Le collectionneur : la critique du film (1997)

Thriller | 1h55min
Note de la rédaction :
5,5/10
5,5
Le collectionneur, l'affiche

  • Réalisateur : Gary Fleder
  • Acteurs : Ashley Judd, Brian Cox, Morgan Freeman, Cary Elwes, Tony Goldwyn, Alex McArthur
  • Date de sortie: 03 Déc 1997
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Kiss the Girls
  • Titres alternatifs : Et tombent les filles (Québec) / El coleccionista de amantes (Espagne) / Beijos Que Matam (Portugal) / Kolekcjoner (Pologne) / Il collezionista (Italie) / Denn zum Küssen sind sie da (Allemagne)
  • Année de production : 1997
  • Scénariste(s) : David Klass, d'après le roman Et tombent les filles de James Patterson
  • Directeur de la photographie : Aaron Schneider
  • Compositeur : Mark Isham
  • Société(s) de production : Paramount Pictures, Rysher Entertainment
  • Distributeur (1ère sortie) : UIP
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : Paramount (VHS) / Paramount Pictures (DVD, 2001) / Paramount Pictures (blu-ray, 2013)
  • Date de sortie vidéo : 11 septembre 2013 (blu-ray)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 853 726 entrées / 172 338 entrées
  • Box-office nord-américain : 60,5 M$
  • Budget : 27 M$
  • Rentabilité : -
  • Classification : Interdit aux moins de 12 ans
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs / Son : DTS - Dolby Digital
  • Festivals et récompenses : Première mondiale au Festival du cinéma américain de Deauville (10 septembre 1997)
  • Illustrateur / Création graphique : BLT Communications, LLC
  • Crédits : © 1997 Paramount Pictures
  • Franchise : 1er film mettant en scène le policier Alex Cross. Suivi par Le masque de l'araignée (2001), et le reboot Alex Cross (2012)
Note des spectateurs :

Thriller dans la lignée de Seven, Le collectionneur ne brille pas par sa réalisation, trop télévisuelle, et ceci malgré un scénario plutôt correct. On en ressort mitigés.

Synopsis : Quand l’inspecteur de police Alex Cross de Washington apprend que sa nièce, qui fait des études en Caroline du Nord, a disparu, apparemment victime d’un enlèvement, il se rend immédiatement à Durham pour participer aux recherches. Bravant la police locale, il mène sa propre enquête. Il découvre qu’en fait huit jeunes filles ont disparu et que l’une d’entre elles vient d’être retrouvée assassinée. Cross comprend alors qu’il a affaire à un collectionneur amateur de filles aussi belles qu’intelligentes.

Un thriller post-Seven de plus !

Critique : En 1991, Le silence des agneaux (Demme, 1991) redéfinit la notion de thriller horrifique à l’écran. Il est suivi de la bombe Seven (Fincher, 1995) avec Brad Pitt et Morgan Freeman qui lance tout à coup une série de films avec serial killers qui en copient l’esthétique, ainsi que l’ambiance nauséabonde. Parmi ces nombreuses déclinaisons, on trouve notamment Le collectionneur (Fleder, 1997) qui entend transposer à l’écran les aventures du policier Alex Cross, créé par le romancier James Patterson.

Le collectionneur, la jaquette blu-ray

© 1997 Paramount Pictures. Tous droits réservés.

L’idée des producteurs et du studio Paramount était d’initier les aventures d’un flic que l’on pourrait ensuite retrouver dans d’autres films en cas de triomphe. Pour assurer le succès, les exécutifs approchent tout d’abord Denzel Washington qui ne peut finalement pas participer pour des problèmes d’agenda (l’acteur se rattrapera plus tard en jouant dans Bone Collector, un autre dérivé de Seven). Après la défection du comédien, les producteurs finissent par demander à Morgan Freeman qui établit ainsi un lien direct avec le mètre-étalon de David Fincher.

Gary Fleder, réalisateur prometteur en mode automatique

Pour compléter le tableau, les producteurs s’attachent les services de Gary Fleder, jeune talent issu de la télévision qui vient de connaître un joli succès critique avec son premier long-métrage intitulé Dernières heures à Denver (1995). Si le film n’a pas connu un succès commercial flamboyant, il a attiré l’attention sur un réalisateur au talent prometteur. Les producteurs espéraient sans doute dénicher le nouveau David Fincher qui transcenderait le script d’origine pour en faire une œuvre marquante.

Las ! Gary Fleder s’acquitte de sa mission avec une certaine habileté, mais sans aucun génie. On peut même dire que sa réalisation très fonctionnelle fait partie des défauts majeurs d’une œuvre par ailleurs sympathique à suivre dans son déroulement. En réalité, il faut surtout saluer le talent des scénaristes qui sont parvenus à adapter un épais roman sans trop de déperdition.

Un casting dominé par le jeu très sûr d’Ashley Judd

Les différents personnages sont plutôt bien campés et on apprécie notamment beaucoup celui incarné avec charisme par Ashley Judd. Loin de n’être qu’une victime à soumettre aux désirs pervers du serial killer, cette jeune femme adepte du kickboxing possède une énergie et une volonté qui forcent le respect. Ashley Judd parvient à atteindre le parfait équilibre entre fragilité féminine et détermination d’une battante, sans que cela résonne comme un énième plaidoyer féministe. Il s’agit simplement d’une femme forte qui n’entend pas rester confinée dans son rôle de victime.

Face à elle, Morgan Freeman ne force pas vraiment son talent en interprétant avec son autorité naturelle un vieux flic qui est aussi psychologue. Une sorte de profiler avant l’heure, en quelque sorte. Si son implication dans l’affaire peut surprendre – on laisse interférer un policier alors que sa nièce fait partie des femmes kidnappées – on parvient à oublier cette facilité d’écriture pour mieux suivre cette enquête plutôt bien troussée. Il faut dire que le reste du casting assure, avec des prestations très honorables de Cary Elwes et Tony Goldwyn, entre autres.

Le collectionneur, film à formules quelque peu éventées

Si l’ensemble se regarde sans déplaisir, on ressort toutefois de la projection avec un sentiment d’inachevé. Aucune scène ne vient marquer durablement l’esprit, ni par sa réalisation, ni par son originalité esthétique ou thématique. Le spectateur est surtout en présence d’un thriller en tout point balisé. Même l’atmosphère violente n’est pas vraiment développée et semble comme plaquée par des producteurs cherchant à égaler le succès de Seven – et ceci jusqu’au générique du début avec son montage épileptique pour faire malsain.

Cette œuvre de commande a rencontré un petit écho aux Etats-Unis, tandis que les Français furent 853 726 petits pervers à faire le déplacement en salles (contre près de 5 millions pour Seven). Tombé légitimement dans l’oubli depuis sa sortie, Le collectionneur a tout de même eu le droit à deux déclinaisons en salles. Ainsi, Morgan Freeman a de nouveau endossé le costume d’Alex Cross dans Le masque de l’araignée (Tamahori, 2001). Puis, le personnage a fait l’objet d’un reboot en 2012 intitulé Alex Cross (Cohen) avec Tyler Perry dans le rôle principal. L’échec fut cette fois sans appel, condamnant pour longtemps le personnage aux linéaires des librairies.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 3 décembre 1997

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Le collectionneur, l'affiche

© 1997 Paramount Pictures / Affiche : BLT Communications, LLC. Tous droits réservés.

Box-office :

Sorti en France le 3 décembre 1997, Le collectionneur a été un joli succès surfant sur le succès de Seven de David Fincher. Ce mercredi accueillait pas moins de 12 nouveautés dont Le bossu de Philippe de Broca (15 596) et Austin Powers premier du nom (5 588). Le collectionneur se démarquait peu pour son premier jour avec 6 988 entrées dans 23 cinémas sur la “Francilie”. En continuation, le Hercule de Disney, Brad Pitt dans Sept ans au Tibet, On connaît la chanson de Resnais, Alien la Résurrection, The Game de Fincher et Marius et Jeannette manifestaient de l’endurance.

Dans cet encombrement, Le collectionneur ouvre en 4e place française, avec 208 585 entrées, derrière Le bossu, Hercule, et Sept ans au Tibet. A Paris, le film se démarque au Paramount Opéra où il s’assure 6 564 entrées, mais globalement On connaît la chanson lui passe devant sur Paname.

En province, une ville française se démarque, Metz, qui le positionne en tête (1 952), au Gaumont Palace.

En 2e semaine, le thriller chute en 10e place, avec 144 079 entrées (-31%), une baisse bien moins alarmante que celle de Metropolitan FilmExport pour le premier Austin Powers (-60%). En milieu de classement, Ashley Judd et Morgan Freeman se stabilisent (-25% en 3e semaine, 105 449 et l’assurance de dépasser la semaine suivante les 500 000).

Avec les vacances de Noël et la quasi-absence de nouveautés (à l’exception de Spice World, le Film), Le collectionneur remonte en 10e place pour sa 4e semaine et gagne 29% de sa fréquentation, devançant les bides de Spawn et Maman, je m’occupe des méchants.

Pour la dernière semaine des vacances, bénéficiant du 1er janvier férié, Alex Cross s’accroche (-25% et 104 121 entrées). Il tisse sa toile dans encore 165 cinémas. En 6e semaine, les choses se gâtent. Le film passe pour la première fois sous la barre des 100 000 entrées avec 65 328 spectateurs. Il n’est plus à l’affiche que dans 11 cinémas sur Paris-Périphérie où il court après 12 011 spectateurs.

Frédéric Mignard

Artwork VOD Le collectionneur avec Ashley Judd

© 1997 Paramount Pictures. Tous droits réservés.

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Le collectionneur, l'affiche

Bande-annonce de Le collectionneur (VOstf)

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