Destination finale 5 est du niveau des deux premiers volets : fun, douloureux et jouissif ! Un grand cru.
Synopsis : Dans ce cinquième épisode, la Mort est toujours aussi omniprésente et se déchaîne après qu’un homme soit victime d’une terrible prémonition, laquelle permet de sauver ses collègues de l’effondrement d’un pont suspendu. Ce groupe d’âmes innocentes n’était pas supposé survivre, et, dans une course terrifiante contre le temps, ces malheureux tentent frénétiquement de trouver le moyen d’échapper au sinistre agenda de la Mort.
Critique : Après le triomphe au box-office mondial de Destination finale 4 3D (plus de 180M$ de recettes hors vidéo), un nouveau segment de l’increvable franchise des années 2000 paraissait inévitable. Désormais entièrement géré par Warner qui a récupéré les droits sur New Line Cinema en 2008 au grand désespoir du distributeur français Metropolitan FilmExport, ce segment sera le seul à déborder sur la décennie suivante avec une sortie en 2011. Evidemment, la major ne cherchera pas à casser la marque, reprenant même le format 3D alors encore à la mode.
Aussi Destination finale 5 calque son scénario sur le matériau d’origine : on présente en 5 minutes une poignée de personnages juvéniles, puis on les précipite dans une catastrophe aussi spectaculaire que mortelle, qui s’avère être un flash-forward, une vision que l’auteur va essayer de corriger pour échapper à sa mort inéluctable et à celle de ses amis. Pas de bol, à chaque fois, la faucheuse réclame son dû et, sous la forme d’accidents tordus, récupère tous ceux qui ont essayé de lui échapper…
Forcément, la routine se fait lourdement ressentir lors des premières minutes du 5e volet. Cette longue franchise du macabre démarre son cinquième épisode comme toutes les autres, peut-être même de manière un peu plus molle. Après un générique 100% 3D qui joue avec notre rétine, on patiente pour arriver à l’argument promotionnel de l’affiche et de la bande-annonce : l’ouverture sur un gigantesque pont qui cède au pire moment, 7 ans avant la tragédie du viaduc Morandi, à Gênes, en 2018.
© 2011 Warner Bros. Ent. Tous droits réservés / All rights reserved
La scène catastrophe dure environ 6 minutes, pas plus, et rejoint largement le carambolage du deuxième épisode dans son côté spectaculaire. Même si la mise en place des indices est plus anodine (“Watch your step”, peut-on lire à l’entrée du bus qui transporte les jeunes gens vers l’effroyable tragédie), une fois la machine infernale démarrée, plus de retour en arrière possible. Le pont devient une véritable machine à tuer avec un enchaînement de désastres réellement gore et une 3D qui justifie enfin qu’on subisse le poids des lunettes pendant 1h50. Corps découpés, empalement sur le mat d’un petit voilier, tripes à l’air, coulée de goudron sur un corps qui en perd sa peau au passage… Les six minutes vertigineuses sont portées par des effets spéciaux saisissants avec peu de ratés pour un budget moyen de 40M$. Il se passe alors tellement de choses que forcément, avec un budget de série B, on ne peut pas non plus réitérer les exploits d’Avatar pour lequel Steven Quale, ici derrière la caméra, a servi comme réalisateur de 2e équipe, mais l’effet est garanti.
Les sempiternelles scènes chez les flics et d’enterrement passées, on peut alors se réjouir de la dissipation totale de l’ennui, pour peu qu’on se satisfasse d’une routine meurtrière comme seul fil conducteur de l’intrigue. La mécanique est comme toujours implacable, chaque séquence où la Mort prend sa revanche étant judicieusement préparée. La mise en place des éléments potentiellement tranchants est douloureuse. Il se passe autant de choses dans notre esprit, amené à imaginer le pire, qu’à l’écran. Et pourtant, là encore, ce qui fait de cette nouvelle déclinaison des Destination finale un numéro d’un grand cru, c’est la cruauté absolue des massacres. La bande-annonce évoque le pied d’une gymnaste qui, le long d’une poutre, va atterrir sur un clou ? Que dalle par rapport à l’effet domino qui va suivre… Vous avez aperçu la séance d’acupuncture renversante dans le trailer ? La suite de la scène, pour ne pas trop en dire, est bien plus “écrasante” que cela.
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La mécanique infernale d’une saga qui se veut toujours plus sadique et sensationnelle fonctionne toujours autant, en tout cas, mieux que lors des deux précédents morceaux, où le casting était plus tape à l’œil. Moins pestes, moins musclés, et donc plus humains, les jeunes gens de ce nouvel épisode nous renvoient plutôt à l’époque des Scream, dont le premier volet de la saga des Destination finale servait d’ersatz original. On y pense au gré des rebondissements finaux qui essaient d’insuffler un souffle d’originalité à la série, allant jusqu’à clore le métrage en référence directe aux premiers films.
La fin est tout simplement épatante, servant a priori de ponctuation définitive à la saga et nous faisant jubiler autant que lors de l’ultime rebondissement de Fast and Furious 5. Bref, un 6e épisode aurait presque été judicieux. Nonobstant, Warner a bien fait d’attendre quatorze ans avant de remettre une pièce dans la machine.
Quelques éditions vidéo françaises (DVD, blu-ray, blu-ray 3D) de Destination finale 5 © 2011-2024 Warner Bros. Ent. Tous droits réservés / All rights reserved
Box-office de Destination Finale 5
Proposé en France deux ans exactement après le fulgurant Destination finale 4 3D, qui avait été acclamé par 1 110 898 fans de la faucheuse en série, cet épisode ultime (jusqu’en 2025!), réalise 497 000 entrées en première semaine dans 360 salles contre 508 000 contre son prédécesseur. Désormais, entièrement distribué en salle, dans le monde entier par Warner Bros. qui a absorbé complètement New Line Pictures, le film a forcément derrière la force d’une major au combat qui a aligné plus de 40M$ de budget.
In fine, le résultat définitif de cette quatrième suite sera de 956 967 entrées. C’est à la fois le deuxième meilleur résultat de la franchise sur notre territoire, mais aussi une baisse par rapport au précédent volet.
Un pareil tapage pour un 5e volet est tout simplement excellent. A titre de comparaison Paranormal Activity 5, en 2015, plafonnait à 582 000 cobayes, Saw 5 charcutait 523 000 ados outrés, et plus récemment Insidious 5 (The Red Door) décevait 645 000 apôtre du vide cinématographique. Parmi les saga mythiques, Freddy 5 : l’enfant du cauchemar en 1990 floppait à 257 000 résistants. Même le reboot de Scream, intitulé Scream, mais qui était en fait Scream 5, décevait avec 539 000…
Pourtant, Destination finale 5 avait déçu aux USA où ses 42.5M$ ont été vu comme une grosse régression par rapport aux 66M$ du film de David R. Ellis, d’autant que parmi ses recettes il fallait compter le supplément lié à la 3D. Une baisse suffisamment vive pour alter Warner qui a décidé de laisser la série de côté pendant plus de 14 ans, avant de proposer Destination Finale Bloodlines en 2025.
Le score français, qui, en dollars, équivaut à 9 289 000$, a été une belle surprise puisqu’il s’agira du troisième résultat mondial après les USA et la Russie qui plébiscitait littéralement cet épisode avec 19M$ ! Curieusement, les Britanniques lâchait complètement l’affaire (8.8M$ quand le 4e épisode avait fait le bonheur de New Line avec 20M$). Les Allemands aussi…
Les sorties de la semaine du 31 août 2011
Franchise Destination finale
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Mots clés
Franchise Destination finale, Cinéma américain, Slasher, Fantastique, Metropolitan Filmexport, Les films New Line, Films en 3D, New Line Cinema, Les films d’horreur des années 2010