A sa sortie, en 2011, X-Men le commencement s’est imposé comme le meilleur film de super-héros depuis The Dark Knight et le meilleur X-Men tout court !
Critique : Les origines de la saga X-Men révèlent l’histoire secrète autour de la Guerre froide, alors que notre monde est au bord de l’Armageddon nucléaire. Tandis que la première génération de mutants dévoile toute l’étendue de ses pouvoirs, des alliances sont formées avant d’aboutir à la guerre éternelle entre la Confrérie de Magneto et les X-Men du Professeur X.
Synopsis : Pas facile de choisir des clichés pour illustrer son article de X-men, le commencement. Ceux mis à disposition par la Fox sont tous quelconques. On aurait presque des préjugés à l’entrée dans la salle, surtout après la déception du sympathique Wolverine qui n’apportait pas grand-chose, ni au genre, ni à la franchise. Toutefois, laissons immédiatement les a priori au vestiaire, le prequel d‘X-men, qui ambitionne de nous dévoiler les secrets de l’origine des mutants, et notamment les relations complexes entre Magneto et Professeur X, jusqu’à la création de leur surnom, est indéniablement la réussite que les amateurs de films de super-héros attendaient tous depuis l’impérial Dark Knight, et qu’ils ne voyaient plus venir.
Réalisé par l’implacable Matthew Vaughn, un temps pressenti puis écarté pour mettre en scène le 3e volet des X-Men au profit de Brett Ratner (choix vraiment peu avisé), Le commencement est indéniablement la marque d’un grand cinéaste, celui de Kick Ass et Layer cake (on ressent le même désir, toutefois ici réprimé, de violence dans l’orchestration des combats et la mise en place des morts) et futur auteur de la trilogie Kingsman.
Vaughn est ainsi parfaitement habile de ses caméras pour des plans à couper le souffle, sa réalisation est toujours fluide et extrêmement élégante grâce au recours constant aux technologies numériques et à des idées de montage multiples. Il refuse une quelconque hystérie dans ses cuts, pour ne pas parasiter la lisibilité des séquences spectaculaires.
Au-delà du simple blockbuster de super-héros, transcendé par des enjeux humains et psychologiques qui dépassent le prétexte narratif, Vaughn démontre, en bon cinéphile qu’il est, son amour pour les films d’action des années 60 -époque à laquelle se déroule l’intrigue de ce X-men-, et notamment son attachement aux James Bond, dont on ressent la puissante influence.
X-Men, le commencement a tout d’un nouveau 007 : un récit ancré dans l’espionnage de guerre froide (avec en toile de fond l’imminente crise des missiles à Cuba), de nombreux périples dans le monde (Argentine, Russie, le Royaume Uni, une scène d’ouverture dans un camp d’extermination polonais), une grande vitalité féminine (Rosie Byrne, en agent de la CIA, ouvre le bal et use de ses charmes – en lingerie fine – pour pouvoir approcher l’homme qu’elle traque), un grand méchant allemand dans un sous-marin high-tech, affublé d’acolytes qui rappellent les sbires du Dr No, lui-même à moitié-teuton, et des gadgets ici remplacés par les dons des mutants qui se découvrent et commencent à se rassembler.
La force des X-Men a toujours été l’éventail de dons que possèdent les créatures de la série. Les spécificités des mutants n’auront jamais été aussi bien exploitées qu’ici. Elles le sont dans l’action, mais aussi dans l’émotion, celle d’adolescents qui se découvrent des différences. La métaphore du coming-out est même explicite, ce qui confirme l’écriture indéniable de Bryan Singer (réalisateur des deux premiers X-Men, mais aussi de Superman returns, désormais blacklisté à Hollywood), ici co-scénariste, dont on ressent toute la sensibilité.
Le script impeccable, mêlant la grande Histoire à celle d’une poignée de mutants en quête de reconnaissance et d’acceptation de leurs différences par la norme humaine, relate surtout la rencontre de Charles Xavier et d’Erik Lehnsherr, avant qu’ils ne deviennent les éminents Professeur X et Magneto, c’est-à-dire les ennemis mortels que la première trilogie X-Men a confrontés. Leur approche du miracle mutant se déchire déjà, Charles (James McAvoy) cherchant l’apaisement avec l’espèce humaine dominante tandis qu’Erik, futur grand méchant de la saga, incarné par l’impérial Michael Fassbender (Hunger, Centurion), toujours imprégné de rage et de douleurs, croit déjà à la supériorité de sa “race” dont il pense qu’elle est la prochaine étape dans l’évolution vers la perfection. Aveuglé par la haine et la soif de vengeance, il finit par articuler une rhétorique qui n’est pas si éloignée de celle des Nazis, paradoxalement responsables de la mort de ses parents.
Au final, X-men, le commencement, qui marque l’avènement des mutants dans un monde qui est vraiment le nôtre confirme surtout ce que l’on devinait, c’est bien la grande humanité des protagonistes, dans leurs tiraillements, leurs souffrances et leurs erreurs de jugement qui installe le film au firmament du genre blockbuster super-héroïque. Leurs imperfections enflamment tous les affrontements de ce film musclé, époustouflant d’action et d’émotion, notamment dans la dernière partie, tout simplement étonnante.
Dommage qu’il s’agit, au box-office américain, du succès le plus faible de la saga, avec seulement 146M$ de recettes. A l’image du 3e épisode de Harry Potter qui se retrouve lui aussi dans cette position, cela confirme peut-être que le grand public a bien souvent tort.
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