute urbanisation. La bande-son s’accompagne généreusement en morceaux des années 80. La soundtrack fait écho à un best-of de Kim Wilde (Kids in America, Cambodia) ou de Bonnie Tyler (Total eclipse of the heart…). L’essentiel du budget ? Le film n’a coûté que 5 misérables millions de dollars.

Les inconnues : Proies nocturnes (VOD)

© 2018 – Entract Films, The Fyzz Facility Film 7 Limited. Tous droits Réservés.

Cette ambiance eighties accentue la redoutable efficacité de cette œuvre de divertissement brutal, sans sous-texte politique, contrairement à American Nightmare. Strangers Prey at Night n’offre que violence et réaction psychologique de malaise au spectateur qui l’a bien cherché. On appelle cela une série B, et celle-ci est bien troussée, et donc recommandable pour celui qui aime mêler son souffle haletant aux suées d’une salle sous pression.

Tout indépendant qu’il était, Les Inconnus : Proies nocturnes (titre québécois) a empoché deux fois moins que l’original aux USA, avec un total de 24M$ au box-office étatsunien. Un score toutefois encourageant puisque les recettes accumulées lors de son premier week-end ont été multipliées par 2.5.

A l’international, certes, The Strangers 2 a été exposé sur le grand écran dans de nombreux pays, mais ne rapportera que 7M$, dont plus d’un million au Mexique qui lui offrira son plus gros score hors de ses frontières.

Frédéric Mignard

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Les sorties de la semaine du 18 avril 2018

Strangers Prey at Night, affiche du film (2018)

© 2018 The Fyzz Facility Film 7 Limited. Tous droits Réservés.

Le test blu-ray de Strangers Prey at Night

Une édition minimaliste pour une suite en manque de notoriété, à la carrière en salle très insuffisante.

Compléments

Au total, c’est une dizaine de minutes de suppléments assez creux qui est condensée dans la section des bonus maudits. Les maigres bonus sont répartis en un clip vidéo (la reprise de Tiffany, I think we are alone), une featurette anémique sur l’importance de la musique dans le film, et une dernière sans intérêt qui mêle interview du réalisateur et des acteurs. Aucun intérêt.

Image : 4/5

Beau master, mais l’essentiel du film ayant été tourné la nuit, les séquences sont parfois un peu sombres et nécessitent que le spectateur se plonge dans le noir pour profiter de la restitution, où les rares couleurs sont vives, et où l’on profite d’une belle profondeur de champ.

Son : 4.5 / 5

Bénéficiant d’un puissant DTS HD 5.1., le score atmosphérique enveloppe le salon de ses nappes de synthé, et les morceaux pop se déchaînent vraiment, rouvrant les portes aux années 80. Les dialogues sont, en VO, piste qu’il faut vraiment privilégier pour sa justesse, forts et bien placés, donnant un bel équilibre, à cette piste de thriller, forcément remuante et riche en sursauts.

Frédéric Mignard

Blu-ray de Strangers Prey at Night

Un blu-ray devenu rare et cher avec le temps. © 2018 The Fyzz Facility Film 7 Limited. Tous droits Réservés.

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