Avec une soixantaine de films sortis en France, Sylva Koscina n’a pourtant pas la notoriété qu’elle mérite. Elle fut particulièrement à l’aise dans le cinéma de genre qui prospéra en Italie dans les années 60 et 70.
Une actrice sulfureuse
Sylva Koscina, née en Yougoslavie en 1933, a joué dans de très nombreuses productions internationales et évidemment italiennes, puisqu’elle émigre en Italie durant la Seconde guerre mondiale. Elle débute au cinéma à l’âge de vingt ans et se partage entre les studios de Cinecittà, Paris et Hollywood.
Dans les années 50 et 60, elle tourne notamment Hercule et la reine de Lydie (1959) de Pietro Fransisci (avec Steve Reeves) et Les faux jetons (1962) de Lucio Fulci (avec Philippe Noiret).
Elle irradie également Cyrano et d’Artagnan (1964) d’Abel Gance (avec José Ferrer et Jean-Pierre Cassel), et Parlons femmes (1964) d’Ettore Scola (avec Vittorio Gassman). Dans Juliette des esprits (1965) de Federico Fellini, elle doit cependant céder la vedette à Giulietta Masina.
Elle crée la polémique en posant nue pour Playboy dans les années 60 et se retrouve au cœur d’un procès contre son mari bigame, un éminent industriel.
Sylva Koscina, l’icône oubliée
Au cours de la décennie suivante, cette actrice sulfureuse reste toujours fringante dans La maison de l’exorcisme (1974) de Mario Bava et Alfredo Leone (avec Telly Savalas et Elke Sommer) ou Treize femmes pour Casanova (1977) de Franz Antel (avec Tony Curtis).
Les années 80 sont moins glorieuses et elle est cantonnée aux seconds rôles, notamment pour Sergio Corbucci, dans Questo e quello (1983) et Rimini Rimini (1987).
Sylva Koscina aura aussi été dirigée par Lattuada, Agostini, Comencini, Damiani, Deville, Bolognini, Tessari, Risi, Steno, Franju…
Parmi ses autres partenaires, on peut citer Dirk Bogarde, Rock Hudson, Maurice Ronet, Kirk Douglas, Orson Welles, Paul Newman, Yul Brynner, Ugo Tognazzi, Stewart Granger, Jean Marais…
Cette femme élégante et belle est une icône oubliée, dont la mort en 1994, avant l’ère Internet, ne lui a pas permis d’établir un vrai ancrage dans l’inconscient cinéphile pour survivre au passage au nouveau millénaire.