Avec ses multiples rebondissements et ses scènes d’action dantesques, Quand les aigles attaquent de Brian G. Hutton demeure un petit classique du film de commando.
Synopsis : En 1944, un commando britannique est parachuté en Autriche près du village de Werfen dans le land de Salzbourg (dans les Alpes autrichiennes à moins de 40 km au sud-est de Berchtesgaden et du nid d’aigle de Hitler en Bavière) pour récupérer un général américain, prisonnier dans une forteresse nazie, le Schloss Adler (« Château des aigles »).
Un projet initié par Richard Burton
Critique : Intégralement initié par Richard Burton, le projet de Quand les aigles attaquent (1968) a été commandé par la star au producteur Elliott Kastner qui s’est aussitôt mis en quête d’une histoire mettant en valeur les qualités physiques de Burton. Le producteur avisé s’est donc payé les services du romancier et scénariste Alistair MacLean qui a réussi à rédiger en six semaines un scénario qu’il a aussitôt transposé en roman.
C’est donc dans la précipitation qu’est née l’incroyable histoire de ce film d’espionnage où chacun dissimule un double, voire triple jeu. Afin de rendre les séquences d’attaque du château nazi plus réalistes, toute l’équipe s’est déplacée en Autriche au Schloss Hohenwerfen, magnifique forteresse qui est demeurée imprenable tout au long de son histoire mouvementée. Les conditions climatiques extrêmes, les nombreux effets spéciaux et la pyrotechnie ont demandé d’énormes efforts de la part d’une équipe qui a vécu en enfer durant plusieurs semaines. Toutefois, le jeu en valait grandement la chandelle.
Un décor impressionnant pour un casting international
Effectivement, le réalisateur Brian G. Hutton a exploité au mieux le formidable décor naturel qui s’est offert à lui, conférant au métrage un aspect majestueux et une ampleur dramatique hors normes à un scénario somme toute assez conventionnel. Toutes les séquences extérieures bénéficient de ce somptueux cadre et de la présence menaçante de cette citadelle imprenable. Grâce à un sens achevé du suspense, le cinéaste parvient à nous tenir en haleine durant près de deux heures et demie alors même que le commando est sur place dès les cinq premières minutes du métrage.
Il fallait non seulement une confiance absolue dans les pouvoirs d’un script à rebondissements multiples, mais aussi une foi inébranlable dans l’alchimie d’un casting pourtant improbable. Malgré les contraintes liées à toutes les productions internationales, Brian G. Hutton est parvenu à uniformiser son casting. Les Anglais Richard Burton et Mary Ure (Les corps sauvages en 1959), l’Américain Clint Eastwood ou encore l’Allemande Ingrid Pitt arrivent sans problème à faire exister et cohabiter leurs personnages, sans que leurs différences d’âge et de formation ne se ressente.
Un petit classique du film de commando
Film d’action, de suspense et de guerre à la redoutable efficacité, Quand les aigles attaquent n’a certes pas grand-chose à dire (Brian G. Hutton a étoffé sa réflexion sur la guerre avec son film suivant, l’excellent De l’or pour les braves), mais il constitue l’un des meilleurs films de genre de cette période et peut aisément se ranger du côté des Canons de Navarone (Jack Lee Thompson, 1961) avec lequel il partage une indéfectible foi dans le divertissement pur et dur.
Critique de Virgile Dumez
Les sorties de la semaine du 12 mars 1969
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