James Bond 007 contre Dr. No demeure aujourd’hui un formidable film d’aventures, à la fois intrigant, exotique et teinté d’érotisme. Une recette imparable.
Synopsis : Le chef des services secrets de Sa Majesté britannique, “M”, envoie en mission à la Jamaïque l’agent spécial 007, James Bond, enquêter sur la disparition d’un de ses collègues. L’espion va affronter la puissance maléfique de Spectre, organisation criminelle qui vise à la domination du monde, personnifiée par le redoutable Dr No. Au gré de ses aventures il rencontrera la sublime Honey, qui surgit de l’eau vêtue d’un bikini blanc.
Comment un héros littéraire devient un personnage majeur du grand écran
Critique : Dans les années 50, le romancier Ian Fleming crée le personnage de James Bond, espion vivant de nombreuses aventures à succès. Face au triomphe des romans, les producteurs anglais cherchent tous à adapter cette série, mais ils ne parviennent pas à s’entendre avec son créateur, très exigeant. Finalement, Cubby Broccoli et Harry Saltzman trouvent un accord avec l’écrivain et confient l’adaptation du Dr. No à Richard Maibaum au scénario et à Terence Young à la réalisation. La légende peut alors commencer.
Alors que le premier tome des aventures de 007 était Casino royale, les producteurs optent pour le roman Dr. No à l’intrigue plus simple et moins coûteuse car située seulement dans deux pays : l’Angleterre et la Jamaïque. Pour incarner l’espion de Sa Majesté, Terence Young choisit de confier le rôle à un inconnu nommé Sean Connery qu’il façonne de la tête au pied. Ainsi, chaque geste, chaque parcelle du look de James Bond s’inspire des goûts de luxe du metteur en scène britannique.
Un bikini blanc, un thème musical imparable, un esprit pulp et James Bond entre dans la légende
Les deux complices injectent également quelques notes humoristiques qui seront par la suite la marque de fabrique de la série. Enfin, le réalisateur engage la sublime Ursula Andress pour le rôle d’Honey Ryder, belle nageuse en bikini blanc. Porté par les magnifiques décors de Ken Adam et le thème musical imparable de John Barry, James Bond 007 contre Dr. No (1962) inaugure avec panache une série qui mêle avec talent espionnage, exotisme et érotisme distingué, dans un esprit pulp qui reflète parfaitement l’esprit d’aventure typique des années 60.
Un triomphe inespéré qui inaugure une longue série de films
Si les scènes d’action ne sont pas encore prépondérantes, ce premier opus se distingue par son ambiance mystérieuse, son appel à l’aventure et sa tendance à érotiser toutes les situations. Au final, le triomphe obtenu par le film (60 millions de dollars cumulés dans le monde pour un budget d’un seul petit million) n’est guère étonnant au vu de la qualité du produit fini.
En France, le long-métrage s’est ainsi hissé à la quatrième marche du podium de l’année 1963 avec plus de 4,7 millions d’entrées. Ce triomphe se retrouve également dans tous les pays européens au point de déclencher une véritable vague d’imitations que l’on a appelé euro spy.
Malgré les années qui passent et un style qui a tout de même vieilli, James Bond 007 contre Dr. No demeure une incontournable référence du genre.
Le test blu-ray :
James Bond n’a jamais été aussi jeune avec cette magnifique édition totalement restaurée.
Les compléments : 4 / 5
On commence tout d’abord par un commentaire audio très informatif qui est en réalité une suite de documents audio collés sur les images du film. Si les intervenants sont nombreux, ils ne parviennent pas à faire oublier l’artificialité d’un tel procédé. Parmi les documents peu passionnants, on trouve un module très technique sur la restauration effectuée, mais également un segment sur les armes utilisées par l’espion et les avant-premières mondiales des différents films de la série.
Par contre, le making of d’une quarantaine de minutes est tout à fait indispensable et permet de revenir en détail sur la naissance de ce mythe cinématographique. Une vingtaine de minutes consacrées à Terence Young sont également passionnantes quoiqu’un rien répétitives. Le programme est complété par une featurette de 1963, des bandes-annonces et des spots d’époque. Si ces compléments sont formidables, ils se bornent toutefois à reprendre l’intégralité des bonus de l’édition DVD Ultimate, sortie peu de temps auparavant.
Image & son : 4 / 5
L’image est tout simplement divine et quasiment exempte de défauts (à part quelques arrière-plans granuleux). On redécouvre James Bond dans toutes ses couleurs (chaleureuses et resplendissantes) et la précision du Blu-ray rend la vision idyllique. On est un peu moins enthousiaste à propos des pistes sonores. Certes, le DTS HD anglais est d’une belle ouverture et donne parfois l’occasion aux enceintes arrière de s’exprimer, mais l’ensemble est tout de même un peu étouffé (ce qui s’explique par le mixage mono d’origine). La piste sonore française en DTS mi-débit est plus frileuse que son homologue anglaise. De quoi satisfaire en tout cas les puristes.
Critique du film et test blu-ray de Virgile Dumez