Angélique et le roy : la critique du film (1966)

Aventures, Romance, Drame | 1h40min
Note de la rédaction :
6/10
6
Angélique et le Roy, cover VOD

  • Réalisateur : Bernard Borderie
  • Acteurs : Jean Rochefort, Sami Frey, Philippe Lemaire, Michel Galabru, Robert Hossein, Michèle Mercier, Jean Lefebvre, Claude Giraud, Jacques Toja, Fred Williams, Jean Parédès, Estella Blain
  • Date de sortie: 04 Fév 1966
  • Nationalité : Français, Italien, Allemand
  • Titre original : Angélique et le roy
  • Titres alternatifs : Angélica e o Rei (Brésil et Portugal) / Angelica alla corte del re (Italie) / Angelique and the King (USA et Angleterre) / Angélique und der König (Allemagne)
  • Année de production : 1966
  • Scénariste(s) : Alain Decaux, Bernard Borderie, Francis Cosne, d'après le roman d'Anne et Serge Golon / Dialogues : Pascal Jardin
  • Directeur de la photographie : Henri Persin
  • Compositeur : Michel Magne
  • Société(s) de production : Films Borderie, Fono Roma, Francos Films
  • Distributeur (1ère sortie) : SN Prodis
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : MPM Production (VHS, 1982 et 1986) / TF1 Vidéo (VHS, 1992) / StudioCanal (DVD, 2005) / StudioCanal (coffret blu-ray)
  • Date de sortie vidéo : 7 octobre 2014 (coffret blu-ray)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 2 182 873 entrées / 412 065 entrées
  • Box-office italien : 4 millions d’entrées
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : Yves Thos - René Ferracci
  • Crédits : StudioCanal - Gloria Film - Fono Roma
  • Franchise : 3ème volet de la saga Angélique
Note des spectateurs :

Troisième volet de la saga romanesque, Angélique et le roy retrouve de l’allant et propose un divertissement efficace et bien joué, malgré un scénario encore perfectible.

Synopsis : Mariée à son cousin Philippe, Angélique a retrouvé ses entrées à la Cour. Mais son époux meurt à la guerre des Flandres. Possibilité lui est donnée de retrouver des biens de Jeoffrey en échange d’une mission diplomatique que lui confie le roi : séduire l’ambassadeur de Perse afin de signer un traité entre son pays et la France.

Un troisième épisode tourné dans le faste de Versailles

Critique : Troisième volet de la saga Angélique, Angélique et le roy (1966) est l’unique film de la série qui a été tourné pour lui-même. Effectivement, les deux premiers épisodes ont été réalisés en même temps, et les épisodes 4 et 5 seront également mis en boîte conjointement au cours du printemps et de l’été 1967. Puisque le succès de la série est désormais une certitude, les producteurs Francis Cosne et Raymond Borderie ont pu allouer un budget sensiblement supérieur à cette troisième aventure qui bénéficie, en outre, d’un tournage au château de Versailles entrepris au milieu de l’année 1965.

Angélique, le coffret blu-ray

© 1964 Studio Canal Image – Tabor Film – Gloria Film. Tous droits réservés.

Angélique et le roy se veut une adaptation du troisième roman d’Anne et Serge Golon narrant les mésaventures d’Angélique à la cour du roi Louis XIV. La plupart des fans du livre ont crié au scandale par rapport aux libertés prises dans l’adaptation. N’ayant pas lu les œuvres originales, nous ne pourrons guère en juger. Toutefois, certains défauts de structure qui apparaissaient de manière flagrante dans le très décevant Merveilleuse Angélique (1965), se retrouvent encore ici, à un moindre degré toutefois.

Une histoire scindée en deux parties égales

Effectivement, le troisième volet n’est pas totalement satisfaisant d’un point de vue scénaristique puisque le film peut clairement être scindé en deux parties distinctes. La première met en scène une intrigue diplomatique visant à séduire un représentant perse pour lui faire signer un traité d’amitié avec Louis XIV. Close au bout d’une quarantaine de minutes, cette intrigue rebondit sur l’affaire des poisons qui a touché la cour de Louis XIV à travers sa favorite la Montespan. Si les deux parties s’avèrent assez égales sur le plan qualitatif, les auteurs n’ont même pas cherché à unir ces deux éléments, même de manière artificielle. On a donc surtout l’impression de suivre deux épisodes différents d’une série.

Angélique et le roy échoue donc à restaurer une forme de cohérence au sein de la saga. Toutefois, ce manque de liant au niveau de l’intrigue est cette fois-ci compensé par une plus grande attention à la logique interne des différents personnages. Contrairement à l’épisode précédent, les protagonistes demeurent cohérents dans leurs décisions et leurs attitudes. On retrouve ainsi avec plaisir le caractère bien trempé d’Angélique, femme de tête qui ose défier les hommes et autres grands de ce monde sans se soucier des conséquences. En cela, le personnage est bien moderne – ce qui, au passage, est plutôt improbable dans le cadre normé du 17ème siècle.

Retour du romantisme

Autre élément de satisfaction, le retour d’entre les morts de Geoffrey de Peyrac incarné par Robert Hossein permet au film de retrouver la dimension romantique du premier film. Toutes les séquences où Angélique se pâme d’amour pour son époux tant désiré, sur la superbe et emphatique musique de Michel Magne, feront fondre le cœur des âmes fleur bleue. Bernard Borderie, en bon forain, n’oublie pas non plus de donner au chaland sa petite dose d’érotisme soft et une pincée de sadisme (dans cette saga, on y fouette régulièrement des esclaves dénudées).

Au jeu des préférences, on apprécie particulièrement le jeu magnétique de Sami Frey, présence à la fois attirante et inquiétante. Il compose ici une figure de Perse implacable, aux mœurs encore plus rudes que celles de la cour du roi. On aime également la vision qui est donnée du microcosme entourant le roi Louis XIV, ainsi que les luttes d’influence qui se jouent autour de lui.

Des acteurs toujours excellents

Quant à l’affaire des poisons, elle met bien en scène la totalité des acteurs de cet épisode historique, tout en se faisant l’écho de la légende noire entourant la Montespan et son recours potentiel, mais non prouvé, à des messes noires et des meurtres rituels de nouveaux-nés. Puisque nous nageons ici en plein roman historique, les auteurs ont opté pour la version la plus cinématographique possible et ont inclus Angélique dans cette intrigue bien sombre.

Réalisé de manière très classique par Bernard Borderie, Angélique et le roy bénéficie surtout d’une excellente interprétation de l’ensemble du casting. Michèle Mercier y est toujours rayonnante, Jean Rochefort s’impose sans problème, Robert Hossein est encore magnétique (avec une cicatrice moins prononcée que dans le premier volet) et Jacques Toja voit son rôle de Louis XIV étoffé. Au passage, on peut aussi retrouver dans des petits rôles des acteurs de la trempe de Jean Parédès, Michel Galabru ou encore Jean Lefebvre. Enfin, signalons que Daniel Boulanger a cédé sa place à Pascal Jardin pour les dialogues.

Un succès de plus pour la saga

Sorti au mois de février 1966, Angélique et le roy a encore réuni plus de deux millions de spectateurs, permettant d’atteindre la douzième place annuelle en France. Le succès est également au rendez-vous à l’étranger où le film triomphe en Italie et en Allemagne. De quoi susciter la création de deux suites l’année suivante.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 2 février 1966

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Angélique et le roy, l'affiche

© 1966 StudioCanal – Gloria Film – Fono Roma / Affiche : Yves Thos (affichiste) – René Ferracci (affichiste). Tous droits réservés.

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Angélique et le Roy, cover VOD

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