Le flic de Beverly Hills 2 est une suite correcte mais sans aucune originalité. Au mieux divertissant, le sequel reste à voir et à revoir pour le charisme d’Eddie Murphy en pleine possession de ses moyens de superstar.
Synopsis : Axel Foley est de retour à Beverly Hills. Cette fois, il vient prêter main forte à ses collègues et amis pour résoudre une affaire de vol de bijoux.
Eddie Murphy, acteur le mieux payé de Hollywood
Critique : Devenu une superstar internationale en seulement trois films (48 heures, Un fauteuil pour deux et surtout Le flic de Beverly Hills), le comique noir Eddie Murphy, acteur désormais le mieux payé de Hollywood, est une valeur montante du box-office durant les années 80, offrant à Paramount le gage d’un carton annuel. Toutefois, à la sortie du sequel du Flic de Beverly Hills, l’humoriste américain de la décennie vient d’essuyer un revers de fortune avec une très grosse production familiale à caractère fantastique, le poussif Golden Child, l’enfant sacré du Tibet (1986) qui, s’il n’est pas un échec commercial, n’a pas atteint les sommets que lui prédestinaiT sa notoriété. Pourtant, le film empruntait les éléments fantastiques et les effets spéciaux communs aux productions pour adolescents dont Amblin Entertainment – la société de Steven Spielberg -, s’était fait le parangon.
Une comédie calibrée pour triompher
Il était donc temps pour le comique de revenir aux valeurs sûres qui ont fait sa gloire : le polar décontracté, avec des vannes en or et un style irrésistible qui plaira bien au-delà du public jeune. Endossant pour la seconde fois les fringues 80’s du personnage culte d’Axel Foley, Eddie Murphy s’entoure de quelques pointures pour faire de cette suite une aventure à la hauteur des attentes des fans : outre l’arrivée derrière la caméra de Tony Scott, tout juste auréolé du triomphe international de Top Gun (1986), autre production Don Simpson / Jerry Bruckheimer, le comique mise sur le talent de cinq scénaristes différents, ainsi que sur la contribution musicale de Harold Faltermeyer, compositeur du thème culte du premier volet. Le tout est évidemment produit par Jerry Bruckheimer et Don Simpson, duo en passe de devenir les plus grands producteurs de films d’action des années 90-2000.
Un scénario passe-partout
Autant dire que l’action et l’humour sont au rendez-vous d’un spectacle généreux, mais calibré pour ne pas échouer. Doté d’une intrigue passe-partout qui se regarde d’un œil distrait, ce deuxième épisode n’étonne à aucun moment puisqu’on y retrouve tous les ingrédients qui faisaient le charme du premier volet, la surprise en moins. Ici, tout est prétexte pour laisser le champ libre à la star du film. Souvent drôle, fréquemment charmeur et toujours grande gueule, Eddie Murphy en fait des tonnes pour séduire le public adolescent qui est ici clairement visé. Soutenu par un casting costaud où se croisent des pointures comme Ronny Cox, Jürgen Prochnow ou encore Dean Stockwell, mais aussi des figures emblématiques des années 80 (ah, les longues jambes de Brigitte Nielsen, à l’époque madame Stallone et future chanteuse d’Eurodance sous le pseudo de Gitta), cette aventure se suit avec un certain plaisir au rythme des percussions synthétiques typiques de l’époque, et enrobé dans une réalisation clinquante où les éclairages bleutés sont filtrés par des ventilateurs. Loin d’être incontournable, ce pur produit de son temps demeure un divertissement de qualité, pour peu que l’on ne soit pas très exigeant sur la crédibilité de l’intrigue et qu’on se laisse happer par le charme inhérent à une décennie qui suintait de ses tics un peu tocs, mais dont on peut avoir la nostalgie facile.
Le flic de Beverly Hills 2, carton mondial
Le but d’Eddie Murphy fut évidemment atteint puisque le film a tout de même glané plus de 300 millions de dollars autour du monde, alors qu’il n’a coûté que 28 millions de billets verts. En France, cette suite honorable a attiré dans ses filets 2 418 183 spectateurs contre près de 3 millions pour le premier de la série. Un vrai succès donc qui compte comme le deuxième plus gros de la plus grande star afro-américaine de ces quarante dernières années.
Critique de Virgile Dumez