Compte à rebours mortel (D-Tox) : la critique du film (2002)

Thriller | 1h36min
Note de la rédaction :
5/10
5
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Note des spectateurs :

Sympathique de bout en bout, Compte à rebours mortel n’est pas le naufrage tant moqué, mais un thriller dépassé qui demeure efficace. Retour sur une déconfiture majeure.

Synopsis : Jake Malloy, un agent du FBI, n’est plus que l’ombre de lui-même. Alors qu’il s’apprêtait à épouser sa compagne Mary, celle-ci a trouvé la mort, victime d’un tueur de flics. Ce geste gratuit restera à jamais ancré dans la mémoire de Jake.

Plusieurs mois s’écoulent, le policier sombre dans l’alcoolisme et veut mettre fin à ses souffrances en se suicidant. Son collègue Hendricks l’envoie alors dans un centre de désintoxication, appelé D-Tox, afin qu’il reprenne goût à la vie. Ce centre, situé au cœur des régions montagneuses du Wyoming, est uniquement occupé par des policiers en dépression.

Cependant, une malédiction poursuit Jake et frappe de nouveau dans son entourage. Tandis qu’un terrible blizzard s’abat sur la région, un patient est assassiné, bientôt suivi d’un second. Le tueur de flics se cache parmi eux.

Stallone en pleine traversée du désert

Critique : Habitué à tutoyer les sommets du box-office mondial, Sylvester Stallone a aussi connu de sacrées traversées du désert au cours de sa riche carrière. La première est située au début des années 90, puis un sursaut est intervenu au cœur de cette décennie. Toutefois, après 1998, l’acteur traverse ce qui restera comme la période la plus difficile pour lui, avant le retour en grâce de 2007 avec Rocky Balboa. En 1999, il opte pour un thriller qui surfe sur la mode du serial-killer psychotique comme dans Seven.

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Copyright 2002 Universal Studios. Tous droits réservés.

Le script n’est pas catastrophique et le réalisateur Jim Gillespie vient de rencontrer un beau succès avec Souviens-toi…l’été dernier (1997). Tout semblait aller pour le mieux, d’autant que le casting comprend quelques habitués de la série B tels que Robert Patrick, Tom Berenger ou encore Stephen Lang. Malheureusement, après un tournage marqué par des tensions entre le studio et le réalisateur, les premières projections test virent au désastre. Du coup, la fin du film est entièrement modifiée.

Un thriller mis au placard pendant trois ans

La malédiction ne s’arrête pas là pour autant car les nouvelles projections s’avèrent toujours aussi désastreuses. Le studio lâche donc l’affaire et le film reste dans les tiroirs durant trois ans. Il ne sort qu’en 2002 dans une combinaison limitée de salles et se plante partout au box-office, devenant l’un des pires échecs de la carrière de Stallone. Il faut dire qu’en trois ans, les goûts du public ont changé et que ce type de divertissement est passé de mode.

A revoir aujourd’hui, Compte à rebours mortel possède effectivement une esthétique plus proche de celle des années 90. Cela commence par un générique entièrement pompé sur celui de Seven, avec montage cut et musique hystérique. Puis, les auteurs nous invitent à suivre l’enquête d’un policier traquant un serial-killer s’en prenant uniquement aux flics. Si l’on omet quelques dérapages visuels (des ralentis malheureux), l’ensemble est plutôt prenant, d’autant que l’intrigue s’accélère rapidement. Certes, chaque élément tient du cliché pur et dur, mais cela reste suffisamment bien fait pour que l’on adhère à la proposition.

Au bout d’une demi-heure, le film change totalement de cap et nous plonge dans un centre de désintoxication au cœur d’une immensité neigeuse canadienne. Avec son décor de base militaire abandonnée et ses étendues enneigées, le thriller s’oriente dès lors vers le slasher. Alors que le tueur de flics semble de retour, chaque patient est potentiellement en danger de mort, à moins qu’il soit le coupable. Sur le modèle des Dix petits nègres, le réalisateur met en place un whodunit potable à défaut d’être vraiment passionnant.

Une série B plaisante

On note un certain nombre de longueurs, même si le nombre de morts est plutôt satisfaisant. Par contre, le final propose un duel assez impressionnant entre Stallone et le coupable. En ce qui concerne l’interprétation, la star quinquagénaire assure plutôt bien en flic dépressif tenté par le suicide. Il est d’une belle sobriété contrairement à d’autres. Ainsi, Jeffrey Wright en fait un peu trop en coupable idéal, de même que Robert Patrick en surrégime.

Au final, D-Tox n’est pas le naufrage annoncé, ni le faux pas inavouable de la carrière de Sly. Il se regarde avec un petit plaisir coupable et mérite donc l’indulgence, même s’il ne s’agit pas d’un incontournable, loin de là.

Il ne méritait en tout cas absolument pas de ne glaner que 54 675 entrées sur toute la France. Le naufrage fut mondial avec des recettes autour de 6,4 M$ pour un budget initial corsé de 55 millions de billets verts.

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Critique de Virgile Dumez

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