Banco à Bangkok pour OSS 117 : la critique du film (1964)

Action, Aventures, Espionnage | 1h45min
Note de la rédaction :
6/10
6
Banco à Bangkok pour OSS 117 vignette VOD

  • Réalisateur : André Hunebelle
  • Acteurs : Robert Hossein, Kerwin Mathews, Dominique Wilms, Pier Angeli, Jacques Mauclair, Henri Virlojeux
  • Date de sortie: 12 Juin 1964
  • Nationalité : Français, Italien
  • Titre original : Banco à Bangkok pour OSS 117
  • Titres alternatifs : Banco à Bangkok pour O.S.S. 117 / Heisse Hölle Bangkok (Allemagne) / Panic in Bangkok (USA) / Shadow of Evil (UK) / Pánico en Bangkok (Espagne) / OSS 117 minaccia Bangkok (Italie) / Pânico em Bangkok (Brésil)
  • Année de production : 1964
  • Scénariste(s) : Pierre Foucaud, Raymond Borel, Michel Lebrun, Patrice Rhomm, Richard Caron, d'après le roman Lila de Calcutta de Jean Bruce
  • Directeur de la photographie : Raymond Lemoigne
  • Compositeur : Michel Magne
  • Société(s) de production : Produzioni Atlas Consorziate (P.A.C.), Compagnie Industrielle et Commerciale Cinématographique (CICC), Da.Ma. Cinematografica
  • Distributeur (1ère sortie) : Prodis
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : Vidéofilms (VHS) / Gaumont (DVD et blu-ray, 2006 et 2015)
  • Date de sortie vidéo : 21 janvier 2015 (blu-ray)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 2 934 442 entrées / 543 650 entrées
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : Vanni Tealdi - Henri Cerutti.
  • Crédits : © 1964 Gaumont
  • Franchise : 2ème volet de la saga officielle de O.S.S. 117 des années 60
Note des spectateurs :

Banco à Bangkok pour OSS 117 passe à la vitesse supérieure avec ce second épisode de la saga officielle qui prend de la couleur et une dimension exotique bienvenue. C’est kitsch et vieillot, mais non dénué de charme.

Synopsis : Réfugié en Asie du Sud-Est, un savant menace le monde du virus de la peste. Mais l’agent OSS 117 veille au grain.

Un deuxième épisode en couleurs et au budget revu à la hausse

Critique : Si OSS 117 se déchaîne (1963) a été tourné sans réellement subir l’influence de James Bond contre docteur No (Young, 1962) puisque leur création a été concomitante, on ne peut pas en dire autant de cette nouvelle aventure réalisée tout juste un an après le premier volet de la saga officielle. Effectivement, les points communs entre ce nouvel opus et le tout premier James Bond sont suffisamment nombreux pour que cela ne soit pas le fruit du hasard. Tout d’abord, les producteurs ont choisi d’adapter un roman de Jean Bruce mettant en scène un savant fou dont la volonté destructrice menace le monde, tout comme la plupart des histoires de Ian Fleming. Ensuite, le succès du premier film a permis d’investir davantage d’argent dans la production qui opte cette fois pour le Scope, la couleur et l’exotisme avec des scènes tournées en extérieur en Thaïlande.

Banco à Bangkok pour OSS 117, jaquette blu-ray

© 1964 Gaumont / Gaumont Vidéo. Tous droits réservés.

De même, les nombreux décors construits sur les plateaux de Boulogne-Billancourt s’inspirent largement des créations bondiennes – on pense notamment à la base souterraine du méchant en toute fin de métrage. OSS 117 devient donc désormais un concurrent direct de 007, même si l’agent américain ne peut aucunement rivaliser avec son homologue britannique.

Un esprit de serial fort sympathique

Effectivement, malgré des moyens supérieurs à ceux du précédent épisode, on se retrouve bien face à une production plus cheap que celle des James Bond. Ainsi, la base ennemie n’est gardée que par quelques molosses armés et la plupart des décors sont déserts par manque de figuration. De plus, les extérieurs ont été tournés par Jacques Besnard et une petite équipe en Thaïlande, tandis qu’André Hunebelle est resté avec l’ensemble du casting en France. Cela implique un nombre considérable de transparences pas très heureuses, afin d’incruster les personnages sur des paysages exotiques. Comme le tout a été emballé par un grand professionnel, la magie opère quand même, pour peu que l’on accepte ce procédé artificiel ayant bien mal vieilli.

En ce qui concerne le scénario, l’intrigue se laisse suivre sans déplaisir et évoque à plusieurs reprises les serials des années 30-40, ainsi que les récits populaires d’auteurs comme Sax Rohmer. Pour peu que l’on apprécie ce type d’aventures désuètes où un personnage d’agent est précipité dans un pays étranger, en proie à une secte dirigée par un fou démoniaque, Banco à Bangkok pour OSS 117 peut être vu avec un regard bienveillant, d’autant que les dialogues ironiques laissent entrevoir un certain second degré de la part d’auteurs qui ne sont pas dupes vis-à-vis de ce qu’ils sont en train de tourner. On est bien ici au cœur d’un cinéma populaire qui n’a d’autre ambition que de divertir et André Hunebelle s’acquitte avec un certain bonheur de sa tâche.

Des acteurs plutôt solides

Il est aidé ici par le toujours sympathique Kerwin Mathews, à fond dans le second degré surtout lorsqu’il drague de manière particulièrement machiste tout ce qui porte un jupon. Il est opposé ici à un méchant d’envergure incarné avec gourmandise et sobriété par Robert Hossein. On est bien plus réservé quant à la prestation de l’Italienne Pier Angeli qui ne semble pas très à l’aise en faire-valoir du héros.

Plus généreux en action que le précédent film – on compte ici des combats d’arts martiaux, une course-poursuite en hors-bord et une en voiture – Banco à Bangkok n’évite pas quelques gros passages à vide, mais demeure sympathique à suivre de bout en bout pour peu que l’on retrouve son âme d’enfant en le visionnant. D’ailleurs cet aspect serial a été réutilisé la même année par André Hunebelle dans le premier Fantômas avec Jean Marais et de Funès.

Avec près de trois millions d’entrées pour ce second épisode de l’agent américain, Hunebelle a clairement gagné son pari, pérennisant la saga sur grand écran. Belle année donc pour ce cinéaste populaire que l’on retrouve à la 12ème place du box-office annuel avec OSS 117, mais aussi à la 5ème place avec Fantômas et ses 4,5 millions de spectateurs. Certes, ce type de spectacle a plutôt mal vieilli, mais il n’est pas interdit de succomber à son charme désuet.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 10 juin 1964

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Banco à Bangkok pour OSS 117, l'affiche

© 1964 Gaumont / Affiche : Vanni Tealdi – Henri Cerutti. Tous droits réservés.

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Banco à Bangkok pour OSS 117 vignette VOD

Bande-annonce de Banco à Bangkok pour OSS 117

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