Gringo joue et gagne : la critique du film (1969)

Western | 1h25min
Note de la rédaction :
6/10
6
Gringo joue et gagne, synopsis

  • Réalisateur : Umberto Lenzi
  • Acteurs : John Ireland, Fernando Sancho, Raf Baldassarre, Eduardo Fajardo, Luis Induni, José Torres, Mark Damon, Spartaco Conversi, Mónica Randall
  • Date de sortie: 19 Fév 1969
  • Nationalité : italien, espagnol
  • Titre original & alternatifs : Tutto per tutto, L’ora del coraggio, La Hora del Coraje (Espagne), Rostro de Cobre (Espagne), All Out (Etats-Unis), Copperface (Etats-Unis), Go for Broke (Etats-Unis), One for All (Royaume-Uni), Zwei Aasgeier (Allemagne), Zwei Aasgeier auf dem Weg zur Hölle (GAllemagne), Das Gold der gnadenlosen Drei (Allemagne), Todo por Todo (Argentine), Gringo speelt en wint (Belgique), Guns of Courage (Hong Kong), A Outra Face da Coragem (Brésil)
  • Scénaristes : Eduardo Manzanos, Nino Stresa
  • Directeur de la photographie : Alejandro Ulloa
  • Compositeur : Marcello Giombini
  • Sociétés de production : Produzioni Europee Associate (PEA), Estela Films
  • Distributeur : Mondial Films
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs - 35 mm, Eastmancolor/ Son : Mono
  • Box-office France / Paris (1e semaine): 264 325 entrées / 20 972* (1e semaine)
  • Crédits visuels : ©1969 Produzioni Europee Associate (PEA), Estela Films, Cosmopolis films. Tous droits réservés.
  • Année de production : 1968
Note des spectateurs :

Avec Gringo joue et gagne, Umberto Lenzi nous propose un bon petit western s’articulant autour d’une chasse au trésor. Bien qu’il soit loin de révolutionner le genre, il s’agit d’un divertissement agréable.

Synopsis : Johnny Sweet, un jeune joueur de poker, s’allie à un pistolero d’âge mur surnommé “Le Hibou” dans le but de mettre la main sur une cargaison d’or volée à la banque d’El Paso. Mais deux groupes de bandits et une femme fatale vont se mettre en travers de leur chemin.

Critique : En 1968, Umberto Lenzi dégaine coup sur coup ses deux westerns, Gringo joue et gagne et La malle de San Antonio. Comme le souligne Mario Giusti dans son Dizionario del western all’italiana, il s’agit là de purs films de commande. En effet, les producteurs de Lenzi lui ont imposé de tourner deux westerns en échange de financements pour un film de guerre. Néanmoins, malgré le caractère purement mercantile de l’entreprise, Lenzi n’a pas pour autant le film qui nous intéresse.

Le film s’ouvre de fort belle manière par une petite scène introduisant les deux personnages principaux, Johnny et le Hibou. S’ensuit un générique chiadé, aux motifs stylisés, qui reprennent les thématiques du film. Et si la partition de Marcello Giombini qui l’accompagne se révèle peu mémorable, elle a le mérite d’être efficace.

Gringo joue et gagne nous propose une histoire de chasse au trésor efficace, mais peu originale

S’il se fonde sur le canevas maintes fois éculé de la course au trésor, Gringo joue et gagne bénéficie d’un script haletant. Certes, il demeure certaines longueurs, à l’image d’une scène de feux d’artifices qui s’étire inutilement dans le temps, et il faut attendre la fin du film pour avoir un vrai déferlement d’action. Reste qu’en dépit de la multiplicité des personnages, le script demeure tout à fait cohérent. Ces derniers sont bien écrits et complémentaires, à l’image du personnage féminin bien plus développé que dans la plupart des films du genre. Il se crée un jeu de dupes fort intéressant entre tout ce petit monde qui rappelle les moments les plus sympathiques du Bon, la brute et le truand, une réplique culte du film de Leone étant même reprise ici.

Une ribambelle d’acteurs culte qui ravira les connaisseurs

Les connaisseurs seront ravis de constater que ce Gringo joue et gagne bénéficie d’un casting de choix. Les Américains John Ireland et Mark Damon se révèlent fort convaincants en tant que têtes d’affiche, et le film est un festival de second couteaux culte. En effet, Fernando Sancho, Eduardo Fajardo, José Torres, Raf Baldassare, Luis Induni sont de la partie. Mónica Randall est quant à elle impeccable dans son rôle.

Une esthétique léchée

D’autre part, Gringo joue et gagne bénéficie d’un budget confortable et d’un certain niveau de finition, ce qui n’a rien d’étonnant car la production est assurée par la PEA, société ayant financé certains des meilleurs westerns spaghetti jamais tournés. Le film bénéficie de décors espagnols crédibles ; et de fait, certains reconnaitront le ranch du Colorado de Sergio Sollima. On retiendra tout particulièrement la ville fantôme, qui évoque un grand western américain aux thématiques similaires, Le trésor du pendu de John Sturges.

On peut aussi compter sur le travail du talentueux Alejandro Ulloa pour mettre en valeur ces beaux décors. Le technicien nous propose une photographie soignée, qui fait un très bon usage de la lumière naturelle avec notamment de beaux couchers de soleil. Enfin, Umberto Lenzi met le film en scène de manière très correcte, même s’il a tendance à singer un peu trop Leone. Il se débrouille très bien avec les scènes d’action dans la dernière partie du métrage. A ce titre, un changement assez inattendu rend le duel final tout particulièrement intéressant.

En définitive, Gringo joue et gagne est un western spaghetti qui, s’il ne révolutionne pas le genre, n’en demeure pas moins efficace. Les amateurs du genre devraient tout particulièrement l’apprécier au vu de son casting et de son niveau de finition, qui en font un film beaucoup plus convaincant que l’autre western de Lenzi, La malle de San Antonio.

Critique : Kevin Martinez

Les westerns spaghettis sur CinéDweller

Les sorties de la semaine du 19 février 1969

Gringo joue et gagne, synopsis

©1969 Produzioni Europee Associate (PEA), Estela Films. Tous droits réservés.

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