Highlander 3 : la critique du film (1995)

Action, Fantastique | 1h39min
Note de la rédaction :
3/10
3
Highlander 3, l'affiche

Note des spectateurs :

Vendu comme un retour aux sources de la saga, Highlander 3 est surtout une version du pauvre qui rate à peu près tout ce qu’elle entreprend. Déplorable.

Synopsis : Dans le Japon féodal, l’Immortel Connor McLeod est à la recherche d’un maître afin d’apprendre l’art de la magie. Il est poursuivi par Kane, un homme lui aussi immortel mais aux desseins maléfiques. Ce dernier trouve d’ailleurs le sage en premier et le tue. Malheureusement pour lui, le quickening provoque un effondrement et il se retrouve piégé sous terre. Il est libéré après quatre siècles et, plus en colère que jamais, il repart à la recherche de Connor…

Une suite qui ne s’imposait pas, sorte de remake raté

Critique : Sérieusement écornée par la nullité du deuxième volet tourné en 1990, la mythologie développée dans Highlander continue pourtant de fasciner des fans du monde entier. Malgré les échecs commerciaux successifs rencontrés au cinéma, les vidéos de la franchise se vendent plutôt bien et permettent de rentabiliser sur le long terme les investissements.

Cette fois-ci, ce sont des producteurs essentiellement franco-canadiens qui misent 26 millions de dollars sur un troisième volet. Le budget, nettement plus raisonnable que pour le deuxième épisode, voit donc les ambitions à la baisse en matière d’effets spéciaux et de péripéties. Le but affiché est de faire totalement abstraction du numéro 2 – exit donc les explications absurdes faisant des Highlanders des extraterrestres – pour revenir à une ambiance proche de celle du premier.

Une intrigue absurde et incohérente

Seul problème de taille, le film d’origine bouclait parfaitement son intrigue et les scénaristes se retrouvent devant le même dilemme que leurs prédécesseurs : comment donner suite de manière cohérente à une histoire qui était définitivement achevée ? Malheureusement, les auteurs ne s’embarrassent pas avec cette question pourtant fondamentale et livrent une intrigue totalement incohérente par rapport au premier long-métrage.

Voilà que l’on retrouve notre Connor MacLeod au Japon auprès d’un magicien interprété par Mako qui retrouve ici un emploi similaire à celui tenu dans les deux Conan des années 80. Il reprend le rôle de mentor laissé à l’abandon par un Sean Connery cette fois-ci écarté pour de bon. La suite de l’histoire suit pas à pas les développements narratifs du premier volet, le talent en moins. C’est bien simple, on a le sentiment d’assister à un véritable remake – ce que confirmera par la suite le cinéaste Andrew Morahan – mais où rien ne fonctionne.

Le clippeur Andrew Morahan loupe son passage sur grand écran

Le réalisateur a d’ailleurs été engagé car il était alors un clippeur de renom grâce à ses vidéos pour A-ha, George Michael, Cindy Lauper, Tears For Fears ou encore Guns N’Roses. Toutefois, il ne semble pas vraiment inspiré sur ce tout premier film de fiction, enchaînant les plans embarrassants avec une belle régularité. Les scènes de combat sont particulièrement ratées et le film sombre régulièrement dans l’ennui le plus total.

Pire, le réalisateur ne nous épargne aucune séquence cliché, notamment quand les deux protagonistes principaux font l’amour dans la paille ou devant un feu de cheminée avec éclairage bleuté. Tout sonne finalement faux dans ce naufrage artistique où les personnages ont la capacité de voyager en Afrique, en Ecosse et à New York comme si cela ne posait aucun souci logistique. Ainsi, on ne compte plus le nombre d’incohérences géographiques qui parsèment l’ensemble.

Christophe Lambert définitivement en bout de course

On ne peut pas évoquer Highlander 3 sans parler du jeu des acteurs. Christophe Lambert, déjà perdu à l’époque dans l’enfer du DTV, semble ne plus vraiment y croire et livre une prestation assez déplorable, avec regard vide à la clé. Même si Mario Van Peebles et lui étaient amis à l’époque, on ne peut pas dire que leur association leur ait servi. Ce dernier est simplement ridicule en méchant outrancier. Enfin, Deborah Kara Unger se contente d’être belle en attendant d’être révélée par des cinéastes talentueux comme David Cronenberg (Crash) ou David Fincher (The Game). A noter que les amateurs du groupe français Téléphone pourront admirer la courte apparition de Louis Bertignac, absolument ridicule en révolutionnaire de 1789.

Malgré une allure de produit vidéo fauché, Highlander 3 est bien sorti en salles au début de l’année 1995 et une fois de plus les Etats-Unis sont restés hermétiques à la franchise. En France, le déclin ne cesse de se poursuivre, mais ils furent tout de même 900 137 inconscients – dont votre serviteur – à faire confiance à Christophe Lambert sur l’ensemble du territoire français. Un score qui marque le pas, mais qui est encore très satisfaisant au vu de la médiocrité du produit fini.

Regarder le film en VOD

Critique de Virgile Dumez

La franchise Highlander

Sorties de la semaine du 18 janvier 1995

Highlander 3, l'affiche

© 1994 Fallingcloud – Initial Groupe – Karambole Films Productions – Lumière Pictures – Transfilm. Tous droits réservés.

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Highlander 3, l'affiche

Bande-annonce de Highlander 3

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