Réalisateur, acteur, scénariste et producteur allemand, Wolfgang Staudte a débuté très jeune en tant qu’acteur de théâtre pour des metteurs en scène comme Max Reinhardt ou Piscator. Après une solide formation théâtrale, il devient acteur de cinéma et on peut notamment l’apercevoir dans L’ange bleu (Sternberg, 1930), A l’ouest rien de nouveau (Milestone, 1930), Tannenberg (Paul, 1932) et L’empereur de Californie (Trenke, 1936).
Un acteur secondaire des années 30
On le retrouve à l’affiche de Pour le mérite (Ritter, 1938), L’océan en feu (Rittau, 1939), mais aussi du célèbre film de propagande antisémite Le juif Süss (Harlan, 1940). Alors qu’il a déjà signé quelques courts-métrages et documentaires au cours des années 30, Wolfgang Staudte choisit de passer derrière la caméra, abandonnant ainsi sa vocation première d’acteur. S’il tourne quelques films durant l’époque nazie, ils ne contiennent pas de quoi l’incriminer dans le régime en place puisqu’il s’agit de comédies inoffensives.
Par contre, après la guerre, il se fait remarquer par un film violemment antinazi intitulé Les assassins sont parmi nous (1946) qui est le premier long-métrage tourné avec des fonds allemands après la Seconde Guerre mondiale.
Wolfgang Staudte devient réalisateur
Wolfgang Staudte est basé en Allemagne de l’Est et travaille dès lors pour les studios DEFA dont il représente l’un des meilleurs artisans. On retiendra notamment de lui l’évocation historique J’ai trahi Hitler (1949), mais aussi une virulente critique de la bourgeoisie allemande avec Pour le roi de Prusse (1951). Après l’inoffensif Panique au zoo (1951), il connaît un triomphe impressionnant en Allemagne avec le conte pour enfants L’histoire du petit Muck (1953).
Alors qu’il connaît des tracasseries avec l’administration communiste de RDA, Wolfgang Staudte part tourner aux Pays-Bas François le Rat (1955) et passe définitivement en RFA pour y effectuer le reste de sa carrière. Là, il se spécialise dans les films satiriques comme Des roses pour le procureur (1959), ou Je ne voulais pas être un nazi (1960).
Toutefois, sa période dorée commence à prendre fin et son remake de L’opéra de quat’sous (1963) n’a pas convaincu grand-monde. Au cours des années 60, 70 et surtout 80, Wolfgang Staudte travaille de plus en plus souvent pour la télévision, tournant notamment beaucoup d’épisodes de séries policières. On peut toutefois le retrouver au grand écran avec quelques films respectables comme Herrenpartie (1964) qui n’a malheureusement pas été distribué en France. Il réalise aussi Le loup des mers (1971) et Entre les rails (1978).
Wolfgang Staudte décède en 1984 à l’âge de 77 ans.