Acteur et metteur en scène français, Robert Manuel (de son vrai nom Robert Emmanuel Bloch) est né en 1916 à Paris. Il est le frère du peintre Raymond-René Bloch et débute sa riche carrière théâtrale dans les années 30. Il intègre assez rapidement la Comédie-Française, avant d’en devenir un sociétaire. Cela lui offre l’opportunité de jouer sur scène tous les grands classiques du théâtre.
Robert Manuel, grand acteur et metteur en scène de la Comédie-Française
A la même époque, Robert Manuel débute une carrière cinématographique avec notamment Mademoiselle Docteur (Pabst, 1937) et Orage (Allégret, 1938). Au moment de la Seconde Guerre mondiale, il est expulsé de la Comédie-Française à cause de ses lointaines origines juives, puis interné. Alors qu’il est destiné à partir à Auschwitz, il parvient à sauter du train en marche et donc à s’évader. Après la guerre, il retrouve son emploi d’acteur et livre un nombre incalculable de mise en scène pour la Comédie-Française, tout en jouant sur scène.
Au cinéma, un second rôle apprécié
Au cinéma, il est moins présent et accepte souvent des rôles secondaires car il privilégie les planches. On le voit toutefois dans Le capitan (Vernay, 1946) et surtout Du rififi chez les hommes (Dassin, 1955). Ensuite, il incarne Flaubert dans Si Paris nous était conté (Guitry, 1956) et apparaît dans des films populaires comme Le désordre et la nuit (Grangier, 1958), Le gorille vous salue bien (Borderie, 1958), L’opéra de quat’sous (Staudte, 1963), Chasse à la mafia (Franco, 1963) et La tulipe noire (Christian-Jaque, 1964) avec Alain Delon.
On le retrouve à l’affiche de Coplan FX-18 casse tout (Freda, 1965) et de nombreux téléfilms. Après une longue pause cinéma, il revient sur les plateaux pour Judith Therpauve (Chéreau, 1978), Le Bourgeois gentilhomme (Coggio, 1982), La vie est un roman (Resnais, 1983) et Vent de panique (Stora, 1987).
Petit à petit, Robert Manuel se met en retrait des planches et des écrans et il décède en 1995 à l’âge de 79 ans, ayant consacré la plupart de sa vie à son dramaturge préféré : Molière.