Spectacle fun et généreux, Destination finale Bloodlines constitue un sixième segment fort amusant d’une franchise que l’on apprécie toujours autant. Son succès actuel est donc amplement mérité.
Synopsis : Hantée par un cauchemar terrifiant qui revient sans cesse, Stefanie, étudiante à l’université, rentre chez elle pour retrouver la trace de la seule personne susceptible d’enrayer ce cycle infernal et de sauver ses proches du sort funeste qui les attend…
14 ans d’attente pour un sixième volet qui ne dit pas son nom
Critique : Lorsque sort Destination finale 5 (Steven Quale, 2011), la firme New Line a été totalement absorbée par Warner Bros. qui attendait des résultats à la hauteur du quatrième volet, le plus lucratif de la franchise initiée en 2000. Avec 42,5 millions de dollars de recettes sur le seul territoire nord-américain, contre 66 millions pour son prédécesseur, le film a déçu les attentes des producteurs, et ceci malgré de bonnes rentrées venues de l’étranger. Alors qu’une suite était déjà prévue, le projet avorte définitivement faute de soutien du studio.
© 2025 New Line Cinema, Warner Bros. All Rights Reserved.
Il a fallu attendre 2019 pour que le projet d’une suite – qui serait un reboot – réapparaisse sur les tablettes de New Line. Malheureusement, la crise de la Covid a mis fin aux espoirs de reprise, tandis que le scénario prévu initialement a finalement été rejeté. Ce n’est donc qu’en 2022 que Destination finale Bloodlines a trouvé sa forme quasiment définitive grâce au scénario rédigé par Guy Busick et Lori Evans Taylor, en aucun cas un reboot.
Deux outsiders aux commandes
Encore fallait-il trouver des candidats sérieux pour relancer une franchise désormais vieille de près de 15 ans. Ils furent une centaine à tenter leur chance avant que le choix des producteurs ne se porte sur les cinéastes Zach Lipovsky et Adam B. Stein, pourtant auteurs d’un peu fameux Freaks (2018) et d’un bon nombre de programmes télévisés. Finalement, leurs idées farfelues ont conquis les producteurs et New Line, avec Warner Bros. à la distribution, a consenti un budget de 51 millions de dollars pour aider les cinéastes dans leur mission délicate de relancer une franchise éteinte depuis longtemps.
Tout d’abord, il faut préciser que les auteurs ont fait le choix de respecter le principe de base de la franchise (la Mort poursuit toujours ceux qui lui ont échappés dans des mises en scène particulièrement perverses), mais en modifiant légèrement le concept puisque le cauchemar initial apparaît en rêve à l’une des descendantes de celle qui a empêché une catastrophe de se produire. Dès lors, l’idée centrale vient du fait que la Mort s’attaque aussi aux descendants des survivants, puisque logiquement ils n’auraient pas dû vivre. Cela explique le titre Bloodlines ajouté au classique Destination finale.
Quelques nouveautés dans les règles du jeu mortel
On est tout à fait prêt à accepter un tel principe, puisque le but demeure d’aligner les séquences de meurtres originales et sadiques. Cela démarre d’ailleurs très fort avec une relecture bien gratinée de La tour infernale (John Guillermin, 1974). Ici, une simple pièce de monnaie va déclencher une réaction en chaîne digne d’une vraie bande dessinée afin de précipiter l’intégralité des clients d’un restaurant juché en haut d’une tour dans la mort. Assez longue, la séquence inaugurale est brillamment mise en scène et permet de scotcher le spectateur à son siège dès le départ.
© 2025 New Line Cinema, Warner Bros. All Rights Reserved.
Cela permet ensuite au long métrage de présenter plus longuement les personnages de ce nouveau chapitre, afin de rappeler à la fois le concept de base, mais aussi d’expliquer les nouvelles règles du jeu. Bien entendu, les protagonistes n’ont toujours pas beaucoup d’épaisseur puisqu’ils n’ont comme unique objectif que d’être éliminés les uns après les autres dans des séquences jamais vues.
Des mises à morts drôles, gore et inventives
On passera donc sur le jeu passable de l’ensemble d’un casting plutôt fade – le péché mignon de la franchise entière en fait. Les deux jeunes héros interprétés par Kaitlyn Santa Juana et Teo Briones assurent le job sans faire preuve de grand charisme pour autant. On préfère le jeu nécessairement plus mature de Rya Kihlstedt, tandis que l’apparition de Tony Todd laisse une drôle d’impression tant le comédien semblait déjà très fatigué et terriblement amaigri par la maladie qui l’a emporté peu de temps après (le métrage lui est d’ailleurs dédié).
Mais le plus important dans un segment de cette franchise vient de la capacité des auteurs à trouver de nouvelles façons originales de trucider l’ensemble du casting. Et Destination finale Bloodlines offre son quota de morts atroces, n’épargnant d’ailleurs même pas les gosses. La Mort prépare toujours des accidents imprévisibles, faisant de chaque objet un engin potentiellement létal pour finalement frapper là où ne l’attendait pas. Le résultat est résolument drôle et fun, d’autant que les cinéastes n’ont pas hésité à jouer la carte du gore à plusieurs reprises. Les corps sont ici écrasés, découpés, démembrés, voire concassés avec un sadisme qui tient plus du jeu que d’un acharnement réel de violence.
Le résultat permet à ce nouveau chapitre de s’imposer comme une réussite au cœur de la franchise, tout en essayant d’expliquer le lien – ténu – qui relierait chaque épisode. Particulièrement fun et définitivement amusant, Destination finale Bloodlines devrait relancer la franchise puisque ce sixième opus a effectué un démarrage canon dans le monde entier, ce qui devrait l’amener à être le plus gros succès commercial de la saga.
Critique de Virgile Dumez
Les sorties de la semaine du 14 mai 2025
Franchise Destination finale
© 2025 New Line Cinema / Affiche : BOND. All Rights Reserved.
Biographies +
Zach Lipovsky, Adam B. Stein, Tony Todd, Kaitlyn Santa Juana, Teo Briones, Rya Kihlstedt
Mots clés
Franchise Destination finale, Cinéma américain, Slasher, Fantastique, New Line Cinema