Actrice roumaine, Veronica Lazar est née en 1938 à Bucarest où elle a effectué des études de psychologie, mais aussi d’art dramatique. Même si Veronica Lazar a continué toute sa vie à exercer en tant que thérapeute pour les couples en difficulté, celle-ci s’est surtout illustrée en tant que comédienne au théâtre.
Toutefois, elle préfère fuir le régime communiste en place et s’exile donc en Italie où elle arrive en 1965. Si elle envisageait initialement de partir aux Etats-Unis, elle finit par tomber sous le charme de Rome et de l’acteur Adolfo Celi avec lequel elle se marie et a deux enfants. Elle obtient son tout premier rôle au cinéma dans le sulfureux Le dernier tango à Paris (Bernardo Bertolucci, 1972) où elle interprète le cadavre de la femme de Marlon Brando. Elle retrouve ensuite le cinéaste pour La luna (1979) où elle peut enfin montrer ses capacités d’actrice.
Pourtant, la célébrité intervient surtout avec Inferno (Dario Argento, 1980) où elle interprète l’une des trois sorcières. Elle meurt également de manière atroce dans le chef d’œuvre L’au-delà (1981) de Lucio Fulci. Pourtant, l’actrice est aussi capable de jouer dans des œuvres plus difficiles d’accès comme Les ailes de la colombe (Benoît Jacquot, 1981) ou encore Identification d’une femme (Michelangelo Antonioni, 1982). Durant les années 80, elle est moins présente et revient seulement dans Berlin-Jérusalem (Amos Gitai, 1989). L’année suivante, elle interprète une nonne dans Un thé au Sahara (Bernardo Bertolucci, 1990) et joue aussi dans Dans la soirée (Francesca Archibugi, 1990).
Toujours fidèle aux mêmes réalisateurs, elle retrouve d’abord Michelangelo Antonioni pour son Par-delà les nuages (1995), mais aussi Dario Argento pour Le syndrome de Stendhal (1996) ou Bernardo Bertolucci pour Shanduraï (1996), puis Moi & toi (2012). Au cours des années 2000, on la revoit surtout à la télévision, mais aussi dans l’ambitieux Ginostra (Manuel Pradal, 2002).
Pendant toute sa vie, Veronica Lazar fut une ambassadrice du cinéma roumain en Italie, mais a également participé financièrement à la construction d’un hôpital au Mali. Grande femme de culture et humaniste dans l’âme, elle fut une grande dame. Veronica Lazar est décédée en 2014 à Rome à l’âge de 75 ans.