La maison des damnés : la critique du film (1974)

Epouvante-horreur | 1h35min
Note de la rédaction :
6/10
6
La Maison des damnés de John Hough, affiche cinéma de 1974

  • Réalisateur : John Hough
  • Acteurs : Roddy McDowall, Gayle Hunnicutt, Michael Gough, Peter Bowles, Pamela Franklin, Clive Revill
  • Date de sortie: 17 Avr 1974
  • Nationalité : Britannique
  • Titre original : The Legend of Hell House
  • Titres alternatifs : Tanz der Totenköpfe (Allemagne) / La leyenda de la mansión del infierno (Espagne) / A Lenda da Casa Assombrada (Portugal) / Legenda piekielnego domu (Pologne) / La leyenda de la casa infernal (Mexique) / Dopo la vita (Italie) / Az ördög házának legendája (Hongrie) / Helvedeshuset (Danemark) / A Casa da Noite Eterna (Brésil)
  • Année de production : 1973
  • Scénariste : Richard Matheson, d'après son livre éponyme
  • Directeur de la photographie : Alan Hume
  • Compositeurs : Delia Derbyshire & Brian Hodgson
  • Société(s) de production : Academy Pictures Corporation
  • Distributeur : Fox Lira (France) / Twentieth Century Fox (USA)
  • Éditeur(s) vidéo : CBS-Fox Vidéo (VHS, 1985) / Fox Vidéo (VHS, 1992) / Lancaster (DVD, 2002) / BQHL Éditions (DVD et blu-ray, 2019)
  • Date de sortie vidéo : 1986 (VHS) / 1992 (VHS) / 5 juin 2002 (DVD) / 29 octobre 2019 (DVD et blu-ray)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 173 601 entrées / 19 730 entrées
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Interdiction aux moins de 13 ans à sa sortie ; Interdit aux moins de 12 ans aujourd'hui
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Festivals et récompenses : Sélection Officielle Festival d'Avoriaz 1974 (compétition)
  • Illustrateur / Création graphique : -
  • Crédits : Copyrights : 1973 Twentieth Century Fox Film Corporation. Tous droits réservés./
Note des spectateurs :

D’une belle efficacité, La maison des damnés profite d’un script abouti de Richard Matheson et d’une ambiance anxiogène qui compensent en partie les faiblesses de rythme.

Synopsis : Dans l’espoir de découvrir qu’il existe une vie après la mort, un milliardaire âgé achète le manoir Belasco, le seul endroit au monde où il est certain de trouver les preuves qu’il recherche. Il y envoie les experts les plus compétents dans leur domaine : un physicien accompagné de sa femme, une jeune médium et l’unique survivant de la précédente expérience dans ces murs. Quelques jours avant Noël, tous investissent les lieux, équipés des appareils de mesure les plus modernes. A peine ont-ils pénétré dans l’immense et inquiétante bâtisse que les plus réceptifs aux manifestations de l’au-delà sentent déjà la présence d’une force hostile. Elle les attendait…

Affiche américaine de The Legend of Hell House (La maison des damnés)

© 1973 Twentieth Century Fox / Illustrateur : inconnu. All rights reserved/Tous droits réservés.

Le premier film d’une nouvelle compagnie de production

Critique : Alors qu’il fut un fondateur de la compagnie de production AIP (American International Pictures) en 1956 avec Samuel Z. Arkoff, le producteur James H. Nicholson décide de quitter son poste au début des années 70 pour fonder son propre studio. Il emporte sous le bras le projet de La maison des damnés, adaptation d’un roman de Richard Matheson (Je suis une légende), par son auteur lui-même qui réduit l’emprise sexuelle de l’ouvrage et transpose le récit au Royaume-Uni. Si la production est assurée par Nicholson en partenariat avec la Twentieth Century Fox, qui en effectuera la distribution, James H. Nicholson décède en 1972, d’une tumeur au cerveau. Il n’a que 56 ans. La maison des damnés sera donc la seule production de sa nouvelle société, Academy Pictures Corp.

Délocalisé en Angleterre pour des raisons de coût, le tournage est intégralement réalisé par une équipe britannique, sous la direction de John Hough. Ce dernier est un technicien hors pair issu de la télévision (il a tourné des épisodes de la série culte Chapeau melon et bottes de cuir) qui a poursuivi sa carrière en alternant films d’horreur et productions familiales pour la firme Disney avec des résultats inégaux dans les deux cas. Ici, il s’est entouré d’un casting éclectique qui comprend l’excellent Roddy McDowall (plus connu sous son masque de singe de La planète des singes), le Néo-zélandais Clive Revill et les deux hôtesses de charme que sont Gayle Hunnicutt (La valse des truands en 1969) et Pamela Franklin (Les innocents).

Dans la lignée de La maison du diable

Si le film s’inscrit pleinement dans la vague horrifique initiée par L’exorciste (William Friedkin, 1973) avec notamment l’idée de possession démoniaque, les auteurs se sont davantage inspirés du chef d’œuvre de Robert Wise La maison du diable (1962). On retrouve ici la même idée d’une maison hantée qui fait l’objet de la curiosité d’une équipe de scientifiques et de médiums. Les premiers cherchent à accumuler des preuves de l’explication rationnelle des évènements qui s’y déroulent, tandis que les seconds tentent de lutter contre des forces obscures qui les dépassent.

La Maison des damnés, jaquette VHS 1992 chez Fox Vidéo

Visuel VHS © 1992 Fox Vidéo © 1973 Twentieth Century Fox / Illustrateur : inconnu. All rights reserved

Le spectateur est quant à lui partagé entre son désir profond d’explication scientifique et son goût pour le surnaturel. Toutefois, Hough ne joue pas trop la carte de l’ambiguïté et dévoile assez rapidement ses cartes en multipliant les séquences chocs avec objets possédés et portes qui claquent.

Une ambiance anxiogène qui compense le manque de sang

Malgré l’utilisation parfois abusive de certains clichés du film de maison hantée et le manque évident de morts (le bodycount est très limité), La maison des damnés distille une ambiance angoissante palpable à chaque seconde. Les effets sonores synthétiques de Brian Hodgson et Delia Derbyshire y sont pour beaucoup (les deux compères sont essentiellement connus pour leur travail sur la série culte du Docteur Who).

Peu à peu, le long-métrage épaissit le mystère qui plane autour de cette force invisible et Richard Matheson parvient à créer un véritable suspense avant d’arriver à la révélation finale, un twist aussi efficace que bienvenu. Considéré aujourd’hui comme un petit classique des années 70, La maison des damnés n’est certainement pas le meilleur film de maison hantée, mais il procure suffisamment de frissons pour s’imposer comme un divertissement de bonne tenue.

La maison des damnés de John Hough, blu-ray bqhl

Visuel vidéo 2019 © BQHL, d’après l’affiche américaine de 1973. © 1973 Twentieth Century Fox / Illustrateur : inconnu. All rights reserved.

La maison des damnés, un échec commercial désormais réhabilité

Ayant connu peu de succès à sa sortie en Grande-Bretagne, La maison des damnés est arrivée en France en catimini au mois d’avril 1974, après un passage par le Festival d’Avoriaz, sans obtenir la moindre récompense. Son résultat anecdotique de 173 601 entrées ne l’a pas empêché de connaître une certaine popularité en vidéo. Ainsi, deux éditions VHS sont parues en France, puis, le film a également été édité en DVD et en blu-ray, à chaque fois avec une dizaine d’années d’écart. La récente publication en blu-ray (en 2019) est de loin la plus convaincante, permettant notamment de redécouvrir les jolies couleurs d’un film photographié avec soin par Alan Hume et réalisé à coups de grand angle par un John Hough plutôt inspiré.

Critique de Virgile Dumez

Box-office :

Sorti sur Paris le 17 avril 1974 chez Fox/Lira, La maison des damnés est le troisième meilleur démarrage du jour avec 1 502 spectateurs. Le film d’effroi et d’angoisse se classe ainsi derrière Les anges mangent aussi des fayots (3 276) et L’emmerdeur chinois (1 683). D’autres films plus importants comme L’arnaque de George Roy Hill, avec Paul Newman et Robert Shaw, ou Le piège de John Huston, également avec Newman, tiendront l’affiche à partir du vendredi 19 avril.

La Maison des damnés, jaquette VHS 1986 chez CBS Fox Vidéo

Visuel VHS © 1986 CBS-Fox Vidéo © 1973 Twentieth Century Fox. Illustrateur : inconnu. All rights reserved

La maison des damnés trouve 10 écrans sur Paris-Périphérie pour exposer sa diablerie, dont deux en version originale, le Balzac et l’Arlequin. On peut également goûter à son climat d’angoisse au Capri, au Rio Opéra, au Paramount-Gaîté, au Paramount Maillot, et au Paramount Orléans…

Avec 13 655 entrées sur P-P en 7 jours, la sortie Fox-Lira n’est pas des plus vaillantes, mais trouve tout de même 3 279 spectateurs au Rio Opéra. Avec seulement 2 632 entrées en périphérie sur les 3 cinémas le diffusant, La maison des damnés passe plutôt inaperçu.

Cette semaine-là, L’arnaque saisit la première place en 5 jours (79 711 entrées P.P.), Les anges mangent aussi des fayots est 6e avec 22 698 entrées, Le piège se referme sur 19 111 spectateurs en 10e place. L’emmerdeur chinois triomphe avec 13 633 entrées dans seulement 3 salles. King Karaté (alias Lune de miel au karaté) trouve 3 684 spectateurs au seul Hollywood Boulevard, le documentaire Le pays de mon corps éduque 1 760 spectateurs sur une salle, la production MGM Trader Horn l’aventurier, mal sorti, est un échec dans 6 cinémas (4 473).

En deuxième semaine parisienne, La maison des damnés perd 6 écrans et se contente de 6 065 amateurs de dinguerie surnaturelle. Cela sera son ultime semaine d’exploitation avec 19 730 entrées.

A cette époque, le cinéma fantastique intéresse peu les distributeurs américains, et la promotion inexistante de ces films fait froid dans le dos. La maison des damnés porte donc bien son titre.

Le film sera édité à deux reprises en France en vidéocassette. Fox, à l’occasion d’un partenariat gothique avec L’Ecran Fantastique, propose l’adaptation de Richard Matheson une première fois en 1986 avec son partenaire CBS, puis, réitère en 1992, sous l’étiquette Fox Vidéo.

On passera vite sur la sortie DVD d’une laideur historique en 2002  chez Fox Pathé Europa. Les éditeurs en ce début de décennie ne prête aucune attention aux visuels, puisque les galettes sur disque se vendent comme des petits pains. La réhabilitation ne se fera qu’en 2019 grâce à une ressortie chez BQHL, avec une jaquette reprenant enfin une déclinaison de l’affiche cinéma américaine. Il était temps.

Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 17 avril 1974

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La Maison des damnés de John Hough, affiche cinéma de 1974

La Maison des damnés de John Hough, affiche cinéma de 1974. © 1973 Twentieth Century Fox. Illustrateur : inconnu. All rights reserved.

Biographies +

John Hough, Roddy McDowall, Gayle Hunnicutt, Michael Gough, Peter Bowles, Pamela Franklin, Clive Revill

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