Knock : la critique du film (2017)

Comédie | 1h54min
Note de la rédaction :
2/10
2
Knock, l'affiche

  • Réalisateur : Lorraine Lévy
  • Acteurs : Omar Sy, Sabine Azéma, Rufus, Hélène Vincent, Andréa Ferréol, Ana Girardot, Alex Lutz, Nicolas Marié, Michel Vuillermoz, Audrey Dana, Pascal Elbé, Christian Hecq, Nicolas Martinez
  • Date de sortie: 18 Oct 2017
  • Nationalité : Français, Belge
  • Année de production : 2017
  • Scénariste(s) : Lorraine Lévy d'après la pièce de théâtre Knock ou le Triomphe de la médecine de Jules Romains
  • Directeur de la photographie : Emmanuel Soyer
  • Compositeur : Cyrille Aufort
  • Société(s) de production : Curiosa Films, Moana Films, Mars Films
  • Distributeur (1ère sortie) : Mars Films
  • Éditeur(s) vidéo : StudioCanal (DVD et Blu-ray)
  • Date de sortie vidéo : 20 février 2018
  • Box-office France / Paris-périphérie : 544 655 entrées / 94 476 entrées
  • Budget : 12 670 000 €
  • Rentabilité : 14,98%
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs / 5.1
  • Festivals et récompenses : 1 nomination pour la meilleure musique pour une comédie aux International Film Music Critics Award (IFMCA) en 2018
  • Illustrateur / Création graphique : Christine Tamalet (photo)
  • Crédits : © 2017 Curiosa Films - Moana Films - Versus Production - France 2 Cinéma - France 3 Cinéma - Solo Films - Korokoro - Auvergne Rhône Alpes Cinéma / photo : Christine Tamalet
Note des spectateurs :

Comment trahir l’œuvre de Jules Romains en deux petites heures, voilà le programme peu affriolant de Knock, pur accident industriel.

Synopsis : Knock, un ex-filou repenti devenu médecin diplômé, arrive dans le petit village de Saint-Maurice pour appliquer une “méthode” destinée à faire sa fortune : il va convaincre la population que tout bien portant est un malade qui s’ignore. Et pour cela, trouver à chacun la maladie réelle ou imaginaire dont il souffre. Passé maitre dans l’art de la séduction et de la manipulation, Knock est sur le point de parvenir à ses fins. Mais il est rattrapé par deux choses qu’il n’avait pas prévues : les sentiments du cœur et un sombre individu issu de son passé venu le faire chanter.

Un accident industriel lié à une erreur de casting

Critique : Premier gros échec public pour Omar Sy, Knock version 2017 a tout de l’accident industriel à grande échelle puisque le métrage qui a coûté plus de 12 millions d’euros n’a totalisé sur l’ensemble de sa carrière en salles que 544 655 entrées, largement dues à l’apport de la province, plus réceptive que Paris. Certes, on pouvait se demander quel était le public cible de cette énième adaptation de l’œuvre culte de Jules Romains (quatre au total) ? Mais la raison de ce terrible désaveu ne vient-elle pas du film lui-même ? Voici quelques éléments de réponse pour éclairer notre lanterne.

Tout d’abord, on se demande bien quelle mouche a piqué la réalisatrice Lorraine Lévy de confier le rôle-titre à Omar Sy. Non que l’acteur ne soit pas talentueux, mais qu’on le veuille ou non, il interprète ici un nouveau docteur arrivant dans une petite commune rurale de la France des années 50, sans que sa couleur de peau ne semble éveiller la moindre remarque. Lorraine Lévy milite ainsi pour une acceptation plus grande de la différence au sein de notre cinéma, mais il n’empêche que la crédibilité de son intrigue en prend un sacré coup, d’autant que l’on ne sent pas Omar Sy très à l’aise dans la peau de cet escroc cynique.

Un excès de caricature, puis de bons sentiments

D’ailleurs, il n’est pas le seul à être gêné par le personnage puisque Lorraine Lévy tente de lui racheter une conscience en modifiant en profondeur la trame d’origine. Finalement, Knock se découvre peu à peu une forme d’éthique médicale, là où le personnage original demeure d’un cynisme effrayant confinant à la folie. Alors que l’appât du gain est bien le moteur de l’escroc durant la première demi-heure du film, la réalisatrice oriente le métrage vers un traitement plus consensuel par la suite, au point de trahir totalement l’esprit de la pièce de Romains. A ce niveau, on peut se demander pourquoi avoir repris le titre de Knock si c’est pour en livrer une version hors sujet.

Pire, la nouvelle version fait à peine illusion au tout début, avant de se muer progressivement en comédie balourde avec des acteurs en roue libre – pauvre Sabine Azéma, encore plus mal servie que chez Chatiliez, tout comme Nicolas Marié, grimaçant. Au milieu de ces prestations pour le moins outrées, on notera la bonne tenue d’Alex Lutz qui est bien plus convaincant en prêtre suspicieux.

Une adaptation très poussive et embarrassante

Comme dit précédemment, Omar Sy n’est pas non plus exempt de responsabilité dans l’échec du film puisque sa prestation n’est guère enthousiasmante, notamment lorsqu’il doit suggérer la folie des grandeurs de son personnage. Enfin, que dire de l’évolution improbable de la plupart des protagonistes, soit contraints de demeurer des caricatures, soit condamnés à succomber à une forme de politiquement correct en complète contradiction avec le texte de Jules Romains.

Long, fastidieux dans sa progression narrative, Knock version 2017 est donc une bien mauvaise affaire dont personne ne sort grandi. En l’état, il fait surtout l’effet d’un placebo, aussi inoffensif qu’inutile.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 18 octobre 2017

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Knock, l'affiche

© 2017 Curiosa Films – Moana Films – Versus Production – France 2 Cinéma – France 3 Cinéma – Solo Films – Korokoro – Auvergne Rhône Alpes Cinéma / Photo : Christine Tamalet. Tous droits réservés.

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