L’homme au pistolet d’or : critique et test blu-ray (1974)

Espionnage, Action, Aventures | 2h05min
Note de la rédaction :
4,5/10
4,5
L'homme au pistolet d'or, l'affiche

  • Réalisateur : Guy Hamilton
  • Acteurs : Roger Moore, Maud Adams, Christopher Lee, Bernard Lee, Hervé Villechaize, Clifton James, Britt Ekland, Marc Lawrence, Desmond Llewelyn, Lois Maxwell, James Cossins
  • Date de sortie: 20 Déc 1974
  • Nationalité : Britannique
  • Titre original : The Man with the Golden Gun
  • Année de production : 1974
  • Scénariste(s) : Tom Mankiewicz, Richard Maibaum, d'après le roman éponyme de Ian Fleming
  • Directeur de la photographie : Ted Moore et Oswald Morris
  • Compositeur : John Barry
  • Société(s) de production : Eon Productions
  • Distributeur (1ère sortie) : Les Artistes Associés
  • Éditeur(s) vidéo : Warner Home Vidéo France (VHS) / MGM (DVD) / MGM / United Artists (blu-ray)
  • Date de sortie vidéo : 10 octobre 2012 (blu-ray)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 2 873 898 entrées / 899 031 entrées
  • Box-office nord-américain 20,9 M$
  • Budget : 7 M$
  • Chanson du générique : The Man with the Golden Gun, interprétée par Lulu
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.66 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Illustrateur / Création graphique : Robert McGinnis
  • Crédits : © 1974 United Artists Corporation and Danjaq LLC.
  • Franchise : Neuvième segment de la saga James Bond
Note des spectateurs :

Décevant à plus d’un titre, L’homme au pistolet d’or n’a pas grand-chose à offrir au spectateur contemporain avec son humour poids lourd et ses scènes d’action bâclées.

Synopsis : L’agent 007 se retrouve une fois encore plongé au cœur d’une mission délicate. En effet, James Bond doit s’empresser de mettre hors d’état de nuire l’homme au pistolet d’or, Scaramanga, car celui-ci est à ses trousses et veut l’éliminer…

Un James Bond à la limite de la parodie

Critique : Neuvième épisode de la saga James Bond, L’homme au pistolet d’or (1974) est aussi le premier faux pas artistique d’une série qui demeurait exemplaire jusque-là. Après avoir tourné l’un des meilleurs épisodes (l’inoubliable Goldfinger en 1964), le réalisateur Guy Hamilton a peu à peu perdu de son inspiration, accompagnant la dérive du personnage vers plus d’humour parodique. Si son travail pouvait encore faire illusion dans le premier Bond version Roger Moore (l’inégal mais sympathique Vivre et laisser mourir), son manque d’intérêt grandissant pour une saga qui tourne en rond se fait particulièrement ressentir dans ce nouvel épisode.

Tourné seulement quelques mois après la sortie du précédent volet, ce nouvel opus sent bon le fond de tiroir alors même qu’il est inspiré par l’un des romans les plus cruels de Ian Fleming. Sans doute embarrassés par la violence et le sadisme du bouquin, les scénaristes Richard Maibaum et Tom Mankiewicz ont édulcoré tout ce qui pouvait déranger le grand public, faisant de cette nouvelle aventure une sucrerie kitsch dynamitée par un humour à deux balles (en plaqué or).

Kung-fu et petites pépées

Alors que le début du film fait vaguement illusion, Guy Hamilton semble avoir fait exprès de saboter chaque séquence pour la tirer vers le plus petit dénominateur commun. Alors que l’histoire pouvait donner lieu à une tension extrême, les scénaristes ont cru bon d’ajouter systématiquement des notations comiques qui désamorcent tous les effets spectaculaires. Pire, le cinéaste foire même les cascades les plus impressionnantes de son métrage en ajoutant sur la bande-son des petits bruitages ridicules qui donnent à l’ensemble un aspect foncièrement bis.

L'homme au pistolet d'or, James Bond 9, cover VOD

© 1974 United Artists Corporation and Danjaq LLC. / Conception graphique : © 2012 Metro-Goldwyn-Mayer Studios, Inc. Tous droits réservés.

Cherchant à surfer sur la vague du kung-fu, il confronte également James Bond à une horde d’athlètes asiatiques dont il ne tire aucun parti visuel. Bien au contraire, la séquence dans l’école d’arts martiaux est sans doute l’une des pires de toute la saga. Même les courses-poursuites n’échappent pas à la débandade générale.

On sauvera Christopher Lee de la médiocrité ambiante

Plus intéressant dans sa dernière demi-heure, L’homme au pistolet d’or tente vaguement de creuser l’aspect sombre de la personnalité de Bond en l’opposant à un tueur implacable incarné avec autorité par Christopher Lee. Mais là encore, la tentative de réfléchir sur la personnalité trouble de Bond ne donne lieu qu’à un échange verbal bien vite relégué au second plan, au profit de blagues de bas étage.

Même l’inévitable séquence finale qui voit la destruction de la base du méchant échoue dans sa volonté de spectaculaire tant le décor sent la maquette à plein nez. Et que dire de ces personnages insipides que sont le nain Tric-Trac, la James Bond girl interchangeable incarnée fadement par Britt Ekland ou encore l’insupportable shérif américain interprété par Clifton James (de retour après son passage dans Vivre et laisser mourir), si ce n’est qu’ils symbolisent à merveille l’ineptie totale de cet épisode inutile. Après les 3 millions d’entrées glanées en France par l’épisode précédent, le neuvième James Bond a attiré 2 873 898 spectateurs, se hissant à la 12ème marche du podium de l’année. Un score plutôt inespéré au vu de la médiocrité du produit fini.

Le blu-ray :

Une édition quasiment parfaite d’un James Bond mineur.

Compléments : 5 / 5

 La liste des suppléments est impressionnante, d’autant que la plupart sont passionnants :

  • Commentaires audio du réalisateur Guy Hamilton, de Roger Moore et de l’équipe du film : à savoir pas moins de deux commentaires passionnants sur l’intégralité du métrage. On y apprend tous les détails possibles sur le tournage, ainsi que les regrets de Guy Hamilton vis-à-vis de certains choix opérés.
  •  Les coulisses du film : un documentaire formidable d’une demi-heure qui revient sur la conception douloureuse du long-métrage, les nombreuses réécritures, les difficultés d’un tournage en Thaïlande en 1974. On regrette que le documentaire n’évoque pas la sortie du film.
  • Les plus formidables cascades dans les films Bond : un autre documentaire d’une demi-heure qui rend hommage aux multiples cascadeurs qui ont risqué leur vie pour donner au public les sensations fortes recherchées.
  • Le Russel Harty Show : un petit document d’époque (3mn) où Roger Moore et le nain Hervé Villechaize viennent faire la promo du film avec pas mal d’humour.
  • Plusieurs modules qui reviennent rapidement sur des points particuliers de cet épisode : Filles au combat, Les lieux de tournage de l’homme au pistolet d’or, Film sur les cascades de l’American Thrill Show, La route qui mène à Bond
  • Guy Hamilton : le réalisateur parle durant cinq minutes où il explique ses partis-pris et son goût pour le personnage.
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Image : 5 / 5

Tout bonnement resplendissante, la restauration est optimale et permet de redécouvrir le film dans des conditions exceptionnelles. Cela ne lui permet pas forcément de s’imposer comme un bon épisode, mais la haute définition en ressort grandie une fois de plus.

Son : 5 / 5

Le 5.1 DTS HD Master Audio de la version originale est une vraie tuerie qui fait résonner toutes les enceintes pour notre plus grand plaisir. La version française n’est pas en reste et offrira un maximum de sensations fortes au spectateur.

Critique et test blu-ray de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 18 décembre 1974

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L'homme au pistolet d'or, l'affiche

© 1974 United Artists Corporation and Danjaq LLC. / Affiche illustrateur : Robert McGinnis. Tous droits réservés.

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L'homme au pistolet d'or, l'affiche

Bande-annonce de L'homme au pistolet d'or (VF)

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