Highlander : Endgame creuse encore un peu plus le tombeau d’une saga qui tutoie ici le ridicule par un jeu d’acteur uniformément médiocre et des effets spéciaux catastrophiques. A voir pour rire, uniquement.
Synopsis : Les Highlanders ont vécu à l’époque de nos ancêtres et vivent aujourd’hui à nos côtés. Depuis des siècles, Duncan MacLeod croise le chemin de son proche ami, Connor MacLeod, immortel également. A l’aube du XXIème siècle, le destin a fait en sorte de les réunir à nouveau. Les deux héros vont devoir unir leurs forces pour mettre fin au règne de Kell, un immortel aux pouvoirs maléfiques.
Critique : Si l’on s’en tient uniquement au cinéma, le cinéphile est en droit de se demander pourquoi les producteurs insistent pour proposer un nouveau chapitre des aventures de Highlander alors que la saga n’a jamais donné une suite convenable au premier opus. Il faut en rechercher la raison du côté de la télévision et notamment de la série qui a connu six saisons à succès, avec à sa tête l’acteur Adrian Paul. Face au culte grandissant autour de l’univers créé par Russell Mulcahy et Gregory Widen, les producteurs américains de chez Dimension, filiale de Miramax tenue par les frères Weinstein, mettent alors une partie des 25 millions de dollars de budget sur la table pour donner une nouvelle itération à la saga.
La volonté des auteurs est de faire le pont entre la série télévisée et les films de cinéma en associant Christophe Lambert et Adrian Paul dans une même intrigue. Si l’idée en elle-même n’est pas nécessairement idiote, elle est ici gâchée de bout en bout par un script totalement incohérent qui ne respecte jamais vraiment la mythologie mise en place dans les volets précédents.
Même en ayant suivi l’intégralité de la saga, il est assez difficile de comprendre la logique de ce Endgame de bien piètre facture. Tourné essentiellement en Roumanie pour des questions d’économie, le métrage donne immédiatement l’impression d’une grande pauvreté visuelle, le réalisateur novice Douglas Aarniokoski se révélant incapable de donner de l’ampleur à ses plans. Pire, il livre ici une réalisation déplorable tournant très souvent au ridicule.
Le cinéaste multiplie les accélérations virtuelles avec une maladresse de débutant, tout en massacrant les scènes d’émotion avec des ralentis tous plus disgracieux les uns que les autres. La photographie ressemble à celle d’un pauvre DTV et la musique tente vainement de pomper la techno de Fat Boy Slim sans jamais lui arriver à la cheville. Il faut également revenir sur les choix artistiques, notamment sur les costumes.
Le cinéaste dérape dans le kitsch le plus total lors d’une séquence avec des motards hirsutes que l’on croirait sortis d’un vieux post-apo rital des années 80. On se demande d’ailleurs ce que vient faire le pauvre Donnie Yen dans cette galère, lui qui vaut tellement mieux que les séquences de combat où sa prestation physique n’est jamais valorisée par la mise en scène. Le tout est affublé d’effets spéciaux numériques d’une laideur à faire peur, notamment lors de la dernière séquence, véritable anthologie du mauvais goût sur pellicule.
Que dire enfin du casting si ce n’est qu’il est uniformément médiocre. Christophe Lambert, alors en pleine déconfiture artistique, est mauvais comme rarement. L’intégralité de sa garde-robe et des postiches qu’il porte le rend ridicule à chaque plan, provoquant l’hilarité. Il n’est guère soutenu par Adrian Paul au jeu aussi charismatique qu’une endive. Le méchant Kell est également assez mal servi par Bruce Payne qui roule des yeux pour se donner l’air maléfique. Le choix de Lisa Barbuscia semble assez incompréhensible car la jeune femme ne démontre aucune capacité pour la comédie et avec ses lèvres gonflées au collagène, elle n’est guère crédible lors des séquences se déroulant dans les siècles passés.
Nouvel échec dans les salles, Highlander : Endgame creuse donc un peu plus le sillon de la médiocrité d’une saga décidément bien piteuse. Toutefois, rien ne préparait le spectateur à la bouillie visuelle orchestrée par Brett Leonard en 2007 avec le DTV Highlander – le gardien de l’immortalité. A chaque fois que l’on croit toucher le fond, la saga Highlander creuse encore.
Critique de Virgile Dumez
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