Les chemins de la liberté : la critique du film (2011)

Aventures, Drame, Historique | 2h13min
Note de la rédaction :
7/10
7
Les chemins de la liberté, l'affiche

  • Réalisateur : Peter Weir
  • Acteurs : Colin Farrell, Ed Harris, Saoirse Ronan, Sebastian Urzendowsky, Jim Sturgess, Mark Strong
  • Date de sortie: 26 Jan 2011
  • Nationalité : Américain, Polonais, Indien, Emirati
  • Titre original : The Way Back
  • Titres alternatifs : Camino a la libertad (Espagne) / Rumo à Liberdade (Portugal) / Niepokonani (Pologne) / Út a szabadságba (Hongrie) / Caminho da Liberdade (Brésil)
  • Année de production : 2010
  • Scénaristes : Peter Weir et Keith R. Clarke, d'après le récit À marche forcée (The Long Walk: The True Story of a Trek to Freedom) de Sławomir Rawicz
  • Directeur de la photographie : Russell Boyd
  • Compositeur : Burkhard Dallwitz
  • Société(s) de production : Exclusive Films, National Geographic Films, Imagenation Abu Dhabi FZ, Allied Filmmakers, Monolith Films, On the Road, Point Blank Productions, Polish Film Institute
  • Distributeur : Metropolitan FilmExport
  • Éditeur(s) vidéo : Metropolitan Vidéo (DVD et blu-ray, 2011)
  • Date de sortie vidéo : 26 mai 2011
  • Box-office France / Paris-périphérie : 860 353 entrées / 222 485 entrées
  • Box-office nord-américain / Monde : 2,7 M$ (soit 3,6 M$ au cours de 2023) / 24,1 M$ (32,9 M$ au cours de 2023)
  • Budget : 30 M$ (40,9 M$ au cours de 2023)
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.35: 1 / Couleurs / Son : Dolby Digital
  • Festivals et récompenses : Oscars 2011 : 1 nomination pour les meilleurs maquillages / Irish Film and Television Awards 2011 : Prix de la meilleure actrice de second rôle pour Saoirse Ronan
  • Illustrateur / Création graphique : Troïka
  • Crédits : Metropolitan FilmExport
Note des spectateurs :

Film d’aventures aux images splendides, Les chemins de la liberté propose un périple géographique intrigant à défaut d’être trépidant. Les acteurs, eux, sont au top.

Synopsis : En 1940, une petite troupe de prisonniers s’évade d’un camp de travail sibérien. Pour ces hommes venus de tous les horizons, s’échapper de cet enfer ne sera que le début de l’aventure… Ensemble, ils vont parcourir plus de 10 000 kilomètres, à travers la toundra sibérienne glacée, traversant les plaines de Mongolie, les fournaises du désert de Gobi puis les sommets de l’Himalaya pour franchir la Grande Muraille de Chine. Certains s’arrêteront en chemin, d’autres ne survivront pas aux épreuves. La route est longue, les rencontres risquées, les conditions physiques épouvantables, et chacun a ses secrets…

Un film adapté d’une fausse “histoire vraie”

Critique : En 1956, l’officier polonais Sławomir Rawicz publie le livre A marche forcée qui raconte par le menu son évasion du goulag en 1940 avec six autres détenus. Uniquement par leur force de volonté, ils furent trois à parcourir plus de 10 000 kilomètres à pied pour se rendre jusqu’en Inde, selon son récit. Enorme succès de librairie, le bouquin a immédiatement suscité le doute quant à la véracité de son récit et surtout l’absence de témoins de cette escapade. Il est rapidement apparu que Sławomir Rawicz n’a pas effectué ce voyage qui serait inspiré du récit d’un autre militaire polonais nommé Witold Gliński. Toutefois, même la version défendue par Gliński n’est pas des plus crédibles.

Lorsque Peter Weir est approché pour tourner une adaptation libre du livre polémique, le cinéaste a donc tenu à se renseigner pour savoir si l’aventure est au moins plausible. Or, depuis l’écriture du livre, deux célèbres aventuriers ont refait le parcours géographique du livre, prouvant qu’il est donc possible à effectuer. Il s’agit de Sylvain Tesson et de Cyril Delafosse-Guiramand. Peter Weir a donc décidé de se lancer dans ce défi de taille pour un cinéaste d’un certain âge : partir filmer un groupe de survivants aux quatre coins du globe.

Les chemins de la liberté, un tournage aux quatre coins du globe

Racontant une fuite de prisonniers qui ont traversé la Sibérie, la Mongolie, le désert de Gobi, puis l’Himalaya pour arriver en Inde, Les chemins de la liberté n’a malheureusement pas pu être tourné sur place. Toutefois, la science infuse du paysage qui innerve tout le cinéma de Peter Weir se fait sentir ici puisque tous les paysages sont crédibles, alors que le tournage s’est déroulé en Bulgarie, en Australie, dans le désert marocain et enfin en Inde. Autant dire que les prises de vues ont été une aventure à elles seules et que les acteurs et l’équipe ont été menés à rude épreuve.

Débutant par la description attentive du goulag, Les chemins de la liberté offre une vision très juste et documentée de ces prisons à ciel ouvert. Perdus en Sibérie, ces camps de travaux forcés où furent déportés tous les ennemis du régime stalinien n’ont pas besoin de barbelés puisque la nature environnante est le pire des geôliers. Pourtant, certains prisonniers ont tenté l’aventure, avant de finir gelés comme certains évadés du film. Le postulat des Chemins de la liberté est donc de suivre pas à pas la fuite de prisonniers au cœur d’une nature vierge et hostile. On retrouve donc ici une thématique qui est décidément très chère au cinéaste Peter Weir qui a évoqué cette idée dès Pique-nique à Hanging Rock (1975), La dernière vague (1977), Mosquito Coast (1986) ou encore Master and Commander : De l’autre côté du monde (2003).

Des plans superbes pour une aventure humaine parfois un peu longue

D’ailleurs, le cinéaste est toujours aussi à l’aise pour filmer la nature dans ce qu’elle peut avoir de plus beau et de menaçant à la fois. Ici, il n’épargne rien à ses personnages qui sont d’origine diverses. Entre le gel, les loups, les glaces, mais aussi le désert et ses tempêtes de sable, ainsi que les pièges de la montagne, tout y passe au sein d’un grand film d’aventures qui est aussi un survival. Toutefois, là où d’autres auraient joué la carte de la surenchère dans le suspense, Peter Weir préfère se faire l’observateur des comportements humains lorsque ceux-ci sont confrontés à l’inéluctable. Il signe notamment de très belles séquences de décès, comme celui de la jeune femme qui fait un temps partie de l’équipée.

Porté par de superbes images de Russell Boyd et une musique discrète de Burkhard von Dallwitz, Les chemins de la liberté s’appuie surtout sur d’excellents acteurs qui ont certainement souffert sur le plan physique. Parmi eux, Jim Sturgess incarne un jeune héros au grand cœur crédible, Ed Harris est un vieux briscard revenu de tout, tandis que Saoirse Ronan bénéficie du rôle le plus beau et étoffé malgré un temps de présence moindre à l’écran. En ce qui concerne Colin Farrell, il se tire plutôt bien d’un rôle casse-gueule de mafieux soviétique. Dans cet ensemble très classique, mais plutôt bien troussé, on peut sans doute regretter la trop grande linéarité du script et surtout un montage qui pouvait être davantage resserré. Ainsi, certains passages alourdissent inutilement le récit et cela nuit au rythme général d’un film assez lent.

Un accident industriel aux Etats-Unis

Sorti aux Etats-Unis en janvier 2011, Les chemins de la liberté a été un énorme échec commercial puisqu’il n’a glané que 2,7 M$ (soit 3,6 M$ au cours de 2023) en fin de carrière pour un budget conséquent de 30 M$ (40,9 M$ au cours de 2023). A ce niveau, on peut bien évidemment parler d’un pur accident industriel. A la même période, la France lui a apporté son plus gros soutien puisque le film a engrangé 860 353 entrées, soit l’équivalent de 7,4 M$. Le deuxième pays à lui offrir un bel accueil est l’Espagne où le métrage a cumulé 4 M$, le Royaume-Uni arrivant troisième avec 3M$.

La France apporte au film ses meilleurs résultats mondiaux

A Paris, le long d’aventures a séduit 106 482 randonneurs lors de sa semaine d’investiture, mais le métrage a ensuite chuté de près de 50 % par semaine. Sa carrière fut donc particulièrement courte sur la capitale avec seulement 222 485 marcheurs en bout de course.

En province, les résultats furent plus favorables avec une belle deuxième place lors de sa semaine de sortie et 391 619 baroudeurs. Mais là aussi, la chute a été rude de semaine en semaine et le métrage a fini à 860 353 entrées sur notre territoire. Il s’agit toutefois du plus beau résultat mondial d’une œuvre qui n’a pas attiré les foules dans les salles obscures. Cet échec cinglant a d’ailleurs mis un terme à la carrière de Peter Weir qui a préféré prendre sa retraite.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 26 janvier 2011

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Les chemins de la liberté, l'affiche

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Peter Weir, Colin Farrell, Ed Harris, Saoirse Ronan, Sebastian Urzendowsky, Jim Sturgess, Mark Strong

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Bande-annonce de Les chemins de la liberté (VF)

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