Gods of Egypt : la critique du film (2016)

Péplum | 2h07min
Note de la rédaction :
3/10
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Gods of Egypt, affiche 2

Note des spectateurs :

Gods of Egypt est un hymne aux effets spéciaux numériques dont le goût du kitsch vomitif est loin d’égaler le second degré des péplums de séries B des années 60. Le film fut un gouffre financier, avec raison.

Synopsis : Dans une époque ancestrale, durant laquelle les Dieux vivaient parmi les hommes, la paix règne en l’Égypte. Mais Seth, Dieu du désert, qui convoite le pouvoir, assassine le roi et condamne Horus à l’exil, plongeant le royaume d’Égypte dans le chaos. C’est l’intervention d’un jeune voleur, Bek, qui va sortir Horus de sa prison. Ensemble, ils se lancent dans une aventure épique qui va donner lieu à une guerre sans précédent. Jusqu’aux frontières de l’au-delà, monstres et armées des dieux se déchainent dans une lutte dévastatrice…

Gods of Egypt, un bide retentissant

Critique : Flop patenté aux USA où il n’a rapporté que 31M$ pour une mise de départ de 140M, Gods of Egypt est un énième péplum de série B hollywoodien, dont l’essentiel des images consiste à agiter des comédiens fades devant des écrans verts, et à réaliser l’essentiel de son travail au montage, en renversant sa soupe narrative dans une marmite d’effets numériques peu ragoutants.

Gods of Egypt, jaquette blu-ray (M6 Vidéo)

© Summit Entertainment, Tous droits réservés. © 2016 Conception graphique : © 2016 SND

Après une lignée de navets consternants, de Pompéi à Hercule (dans ses deux dernières versions d’ailleurs, celle de Renny Harlin et celle de Brett Ratner), les CGI (Computer-Generated Imager) ont pris d’assaut le berceau méditerranéen pour des relectures de classiques mythologiques et antiques. Suivra peu après Gods of Egypt, le tout aussi exécrable Ben Hur en 2016.

Les clichés inhérents à tous ces films abondent. Des mouvements de caméras virtuelles dantesques, des arrière-plans de foule toujours plus étendus…, tout confine au factice pour en mettre plein les yeux. Le réalisateur Alex Proyas, qui nous avait eus avec le très esthétique The Crow dans les années 90, orchestre une débauche d’effets à la fois chère pour le portefeuille des studios et indigente pour nos yeux (Dieux d’Égypte, que c’est laid !).

Retour à la (toute) petite histoire

De quoi cela parle au fait? En gros, de fratricide chez les dieux et monarques, de combat romantique mené par un ado du peuple, prêt à embarquer chez les Morts pour récupérer sa bien-aimée, trucidée par le Dieu conspirateur (Gerard Butler, qui n’est pas là pour jouer dans la dentelle). Le recyclage d’idées se veut intemporel et Proyas aimerait toucher de la sorte toutes les générations pour offrir un spectacle généreux où l’enthousiasme héroïque marquerait une réconciliation entre cinéma et télévision, comme vient le souligner la présence symbolique de la star de Game of Thrones, Nikolaj Coster-Waldau.

Pourtant c’est bien au pire des séries télé que vient se frotter ce déluge improbable d’aventures épiques (en gros Spartacus, sans l’audace narrative et le goût de la provoc). Gods of Egypt est en fait tellement foireux qu’il renverrait Le Choc des Titans, premier du nom (1981), avec sa vision ridicule de l’Olympe céleste, au firmament du genre.

Étalant sur toute sa durée son esthétique douteuse, le concept mythologique 2.0 a même le design fastidieux quand il s’agit d’accoucher de créatures euphorisantes. Même les serpents géants y sont mal ébauchés, pourtant ce ne sont pas les plus difficiles des monstres à concevoir !

Les limbes de la nullité

Le pire de ces aventures revient aux séquences spatiales qui nous enfoncent un peu plus dans le surréalisme de pacotille, obligeant Geoffrey Rush, en figure divine paternelle, à errer dans les limbes de la nullité. Le monsieur avait quand même remporté un Oscar en 1997 pour le biopic Shine et avait été nominé à trois autres reprises pour des prix d’interprétation aux Oscars. On aura donc une pensée particulière pour lui.

Pour résumer, cette comédie d’action incarne le bidon de cinéma. Beaucoup d’huile grasse pour boucher les artères des rats de multiplexes* qui laisseront leur exigence à la caisse pour s’aliéner un peu plus l’esprit. Le fast-food est garanti, en 3D en plus, avec donc projections de postillons pour vous en mettre plein la face. En temps de distanciation sociale, cela pourrait être mortel… Mais qui regarde encore de la 3D en 2020, hein?

*référence aux “rats de bibliothèque”, ne le prenez pas mal

Frédéric Mignard  

Les sorties de la semaine du 16 avril 2016

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Gods of Egypt, affiche

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