John Guillermin est un cinéaste britannique, dont les deux parents étaient français. Parfaitement bilingue, il décida de rester britannique pour accomplir son rêve de cinéma. Depuis le plus jeune âge, il souhaitait effectivement devenir réalisateur.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, John Guillermin démarre sa carrière au sein du service cinématographique des Armées pour la RAF. Il a alors 19 ans.
Cinéaste monumental méconnu des spectateurs contemporains, il voit son nom associé à des blockbusters qui ont marqué en particulier les années 70. Ses plus gros succès sont Le crépuscule des dieux (1966), Alerte à la bombe (1972), et surtout La tour infernale (1974), King Kong (1976), et Mort sur le Nil (1978).
La tour infernale réalisa l’équivalent de 559M$ et King Kong plus de 440M$ si l’on ajuste le cours du dollar de l’époque à celui de 2021. Ces entreprises étaient démesurées en leur temps. John Guillermin n’avait pas d’affection particulière pour La tour infernale dont il dût partager la réalisation avec Irwin Allen. Et pourtant, il réussit à manifester son talent de narrateur hors pair, permettant au casting si dense d’exister.
Son acteur préféré était Steve McQueen, justement présent au sein du casting de La tour infernale. Mais sur tous les films qu’il a accompli, il avait une nette préférence pour La fleur de l’âge (Rapture), inspiré par la Nouvelle Vague française. Cette réussite démontre une sensibilité et un savoir-faire dans un cinéma plus intimiste et psychologique que certains ne lui connaissent pas.
Passionné, fougueux, opiniâtre, pointilleux, John Guillermin garde la réputation d’un cinéaste autoritaire aux coups de gueule légendaires. Il souffrait effectivement de bipolarité et trouvait dans l’exercice du pouvoir une réponse aux tourments qu’il avait pu vivre lors de sa jeunesse. N’avait-il pas réalisé comme second film, dans sa période britannique, en 1950, une œuvre intitulée Torment ? Un grand thriller.
Beaucoup de spectateurs et de critiques ont du mal à appréhender la carrière de Guillermin. Certains préfèrent rester sur ses derniers films, des échecs au box-office, comme Sheena reine de la jungle, pendant féminin de Tarzan, qui avait coûté plus de 16M$ en 1984, ou le désastreux King Kong Lives (King Kong II) en français, dont la déroute est davantage à mettre du côté des problèmes de production avec Dino De Laurentiis, autre magnat au caractère bien trempé.
John Guillermin : “L’un des meilleurs réalisateurs hollywoodiens inconnus du public“
Insaisissable, John Guillermin avait surtout tenté tous les genres et avec un vrai franc succès. Plutôt bon partout, la comédie (il est celui qui adapta La valse des toréadors de Jean Anouilh), le drame, le polar noir, le film de guerre, le film catastrophe, l’aventure… Il était capable de vendre de l’exotisme, avec l’un des meilleurs films sur Tarzan à ce jour, La plus grande aventure de Tarzan. Il s’essaya même à la blaxploitation, avec Shaft contre les trafiquants d’hommes, sorti en salle à Paris sous le titre Les trafiquants d’homme. L’un de ses meilleurs polars demeure Never let Go (Jusqu’au bout), avec Peter Sellers dans un rôle de gangster inattendu.
John Guillermin était un surdoué du cinéma d’action dont la réussite est patente dans Les canons de Batasi (1964), avec Richard Attenborough, Le crépuscule des aigles (1966) et l’excellent Le pont de Remagen (1969).
En 2020, son épouse, en hommage à son défunt mari décédé en 2015, publie une biographie collaborative, avec des critiques et historiens du cinéma, John Guillermin, The Man, The Myth, The Movies, sous-titré L’un des meilleurs réalisateurs hollywoodiens que personne ne connaît.
Pour en savoir plus sur cette œuvre dense et méconnue, et surtout savoir où les découvrir, nous vous conseillons ce site qui saura vous renvoyer aux plateformes payantes ou gratuites, ainsi qu’aux formats physiques qui vous mèneront sur la saine route de la cinéphilie.