Firefox, l’arme absolue : la critique du film (1982)

Action, Espionnage | 2h05min
Note de la rédaction :
4/10
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Firefox, l'arme absolue, affiche américaine

  • Réalisateur : Clint Eastwood
  • Acteurs : Clint Eastwood, John Ratzenberger, Nigel Hawthorne, Freddie Jones, David Huffman, Warren Clarke, Kenneth Colley
  • Date de sortie: 15 Déc 1982
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Firefox
  • Titres alternatifs : L'arme absolue (Québec) / Firefox, el zorro de fuego (Uruguay) / Firefox: El arma definitiva (Espagne) / Firefox, zorro de fuego (Mexique) / Firefox - Volpe di fuoco (Italie) / Raposa de Fogo (Brésil)
  • Année de production : 1982
  • Scénariste(s) : Alex Lasker et Wendell Wellman, d'après le roman Firefox de Craig Thomas
  • Directeur de la photographie : Bruce Surtees
  • Compositeur : Maurice Jarre
  • Société(s) de production : Major Studio Partners, The Malpaso Company
  • Distributeur : Warner Columbia
  • Éditeur(s) vidéo : Warner Home Vidéo (VHS, 1990, 2000, 2002) / Warner Bros. Entertainment France (DVD, 2002, 2011) / Warner Bros. Entertainment France (blu-ray, 2011 et 2016)
  • Date de sortie vidéo : 1990, 2000 et 2002 (VHS) / 20 novembre 2002 (DVD) / 5 janvier 2011 (DVD) / 8 juin 2011 (blu-ray) / 8 novembre 2016 (blu-ray)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 879 743 entrées / 263 757 entrées
  • Box-office nord-américain : 46,7 M$ (soit 144,2 M$ au cours de 2022)
  • Budget : 21 M$ (soit 64,8 M$ au cours de 2022)
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs (Panavision) / Son : Dolby Stéréo
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : Bill Gold (illustrateur)
  • Crédits : Warner Bros.
Note des spectateurs :

Film d’espionnage high tech poussif, Firefox, l’arme absolue est l’exemple type du cinéma commercial reaganien, avec une bonne dose de clichés à l’intérieur. Evitable.

Synopsis : Mitchell Gant un ex-pilote du Vietnam, est délégué par la CIA pour remplir une mission que lui seul peut réussir. Il doit aller voler aux Russes un avion indétectable au radar, qui se révèle être l’arme de guerre la plus redoutable au monde : le Firefox…

Clint Eastwood, supporter de Ronald Reagan

Critique : Alors que Bronco Billy (1980), sa précédente réalisation, a connu un échec cinglant au box-office et que Ça va cogner (Van Horn, 1980), suite du triomphal Doux, dur et dingue (Fargo, 1978) a déçu les attentes des studios, la star Clint Eastwood doit impérativement retrouver le succès, d’autant qu’il dépasse désormais la cinquantaine et qu’il se doit de séduire une nouvelle génération de spectateurs abreuvés aux spectacles du type Star Wars (Lucas, 1977). Pour cela, il choisit de se lancer dans un film d’espionnage high tech en faisant adapter le roman du britannique Craig Thomas intitulé Firefox et publié en 1977.

D’ailleurs, Clint Eastwood s’avère ici parfaitement dans l’air du temps, lui qui vient tout juste de s’engager dans la campagne du républicain Ronald Reagan et qui réitéra d’ailleurs en 1984. Effectivement, Firefox, l’arme absolue (1982) s’inscrit pleinement dans la nouvelle ère du cinéma reaganien. Ainsi, comme le maître de la Maison-Blanche, le film réactive la guerre froide à travers une histoire d’espionnage basique où de braves Américains luttent pour la liberté contre les méchants Soviétiques. Seul élément de nuance dans cet affrontement binaire, Clint Eastwood évoque le rôle des agents doubles d’origine juive qui s’engagent contre un régime soviétique marqué par une forme aigue d’antisémitisme.

Firefox, l’arme absolue ou la revanche des Américains après le Vietnam

Malheureusement, cette notation est bien l’unique marque de nuance dans une œuvre qui reprend même le traumatisme de la guerre du Vietnam comme vecteur d’une possible faiblesse du pilote incarné sans subtilité par un Clint Eastwood encore plus monolithique que d’habitude. Au passage, les séquences au Vietnam ne sont absolument pas crédibles et trahissent un tournage sur le continent américain. En tout cas, Eastwood souscrit pleinement à l’idée revancharde en vogue aux Etats-Unis à cette époque : les Américains restent sur un échec et cela devra être lavé dans l’honneur.

Affiche allemande de Firefox, l'Arme absolue de Clint Eastwood

© 1982 Warner Bros, Major Studio Partners – The Malpaso Company – Warner Bros. All Rights Reserved.

Outre cette dimension purement idéologique, Firefox, l’arme absolue pâtit surtout d’un script très peu crédible. Alors que la première demi-heure fait vaguement illusion – sans être passionnante pour autant à cause d’une réalisation trop classique – la suite du long-métrage ira de mal en pis. Une fois arrivé en URSS – tourné comme il se doit en Autriche, avec l’aide de quelques incrustations du Kremlin en arrière-plan – le personnage d’espion joué par Clint ne rencontre pas beaucoup d’obstacles sur sa route pour atteindre la base de lancement du fameux avion Firefox.

Une demi-heure d’évolutions aériennes avec des incrustations hasardeuses

Si l’on excepte une sympathique séquence de suspense dans les toilettes du métro moscovite, le film se traine en longueur et ne propose pas de moment vraiment tendu. On ne sent jamais le personnage principal véritablement en danger et les membres du KGB font preuve d’une incompétence crasse pour traquer un homme aussi reconnaissable que Clint (même affublé d’une fausse moustache). Pourtant le spectateur n’est pas au bout de ses peines puisqu’il doit ensuite subir plus d’une demi-heure de séquences aériennes tournées avec une technique inédite à l’époque par John Dykstra, le responsable des effets spéciaux aériens de La guerre des étoiles (Lucas, 1977).

Si les effets devaient sans doute être assez impressionnants à l’époque, ils souffrent désormais de l’usure du temps et, n’étant pas soutenus par un script suffisamment solide, on ne voit qu’eux dans ces passages qui piquent les yeux. Alors que Firefox, l’arme absolue dispose d’une durée exceptionnellement longue pour ce qu’il a à raconter, le film parvient tout de même à se terminer de manière abrupte, sans prendre le temps de signifier au spectateur l’impact du vol de cet appareil sur le monde. Une frustration supplémentaire dans ce long-métrage qui est généralement considéré comme l’un des moins bons films de Clint Eastwood, à raison.

Firefox, l'arme absolue, blu-ray

© 1982 Warner Bros

Un joli succès aux Etats-Unis, suivi par la France

Pourtant, cela n’a pas empêché Firefox, l’arme absolue de remporter un franc succès aux Etats-Unis où le film a doublé sa mise de départ, se hissant à la 14ème place du box-office annuel, tout juste derrière un certain Rambo (Kotcheff, 1982). En France, et plus particulièrement à Paris, le métrage a été proposé sur un large parc de salles pour la Noël 1982 marquée par le triomphe d’un certain E.T. l’extraterrestre (Spielberg). Le film d’aviation arrive en 4ème place du box-office parisien la semaine de son investiture avec 85 563 aviateurs à son bord. Il est notamment devancé par Tron, pourtant projeté sur moins d’écrans.

Où voir Firefox, l’arme absolue sur Paris en première semaine? Essentiellement dans le circuit Paramount, avec 10 cinémas Paramount en intra-muros (le City, Maillot, Bastille, Marivaux, Montparnasse, Orléans, Galaxie, Odéon, Montmartre, Opéra) et le Publicis Elysées, le Max Linder, le Convention St-Charles, le Forum Cinéma, et les 3 Secrétan. Il était également présent dans 16 cinémas de banlieue. Il quittera l’affiche parisienne après 9 semaines, après une ultime présence dans deux cinémas de quartier, les Gaîté Boulevard et Rochechouard.

La semaine suivante, le film se maintient à 62 288 entrées dans un parc similaire. La chute est régulière en troisième semaine malgré les vacances (46 677 tickets en plus). La fin des vacances scolaires signe la mort rapide du film qui s’effondre à 23 880 entrées, avant d’être rapidement retiré de l’affiche et de finir sa carrière parisienne à 263 757 amateurs de voltige.

En province, l’écho est davantage favorable, et Firefox, l’arme absolue débarque en 5ème position avec 230 040 clients la semaine de sa sortie. Grâce aux vacances scolaires, il attire 500 000 spectateurs en deux semaines et demie. A la mi-janvier, le film est toujours à l’affiche et dépasse les 700 000 espions, même si ses entrées commencent à se tasser. Alors que le métrage a disparu des écrans parisiens, Firefox continue sa tournée provinciale jusqu’en février 1983 et glane finalement 879 743 spectateurs. Ce qui en fait un score tout à fait correct pour un film de Clint Eastwood, médiocre qui plus est.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 15 décembre 1982

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Firefox, l'arme absolue, l'affiche

© 1982 Major Studio Partners – The Malpaso Company – Warner Bros. / Affiche d’après un dessin de Bill Gold. All Rights Reserved.

Biographies +

Clint Eastwood, John Ratzenberger, Nigel Hawthorne, Freddie Jones, David Huffman, Warren Clarke, Kenneth Colley

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Firefox, l'arme absolue, affiche américaine

Bande-annonce de Firefox, l'arme absolue (VO)

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