Le parfum vert : la critique du film (2022)

Comédie policière, Thriller politique | 1h41min
Note de la rédaction :
4/10
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Le parfum vert, l'affiche

  • Réalisateur : Nicolas Pariser
  • Acteurs : Arieh Worthalter, Sandrine Kiberlain, Alexandre Steiger, Baptiste Sornin, Vincent Lacoste, Lucas Englander, Christophe Odent, Thomas Chabrol, Rüdiger Vogler, Jenna Thiam, Léonie Simaga
  • Date de sortie: 21 Déc 2022
  • Nationalité : Français, Belge
  • Titre original : Le parfum vert
  • Titres alternatifs : The Green Perfume (Titre international) / Il mistero del profumo verde (Italie) / El perfume verde (Argentine)
  • Année de production : 2022
  • Autres acteurs : Pascal Rénéric, Xavier de Guillebon, Gwenaëlle Simon, Gilles Bellomi, Aurélien Bellanger, Lucie Gallo
  • Scénariste : Nicolas Pariser
  • Monteur : Christel Dewynter
  • Directeur de la photographie : Sébastien Buchmann
  • Compositeur : Benjamin Esdraffo
  • Chef maquilleur : Ágnes Gazdag, Christophe Oliveira
  • Chef décorateur : Camille Bougon-Pigneul
  • Directeur artistique : Florian Sanson
  • Producteur : Emmanuel Agneray
  • Producteurs exécutifs : -
  • Sociétés de production : Bizibi, Versus Production, France 2 Cinéma, Proximus, VOO, BE TV.
  • Distributeur : Diaphana Distribution
  • Distributeur reprise :
  • Date de sortie reprise :
  • Editeur vidéo : Diaphana (DVD et blu-ray, 2023)
  • Date de sortie vidéo : 2 mai 2023
  • Budget : 7 000 000 €
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 206 774 entrées / 56 460 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleur / Son : 5.1
  • Festivals : Festival de Cannes 2022 : en clôture de la Quinzaine des Réalisateurs / Festival de Gijón 2022 : en compétition / Festival du film indépendant de Buenos Aires 2022 : en compétition
  • Nominations : -
  • Récompenses : -
  • Illustrateur/Création graphique : © Le Cercle Noir pour Fidelio. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Bizibi - Versus Production - France 2 Cinéma - Proximus - VOO - BE TV . All Rights Reserved. Tous droits réservés.
  • Attachés de presse : André-Paul Ricci, Tony Arnoux, Pablo Garcia-Fons
  • Tagline : -
Note des spectateurs :

Empêtré dans ses références à Tintin et Hitchcock, Le parfum vert ne trouve pas son identité propre et échoue à divertir, tout en délivrant un message politique simpliste peu enthousiasmant. Dispensable.

Synopsis : Lors d’une représentation théâtrale, un des comédiens de la Comédie-Française meurt sur scène. Martin, son ami et collègue, est enlevé et sa disparition le fait passer pour suspect. Sa cavale va lui faire croiser la route d’une dessinatrice de bandes dessinées, Claire, et, ensemble, ils vont mener leur propre enquête.

Le parfum vert sous influence de la bande dessinée

Critique : Après avoir réalisé deux œuvres au contenu politique fort et sérieux, à savoir Le grand jeu (2015) et Alice et le maire (2019), le réalisateur Nicolas Pariser a souhaité aborder des thèmes toujours aussi importants, mais par le biais cette fois du cinéma de divertissement. Le déclencheur de l’écriture fut la relecture des aventures de Tintin, ainsi que la volonté du cinéaste d’effectuer un pastiche des films anglais d’Alfred Hitchcock. Décidant de mêler ces deux influences majeures, Nicolas Pariser a ainsi accouché du script du Parfum vert.

Comme la reconstitution de l’Angleterre des années 30 coûtait bien trop cher, Nicolas Pariser a opté pour une œuvre contemporaine qui évoquerait en parallèle la crispation des nations sur elles-mêmes et la crise démocratique à l’œuvre en Europe occidentale. Pourtant, loin de vouloir déboucher sur un film théorique, Nicolas Pariser a recours à une intrigue de thriller politique qu’il dynamite à coup d’humour, dans le plus pur style BD d’un Hergé.

La politique pour les nuls

Toutefois, n’est pas Hergé ou Hitchcock qui veut. Effectivement, l’intrigue développée par le cinéaste est pour le moins nébuleuse et improbable, entièrement fondée sur un MacGuffin (un prétexte au développement d’un scénario) qui est ici un morceau d’anthracite, dont on ne comprendra jamais vraiment l’utilité. Si Alfred Hitchcock était passé maître dans ce domaine, l’absence de réel enjeu dramatique apparaît bien trop vite au cours de la projection de ce Parfum vert. Cette idée vaguement complotiste liée à l’union des extrémistes de droite pour faire déferler une nouvelle vague d’antisémitisme ne convainc pas beaucoup plus et constitue un peu le degré zéro de la politique.

Le parfum vert, photo d'exploitation

© 2022 Bizibi – Versus Production – France 2 Cinéma – Proximus – VOO – BE TV. Tous droits réservés.

En réalité, le véritable problème du Parfum vert vient de l’omniprésence de références trop explicites. Ainsi, le duo de flics qui portent chacun une moustache renvoie directement aux Dupont et Dupond de Tintin. L’allure même de Vincent Lacoste ne peut que rappeler celle du petit journaliste belge. Les aventures des héros dans un train qui traverse l’Europe nous renvoient quant à elles aux films d’Alfred Hitchcock dont on sent l’influence à chaque seconde, mais mal digérée.

Le parfum vert manque cruellement de folie

Si le réalisateur a fait un effort pour rendre esthétique ses images – grâce à la précieuse collaboration de son directeur de la photographie Sébastien Buchmann – sa réalisation proprement dite manque de folie et demeure trop classique pour un tel sujet. En fait, on sent que Nicolas Pariser se bride et qu’il ne se lance pas pleinement dans la comédie, seul genre capable de supporter les errances narratives de son scénario. Quitte à faire une œuvre proche de la bande dessinée, il fallait vraiment déconstruire la forme et adopter un ton absurde comme a su le faire autrefois un Alain Jessua avec Jeu de massacre (1967).

En hésitant sans cesse sur le ton à adopter, Nicolas Pariser en vient à perdre ses acteurs qui ne savent jamais sur quel pied danser. Ainsi, pour une Sandrine Kiberlain qui s’en sort très bien grâce à un métier très sûr, on ne compte plus les contre-performances. Parmi les plus terribles, on notera le mauvais emploi de Vincent Lacoste qui n’est vraiment pas à son avantage dans un rôle qui aurait dû être plus burlesque et déjanté. Le comédien, par ailleurs toujours agréable, paraît surtout perdu et peu à son aise. En fait, il n’y a guère que Sandrine Kiberlain qui ne perd pas de plumes dans cette œuvre globalement mal dirigée.

Le parfum vert n’a pas diverti grand monde

Le parfum vert constitue donc une grosse déception qui s’est d’ailleurs traduite par un accueil assez glacial de la part du grand public. Il faut dire que l’ensemble est plutôt vain et plat, là où l’on attendait un divertissement enlevé et primesautier. Sorti fin décembre 2022 lors des fêtes de Noël, Le parfum vert est d’abord arrivé en tête des entrées à Paris 14h le mercredi 21 décembre, mais avec une moyenne par copie plutôt inquiétante. Sa première semaine se conclue sur la France entière par 80 190 entrées. La semaine suivante est relativement stable grâce aux vacances scolaires (64 259 spectateurs de plus). Mais la suite est nettement moins favorable et le long-métrage ne restera que deux mois à l’affiche, grappillant des miettes lors de ses deux dernières septaines. Il termine donc sa carrière avec seulement 206 774 amateurs de BD dans les salles. Un peu maigre pour un budget estimé autour des 7 millions d’euros.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 21 décembre 2022

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Le parfum vert, l'affiche

© 2022 Bizibi – Versus Production – France 2 Cinéma – Proximus – VOO – BE TV. / Affiche : Le Cercle Noir pour Fidelio. Tous droits réservés.

Biographies +

Nicolas Pariser, Arieh Worthalter, Sandrine Kiberlain, Alexandre Steiger, Baptiste Sornin, Vincent Lacoste, Lucas Englander, Christophe Odent, Thomas Chabrol, Rüdiger Vogler, Jenna Thiam, Léonie Simaga

Mots clés

Comédie policière, Comédie de duo, Thrillers français, Diaphana Distribution

 

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Le parfum vert, l'affiche

Bande annonce de Le Parfum vert

Comédie policière, Thriller politique

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