Doté d’un phrasé singulier et d’une voix familière, Claude Piéplu est un second rôle prestigieux du cinéma français des années 1960/80.
Il débute à l’écran en 1957 mais ses rôles le rendent reconnaissable au milieu des années 60. Il est colonel dans Les Copains (1965) d’Yves Robert, secrétaire général dans Hibernatus (1969) d’Edouard Molinaro, commandant dans Le Pistonné (1970) de Claude Berri, commissaire dans Les Aventures de Rabbi Jacob (1972) de Gérard Oury, ou directeur d’usine dans Elle court, elle court la banlieue (1973) de Gérard Pirès.
Claude Chabrol l’utilise dans un registre plus sombre dans Les Noces rouges (1973) : notable trompé par son épouse (Stéphane Audran), il est assassiné par l’amant de cette dernière (Michel Piccoli).
Dorénavant spécialisé dans les rôles de bourgeois, militaires ou officiers de police, il se meut avec aisance dans les univers étranges de Luis Buñuel avec Le Charme discret de la bourgeoisie (1972) et Le Fantôme de liberté (1974), ou de Claude Miller dans La Meilleure façon de marcher (1976), où il incarne le directeur du camp de vacances.
Ses scènes, même courtes, sont souvent un régal pour le spectateur, qu’il soit voisin irascible dans Le Locataire (1976) de Roman Polanski, professeur dans Le Paltoquet (1986) de Michel Deville (nomination au César du meilleur acteur dans un second rôle), ou druide dans Astérix et Obélix contre César (1999) de Claude Zidi, son dernier film.
L’un de ses rares premiers rôles est celui du retraité blasé dans Beau temps mais orageux en fin de journée (1986) de Gérard Frot-Coutaz, où il partage l’affiche avec Micheline Presle.
Claude Piéplu connaît aussi un beau parcours théâtral de 1945 à 2002, et reste par ailleurs célèbre pour sa voix de narrateur dans la série télévisée d’animation Les Shadoks.