Réalisateur, scénariste et producteur français, Olivier Dahan est né en 1967 à La Ciotat dans une famille de fonctionnaires de La Poste. Son père est un juif rapatrié d’Algérie, ce qui explique l’intérêt du cinéaste pour cette période de l’histoire. Il étudie le cinéma à Marseille et obtient son diplôme en 1991.
Olivier Dahan, clippeur des Cranberries
A partir de cette époque, Olivier Dahan devient très actif dans le domaine du court-métrage et se fait surtout un nom dans le clip vidéo. Ainsi, il a mis en images de nombreuses chansons des Cranberries dont Salvation (1996), Promises (1999), Animal Instinct (1999) et This Is the Day (2002). Cela a eu une énorme influence sur son style très visuel, avec une caméra très mobile et un montage toujours très travaillé. Il met ce savoir-faire en application avec son premier long-métrage de fiction, le très sombre Déjà mort (1998) avec Romain Duris et Benoît Magimel sur des musiques d’Archive, Placebo ou encore Low. Malgré des qualités évidentes, le thriller noir est un échec public avec moins de 50 000 entrées sur toute la France. Cela renvoie Olivier Dahan au clip vidéo pendant quelques années.
Les premiers films
Il revient au cinéma avec Le petit Poucet (2001), conte pour enfants esthétisant qui s’avère d’une grande noirceur. Le métrage dépasse cette fois-ci le million d’entrées, mais il a coûté particulièrement cher, ce qui en fait un nouvel échec commercial. En 2002, le cinéaste tourne avec Isabelle Huppert La vie promise (2002) qui est à la fois une déception sur le plan artistique et une nouvelle contre-performance en salles. Il faut dire pour la défense du cinéaste que le film n’était guère commercial.
© 1998 Canal+ – Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) – France 3 Cinéma – IRIS Films – Sofinergie 4 – Union Générale Cinématographique (UGC) / Affiche : Jean-François Maunoury (affichiste) – Florence Dugowson (photographe). Tous droits réservés.
Malgré ces déceptions sur le plan financier, les producteurs font confiance au cinéaste et Olivier Dahan est engagé pour réaliser la suite du succès de Mathieu Kassovitz : Les Rivières pourpres 2 : Les Anges de l’apocalypse (2004). Le script de Luc Besson et de Jean-Christophe Grangé ne vaut pas tripette et le film est un nanar patenté. Cela n’a pas empêché plus de 2 millions de spectateurs de faire le déplacement, soit un million et demi de moins que le premier volet. Toutefois, le thriller foireux a quand même été une bonne affaire.
Le triomphe de La môme
Avec La môme (2007), Olivier Dahan s’attaque pour la première fois au genre du biopic qui va devenir sa spécialité. Il sublime l’interprétation de Marion Cotillard en Edith Piaf et le film devient assurément le sommet de sa carrière, aussi bien sur le plan qualitatif que commercial. Ils sont plus de 5,2 millions de spectateurs à faire le déplacement en France. Aux Etats-Unis, La vie en rose – titre plus adapté au public local – est un succès impressionnant avec 10 millions de dollars de recettes. Le film permet à Marion Cotillard de gagner le César de la meilleure actrice et surtout un Oscar dans la même catégorie.
A cette époque, Olivier Dahan ne répond pas aux sollicitations cinéma et préfère mettre en scène au théâtre la comédie musicale Mozart, l’opéra rock (2009) qui connaît un beau succès. Finalement, Olivier Dahan tente l’expérience hollywoodienne et signe le drame pas terrible My Own Love Song (2010) avec Renée Zellweger et Forest Whitaker. Le film au budget de 16 millions de dollars est un cuisant échec commercial. Après avoir tourné un clip pour Mylène Farmer (le titre Bleu noir), le cinéaste revient en France et se lance pour la première fois dans la comédie avec Les seigneurs (2012) sur le football. Le film attire 2,7 millions de spectateurs et peut être considéré comme un petit succès, tout de même amputé par un budget sacrément élevé de plus de 20 millions d’euros.
Les difficiles années 2010
Olivier Dahan revient finalement au biopic avec Grace de Monaco (2014) porté par la star internationale Nicole Kidman. Le film reçoit des critiques mitigées et le métrage est un échec public en France. Le budget est tout juste remboursé grâce à l’international, finalement plus favorable. A noter que le long-métrage a eu des soucis avec la famille princière de Monaco qui a refusé de valider le biopic et qui a tout fait pour entraver sa carrière commerciale.
Affiche Couramiaud / Lufroy. © Marvelous Productions, Warner Bros Pictures
La suite est bien plus compliquée pour le cinéaste qui n’a pas réussi à mener à bien plusieurs projets. Il devait initialement réaliser Un sac de billes, d’après le livre de Joseph Joffo, mais après de nombreux mois de travail, Dahan a été évincé pour être remplacé par le plus docile Christian Duguay. D’autres projets ne voient pas le jour et le cinéaste finit par terminer une sorte de trilogie de biopics féminins avec Simone, le voyage du siècle (2021) dont la conception et la sortie ont été bouleversés par la crise de la Covid-19.
Cette fois, le succès est à nouveau au rendez-vous avec plus de 2,4 millions de spectateurs bouleversés par le destin de Simone Veil, et ceci malgré des critiques encore moyennes.