Christian-Jaque

Réalisateur, Scénariste, Décorateur
Affiche de Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque avec Gérard Philipe

Personal Info

  • Nationalité : Français
  • Date de naissance : 4 août 1904 à Paris (France)
  • Date de décès : 8 juillet 1994 à Boulogne-Billancourt (France)
  • Crédit visuel : Copyright Tamasa Distribution / Filmsonor Marceau

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, scénariste et décorateur français, Christian-Jaque (de son vrai nom Christian Maudet) a passé le baccalauréat, avant d’étudier l’architecture à l’École nationale supérieure des beaux-arts et à l’École nationale supérieure des arts décoratifs à Paris. Finalement, il se lance dans les arts graphiques et dessine des affiches de cinéma dès le début des années 1920. Il entre au cinéma par la porte de la décoration. Ainsi, il travaille sur une quinzaine de productions entre 1928 et 1932 dont Le tourbillon de Paris (Duvivier, 1928) et La tendresse (Hugon, 1930).

Un prolifique réalisateur de comédies à succès

Christian-Jaque trouve enfin sa voie dans la réalisation en tournant son premier long, Le bidon d’or (1932) qui est une comédie sportive anodine. Il se lance alors dans une production pléthorique, de l’ordre de cinq à six films par an, pour la plupart des vaudevilles sans grand intérêt, mais qui rencontrent le public. Ensuite, il passe la vitesse supérieure en tournant quelques beaux succès de Fernandel comme Un de la légion (1936), François 1er (1937) qui est un triomphe, Les dégourdis de la 11ème (1937), Ernest le rebelle (1938) et Raphaël le tatoué (1939).

Le temps des films majeurs

Toutefois, au milieu de cette production comique, Christian-Jaque connaît un joli succès avec un film plus ambitieux adapté d’un roman de Pierre Véry. Il s’agit des Disparus de Saint-Agil (1938), véritable chef d’œuvre de poésie enfantine. Il retrouve d’ailleurs l’univers de Pierre Véry pour L’enfer des anges (1941) et L’assassinat du père Noël (1941).

Ce dernier film est tourné pour la firme Continental qui est tenue par les Allemands. Il continue dans ce cadre avec La symphonie fantastique (1942) qui permet à Jean-Louis Barrault d’interpréter le rôle d’Hector Berlioz. Par la suite, Christian-Jaque s’éloigne de la firme Continental et va participer en sous-main à la Résistance, ce qui lui permettra d’éviter les problèmes à la Libération. Toujours pendant la guerre, il signe Voyage sans espoir (1943) sur un script de MacOrlan, puis réalise Carmen (1944) porté par Viviane Romance.

Les grands films des années d’après-guerre

Après la libération, il tourne Boule de Suif (1945) avec la grande Micheline Presle dans le rôle-titre. Précisons que toutes ses œuvres de l’époque fédèrent autour de trois millions de spectateurs par film. On peut encore citer Sortilèges (1945), ainsi qu’Un revenant (1946) considéré par beaucoup comme un chef-d’œuvre magnifié par l’interprétation de Louis Jouvet.

Affiche de La Chartreuse de Parme de Christian-Jaque

© 1948 Productions André Paulvé. Tous droits réservés.

Alors, Christian-Jaque se lance dans un projet titanesque, l’adaptation de La chartreuse de Parme de Stendhal (1948) avec Gérard Philipe en Fabrice del Dongo et Renée Faure (alors épouse du réalisateur) en Clélia Conti. Le film n’est pas très bien accueilli par la presse, mais le public répond présent avec plus de six millions de spectateurs dans les salles. Ensuite, il connaît un échec public avec Singoalla (1949), mais retrouve le succès avec Barbe-Bleue (1950), avec Cécile Aubry et Pierre Brasseur. Il s’agit au passage de son premier film en couleurs.

La période Martine Carol

Christian-Jaque retrouve Gérard Philipe pour Fanfan la tulipe (1952) qui fédère 6,7 millions de spectateurs et demeure encore de nos jours son film le plus populaire. C’est à cette même époque que le réalisateur se marie avec Martine Carol qu’il fait tourner dans Adorables créatures (1952) et Lucrèce Borgia (1953) qui rencontre le plus gros succès avec plus de trois millions d’entrées, mais aussi Destinées (1954), Madame du Barry (1954), Nana (1955) et Nathalie (1957).

Lucrèce Borgia, l'affiche

© 1953 Filmsonor – Francinex – Les Films Ariane – Rizzoli Film / Affiche : Marcel Jeanne. Tous droits réservés.

Si le réalisateur fait preuve de savoir-faire, il commence toutefois à s’enfermer dans des œuvres commerciales un peu routinières. Il célèbre Brigitte Bardot dans le triomphal Babette s’en va-t-en guerre (1959) qui fédère 4,6 millions de spectateurs. Puis, il met en avant la plastique de Sophia Loren dans Madame Sans-Gêne (1961) et offre un rôle bondissant à Alain Delon dans l’efficace La tulipe noire (1964) qui dépasse encore les trois millions de spectateurs.

Une fin de carrière en demi-teinte

La suite est moins affriolante avec des œuvres légères et assez insignifiantes qui trouvent toutefois leur public. On peut citer Le gentleman de Cocody (1965) et Le Saint prend l’affût (1966), tous deux menés par Jean Marais. A partir de la fin des années 60, Christian-Jaque travaille plus fréquemment pour la télévision. Il revient occasionnellement au cinéma pour des productions comme Les pétroleuses (1971) avec Brigitte Bardot et Claudia Cardinale qui attire encore 2,2 millions de spectateurs et sera son dernier succès.

Docteur Justice, l'affiche

© 1975 Les Productions Belles Rives – Talía Films / Affiche : Michel Landi. Tous droits réservés.

On préfère oublier son Docteur Justice (1975) de peu d’intérêt et il termine sa carrière cinéma sur La vie parisienne (1977), comédie musicale démodée qui est un flop redoutable (35 892 entrées). Christian-Jaque s’éclipse après un documentaire intitulé Carné, l’homme à la caméra (1985).

Marié six fois, Christian-Jaque a laissé derrière lui une œuvre populaire considérable et l’image d’un cinéaste consciencieux, parfois franchement inspiré. Il a reçu un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière en 1985. Il décède des suites d’une crise cardiaque en 1994 à l’âge de 89 ans.

Virgile Dumez

Filmographie :

Réalisateur :

  • 1932 : Le Bidon d’or
  • 1932 : Le Tendron d’Achille
  • 1932 : Adhémar Lampiot
  • 1933 : Ça colle
  • 1933 : Un bœuf sur la langue (moyen métrage)
  • 1933 : L’Article 382 ou La Montre (moyen métrage)
  • 1934 : L’Atroce Menace
  • 1934 : Vilaine Histoire
  • 1934 : Le Père Lampion
  • 1934 : Compartiment de dames seules
  • 1935 : Voyage d’agrément
  • 1935 : Sous la griffe
  • 1935 : La Sonnette d’alarme
  • 1935 : Sacré Léonce
  • 1935 : La Famille Pont-Biquet
  • 1936 : Un de la légion
  • 1936 : Rigolboche
  • 1936 : Monsieur Personne
  • 1936 : Josette
  • 1936 : L’École des journalistes
  • 1937 : François Ier
  • 1937 : Les Perles de la couronne
  • 1937 : Les Pirates du rail
  • 1937 : La Maison d’en face
  • 1937 : Les Dégourdis de la 11e
  • 1937 : À Venise, une nuit
  • 1938 : Les Disparus de Saint-Agil
  • 1938 : Ernest le rebelle
  • 1938 : Raphaël le tatoué
  • 1939 : Le Grand Élan
  • 1941 : L’Enfer des anges
  • 1941 : Premier bal
  • 1941 : L’Assassinat du père Noël
  • 1942 : La Symphonie fantastique
  • 1943 : Voyage sans espoir
  • 1945 : Carmen
  • 1945 : Boule de suif
  • 1945 : Sortilèges
  • 1946 : Un revenant ou Le Revenant
  • 1948 : La Chartreuse de Parme
  • 1948 : D’homme à hommes
  • 1949 : Singoalla
  • 1950 : Souvenirs perdus
  • 1951 : Barbe-Bleue
  • 1952 : Fanfan la Tulipe
  • 1952 : Adorables Créatures
  • 1953 : Lucrèce Borgia
  • 1954 : Destinées, sketch « Lysistrata »
  • 1954 : Madame du Barry
  • 1955 : Nana
  • 1956 : Si tous les gars du monde
  • 1957 : Nathalie
  • 1958 : La Loi, c’est la loi
  • 1959 : Babette s’en va-t-en guerre
  • 1960 : La Française et l’Amour, sketch « le Divorce »
  • 1961 : Madame Sans-Gêne
  • 1962 : Les Bonnes Causes
  • 1964 : La Tulipe noire
  • 1964 : Le Repas des Fauves
  • 1964 : Le Gentleman de Cocody
  • 1965 : Guerre secrète
  • 1966 : Le Saint prend l’affût
  • 1966 : La Seconde Vérité
  • 1967 : Deux billets pour Mexico (Geheimnisse in goldenen Nylons)
  • 1968 : Les Amours de Lady Hamilton
  • 1971 : Les Pétroleuses
  • 1975 : Docteur Justice
  • 1977 : La Vie parisienne
  • 1985 : Carné, l’homme à la caméra (documentaire)
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