Jean Marais fut l’interprète inoubliable de Cocteau, et une star majeure du cinéma français des années 50 et 60.
Le sang d’un poète
Acteur et cascadeur français, Jean Marais commence en tant que figurant au début des années 30. Alors qu’il prend des cours de théâtre, il fait la rencontre de Jean Cocteau en 1937. Ce dernier façonne le jeune homme et lui offre quelques rôles importants dans ses créations théâtrales. Au cours des années 40, il devient une figure centrale du théâtre français.
Au cinéma, on peut le voir dans Carmen (Christian-Jaque, 1942), L’éternel retour (Delannoy, 1943), puis La belle et la bête (Cocteau, 1946), L’aigle à deux têtes (Cocteau, 1947), Les parents terribles (Cocteau, 1948) et Orphée (Cocteau, 1949).
Toutefois, à partir de 1950, l’acteur s’éloigne de son mentor et amant. Il entre à la Comédie-Française où il met en scène de nombreuses pièces. Après des désaccords, il reprend son indépendance et Jean Marais réoriente totalement sa carrière au début des années 50.
Jean Marais, héros de cape et d’épée
Il devient alors une véritable star populaire grâce au triomphe de nombreux films de cape et d’épée dans lesquels il effectue lui-même ses cascades. On retiendra de cette période faste Le comte de Monte Cristo (Vernay, 1954), Napoléon (Guitry, 1955), Elena et les hommes (Renoir, 1956), La Tour, prends garde ! (Lampin, 1957), Nuits blanches (Visconti, 1957), Le bossu (Hunebelle, 1959), Le capitan (Hunebelle, 1960), Le capitaine Fracasse (Gaspard-Huit, 1961), Le masque de fer (Decoin, 1962), Fantômas et ses suites (1964-1965-1967), Le Saint prend l’affut (Christian-Jaque, 1965), Peau d’âne (Demy, 1970).
A la fin des années 60, sa popularité décline fortement et les années 70 sont consacrées à la peinture et à la poterie. Il ouvre une galerie d’art. Il revient finalement au théâtre au cours des années 80 et 90 et termine ainsi sa carrière là où elle avait commencé : sur les planches. Au cinéma, on le revoit dans Parking (Demy, 1985) Les misérables (Lelouch, 1995) et Beauté volée (Bertolucci, 1996).
Jean Marais obtient un César d’honneur en 1993, remis par Michèle Morgan, qui fut sa partenaire dans le film Le château de verre (Clément, 1950) et la pièce Les Monstres sacrés de Cocteau, mis en scène par Raymond Gérôme (1993).