Christophe Lambert connaît une célébrité soudaine durant les années 80 grâce à quelques rôles marquants. On se souvient notamment de ses prestations dans Greystoke, la légende de Tarzan (1984), Subway (1985), Highlander (1986) et Le complot (1988).
Après plusieurs échecs commerciaux de films pourtant ambitieux (Le Sicilien en 1987), l’acteur va peu à peu s’orienter vers un cinéma populaire d’action, multipliant les mauvais choix dans des films de plus en plus déplorables.
Christophe Lambert, star de Greystoke, Subway et Highlander
Né aux États-Unis, Christophe Lambert débute au cinéma en 1980, après une année au Conservatoire. Il devient célèbre du jour au lendemain avec Greystoke, la légende de Tarzan, seigneur des singes (1984), production britannique de Hugh Hudson, adaptation du mythe à la fois fidèle au matériau littéraire original et tranchant avec les versions hollywoodiennes. Son jeu magnétique et sa beauté fulgurante séduisent le public. Christophe Lambert devient alors pendant quelques années la star d’une période un peu creuse du cinéma français. Il partage l’affiche avec Catherine Deneuve dans Paroles et musiques (1984) d’Elie Chouraqui, avant d’être le partenaire d’Isabelle Adjani dans Subway (1985) de Luc Besson. Le premier, aux accents lelouchiens, est un succès. Le second est un triomphe au box-office et un phénomène de mode indéniable. Christophe Lambert décroche même le César du meilleur acteur, que lui remettent les très glamour Michael Douglas et Kathleen Turner.
En 1986, l’acteur s’offre le troisième gros succès de sa carrière avec le très clinquant Highlander, premier volet d’une épopée fantastique, coproduction américano-britannique réalisée par Russell Mulcahy, cinéaste australien jusque-là connu pour ses vidéo-clips. La même année, son incursion dans le cinéma d’auteur est un échec, et I Love You de Marco Ferreri, où il est amoureux d’un porte-clefs, ne séduit ni la critique, ni les midinettes fans de l’acteur.
Une étoile filante du cinéma français
L’échec commercial du film américain Le Sicilien (1987) de Michael Cimino, où il campe Salvatore Giuliano, stoppe net la carrière de star de Lambert. Doté d’un énorme budget et bénéficiant d’une promotion hors norme, le film ne rentre pas dans ses frais. Il s’agit pourtant d’un projet ambitieux de l’auteur de Voyage au bout de l’enfer, même si l’œuvre est inégale, et s’avère en outre être desservie par les limites du jeu de l’acteur. En 1988, il endosse le costume de prêtre dans Le Complot (1988) d’Agnieszka Holland, qui n’attire guère les foules en pleine crise du cinéma.
Les années 90 confirment le déclin de l’acteur, définitivement partagé entre la France et les États-Unis. Le cinéma français l’utilise encore en co-vedette pour quelques films mineurs, dont le buddy movie Max et Jérémie (1992) de Claire Devers, ou Arlette (1997) de Claude Zidi, davantage axé sur Josiane Balasko. Au niveau international, Christophe Lambert ne tourne plus que des séries B voire Z, des suites de Highlander à Beowulf (1999) de Graham Baker, nanar d’heroic fantasy, en passant par Fortress (1993) de Stuart Gordon ou Mortal Kombat (1995) de Paul W.S. Anderson. Certains de ces films sortent d’ailleurs directement en vidéo en France.
Le gouffre est atteint avec le bide de la production française Vercingétorix : La Légende du druide roi (2001) de Jacques Dorfmann, considéré comme le dixième plus gros flop de l’histoire du cinéma. Les années 2000 et 2010 n’inversent pas la tendance. Les productions américaines où il apparaît sont réservées au marché du VOD ; et à l’exception de La Disparue de Deauville (2007) de Sophie Marceau, sa compagne d’alors, plus aucun film n’est monté sur son nom. Il obtient toutefois d’intéressants seconds rôles dans Janis et John (2003) de Samuel Benchetrit, White Material (2009) de Claire Denis, voire Chacun sa vie (2017) de Claude Lelouch.