Substitution – Bring her back : la critique du film (2025)

Epouvante, Horreur | 1h39min
Note de la rédaction :
8/10
8
Substitution Bring Her Back, affiche

  • Réalisateur : Michael Philippou Danny Philippou
  • Acteurs : Sally Hawkins, Billy Barratt, Jonah Wren Phillips, Sora Wong
  • Date de sortie: 30 Juil 2025
  • Année de production : 2025
  • Nationalité : Australien
  • Titre original : Bring Her Back
  • Titres alternatifs : Mượn Hồn Đoạt Xác (Vietnam), Bring Her Back: Torna da me (Italie), Bring Her Back (Suède), Devuélvemela (Espagne), Oddaj ją (Pologne), Faça Ela Voltar (Brésil), Haz Que Regrese (Mexique), Haz que regrese (Argentine), Hozd vissza őt (Hongrie)
  • Casting : Billy Barratt, Sally Hawkins, Jonah Wren Phillips, Stephen Phillips, Sally-Anne Upton, Mischa Heywood, Sora Wong, Kathryn Adams, Brian Godfrey, Brendan Bacon, Olga Miller, Nicola Tiele, Frances Cassar, Asha O'Connell, Arianny Ross, Amya Mollison, Keith Warrior, Ryan Linton Brown, Nathan O'Keefe, Nikou Javadi, Ben Jacobs, Sophie Wilde, Kira Wong, Luana Pohe, Jessie Prifti, Alexander Prifti, Scott Mills, Kahran Mckenzie, Bree Peters, Ruth Natalie Fallon, Helene Philippou, Elana Lipapis, Calum Scrivens
  • Scénariste(s) : Danny Philippou, Bill Hinzman
  • Compositeur : Cornel Wilczek
  • Directeur de la photographie : Aaron McLisky
  • Monteur : Geoff Lamb
  • Chef maquilleur : Maddy Worthington
  • Chef costumier : Anna Cahill
  • Ingénieur du son :
  • Monteur son :
  • Responsable des effets spéciaux :
  • Directeur de casting : Nikki Barrett
  • Scripte : Sarah Vaughan
  • Assistants réalisateurs : Dan Gill, James Dubay
  • Directeur de production : Vanessa Cerne
  • Producteurs : Kristina Ceyton, Samantha Jennings
  • Producteurs exécutifs : Salman Al-Rashid, Sam Frohman, Daniel Negret, Danny Philippou, Michael Philippou
  • Société de production : Causeway Films, SAFC Studios, RackaRacka Studios, en association avec Salmira Productions, The South Australian Film Corporation
  • Distributeur : Sony Pictures Entertainment France (France) / A24 (USA)
  • Distributeur (reprise ) :
  • Date de sortie (reprise) :
  • Editeur vidéo :
  • Date de sortie vidéo :
  • Budget : 15 000 000$
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord-américain / monde : 18 916 588$ (4 semaines) / 22 802 489$ (4 semaines)
  • Classification : Interdit aux moins de 16 ans avec avertissement
  • Formats : 2.00 : 1/ Couleur (DCP) / Dolby Digital
  • Festivals :
  • Nominations :
  • Récompenses :
  • Photographe de plateau : © Ingvar Kenne. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © CTMG. All Rights Reserved/Tous droits réservés
  • Attachés de presse : Youmaly Ba, Virginie Braillard
Note des spectateurs :

Avec son impressionnant dispositif de terreur mentale et graphique, Substitution – Bring her Back est très certainement l’une des productions horrifiques les plus terrifiantes de l’année 2025.

Synopsis : Un frère et une sœur découvrent un rituel terrifiant dans la maison isolée de leur nouvelle famille d’accueil.

Après Talk to Me, les frères Philippou osent Bring her Back

Critique : Après l’impressionnant succès de La main (Talk to Me en version originale) qui avait remporté 48M$ aux USA et 91M$ dans le monde entier, en 2023, pour un budget de série B très serré (4.5M$), les frères Philippou reviennent à l’effroi qui leur va si bien, la terreur psychologique totale.

Ces deux bourrins Youtubeurs, issus de la chaîne RackaRacka, étaient jadis des trublions du mauvais goût, des sales gosses impertinents, sans aucunes limites dans la crétinerie dégueulasse, qui jouissaient dans le gore cracra et la violence parodique de mauvais goût au gré de courts immatures qui s’inspiraient autant de Peter Jackson que de Jackass, dans leur esprit de liberté absolue.

Pourtant, avec La main et désormais Substitution (qui s’intitule en fait Bring her back, dans le monde entier), ils trahissent encore partiellement leurs délires d’antan pour une forme d’horreur psychologique dont on reconnaît volontiers l’originalité, le jusqu’au-boutisme, et la volonté de s’éloigner des codes mainstream d’une genre pépère de production diabolique, au bodycount banalisé.

Sally Hawkins dans Substitution, Bring her back

Bring her back © Photo by Ingvar Kenne. © 2024 CTMG, Inc. Photo property : Sony Pictures Entertainment Inc. © All Rights Reserved

De l’Ozploitation mentalement troublé, puissamment habitée par la démence

Quelques éléments servent de transition au teen-flick horrifique lambda. Ainsi, les deux personnages principaux n’évitent pas le casting bas en âge : une jeune ado aveugle et son grand-frère mal dans sa peau, deux orphelins au lendemain de la mort soudaine de leur père, avec l’obligation pour la plus jeune d’être placée dans une famille d’accueil. Comme dans La main, les jeunes cinéastes ne s’affranchissent pas de ce type de personnages jeunots pour ne pas perdre de vue le public cible si friand de frissons bon marché.

Nonobstant, les personnages de Substitution, réellement poignants, déjouent la futilité des produits de masse pour être conduits sur l’autel de la démence remarquablement adulte, celle qui est incarnée à l’écran par la Britannique Sally Hawkins, mère d’accueil elle-même endeuillée qui occulte quelques secrets effroyables derrière son excentricité hystérique. Sa démence palpable bascule progressivement dans une dimension pathétique qui l’écarte des méchants mal définis pour rejoindre le panthéon des figures majeures de l’horreur, comme la fan obsessionnelle qu’incarnait Katy Bathes dans Misery de Rob Reiner (1990). Bref, un personnage mal intentionné rarement dépeint avec autant d’ambiguïtés dans des productions hollywoodiennes. Substitution étant australien, il perpétue une certaine tradition dans la Ozploitation mentalement troublée qui joue du chapeau.

Jonah Wren Phillips dans Substitution (Bring her back)

Bring her back © Photo by Ingvar Kenne. © 2024 CTMG, Inc. Photo property : Sony Pictures Entertainment Inc. © All Rights Reserved

Substitution : le grand remplacement

Les réalisateurs se livrent donc à un jeu de “Substitution” qui conforte leur démarche consistant à surprendre en déboulonnant les codes. L’atmosphère qu’ils exhaltent à l’écran, comble le désir de terreur et d’horreur adulte qui ne se prédestine pas à un public de moins de 16 ans. Substitution – Bring her back a même écopé d’une interdiction aux moins de 16 ans avec avertissement en France, ce qui correspond bien à la texture déstabilisante de cette œuvre glauque, extrême et même puissamment macabre, dans laquelle on trouve surprenant de voir autant d’enfants engagés. Ainsi, le quatrième personnage du film est un étrange garçon, aussi mutique qu’expressif par son visage épris de rage et de brutalité, retenu prisonnier par la mère d’accueil dans une des pièces de l’imposante demeure sépulcrale, dont le vernis accueillant est vite mis à mal par la présence d’une piscine attenante, abandonnée par sa propriétaire depuis la noyade de sa fille, et dans laquelle on peut retrouver parfois le jeune garçon, manifestement possédé, qui aime s’y précipiter pour des desseins carnassiers.

Jonah Wren Phillips dans Substitution (Bring her back)

Bring her back © Photo by Ingvar Kenne. © 2024 CTMG, Inc. Photo property : Sony Pictures Entertainment Inc. © All Rights Reserved

Le cercle infernal

Aux portes de la folie généralisée, Substitution – Bring her back doit répondre à une appartenance de genre qu’il n’est pas aisé de dresser. Est-ce un film de fantômes? Un récit démoniaque? Une psychopatherie? Et pourquoi pas une énième itération du film de secte pédocriminelle, comme le suggère le générique glauque qui pose le ton. Celui-ci jette des pistes, mais ne sera jamais vraiment développé narrativement. Le cinéma de Danny et Michael Philippou préfère ne pas digresser dans l’explicatif pour ne pas malmener l’intensité de ce qui est présenté à l’écran. L’essentiel est ailleurs, dans la confrontation de personnages innocents à des paroxysmes de violence qui viennent percuter le trauma du deuil qu’ils semblent devoir revivre sous d’autres formes morbides et graphiquement choc.

Avec ses enseignements puissants (comme manger avec une lame de couteau sans les mains ; pourquoi les adolescents font encore pipi au lit, sic…), Substitution – Bring her back investit des noirceurs qui abîment notre rétine de par leur radicalité, et convoque des ténèbres qui nous bercent dans des horreurs d’une infinie tristesse. Ce croisement entre Hérédité et La secte sans nom affirme par ses rites et ses cercles infernaux le caractère insaisissable de la figure du chérubin au cinéma. Qu’il soit “ange” ou “enfant”, dans ce film, il va vous faire souffrir…

L’acmé du cinéma horrifique en 2025.

Box-office de Substitution – Bring Her Back

La carrière cinématographique du deuxième film des frères Philippou s’est établie en deux temps, avec, pour une vingtaine de marchés dont les USA, une sortie au 29 mai, et pour une autre grosse moitié des marchés, dont les européens, une date de distribution à la dernière semaine de juillet – première semaine d’août, notamment en France.

En Amérique, le distributeur A24 caressait l’espoir de réitérer les chiffres fantastiques de La main (48M$), mais le caractère hardcore et morbide de Substitution a douché leurs espoirs. En dépit de critiques vraiment élogieuses pour un film d’épouvante, et d’un premier week-end encourageant à 7.1M$ dans 2 449 salles, le film a eu vite fait de chuter (-50.8% pour son second week-end, -60.5%, -72.3% en week-end 4, avec à peine 387 000$). Au final, Substitution flirte avec les 20M$ de recettes sur le seul territoire nord-américain, ce qui est toutefois satisfaisant pour un budget de 15M$. Néanmoins, c’est à cette heure un score moindre que les 27M$ d’Heretic, que les 25M$ de The Witch, les 27M$ de Midsommar, ou les 44M$ d’Hérédité, tous distribués par A24.

 

Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 30 juillet 2025

Substitution Bring Her Back, affiche

© CTMG. All Rights Reserved.

Biographies +

Michael Philippou, Danny Philippou, Sally Hawkins, Billy Barratt, Jonah Wren Phillips, Sora Wong

Mots clés :

Les films A24, Les sectes au cinéma, Ozploitation, La folie au cinéma, Films sur le deuil

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Substitution Bring Her Back, affiche

Bande-annonce de Substitution

Epouvante, Horreur

Bande-annonce VF de Bring her back

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