Star Wars – L’ascension de Skywalker : la critique de l’épisode 9 (2019)

Science-fiction, Space-Opéra, Aventure | 2h22min
Note de la rédaction :
7/10
7
L'ascension de Skywalker : l'affiche américaine de Star Wars 9

Note des spectateurs :

Stars Wars – L’ascension de Skywalker est un chapitre final honorable, faute d’être mémorable… 

Synopsis : La conclusion de la saga Skywalker. De nouvelles légendes vont naître dans cette bataille épique pour la liberté.

Rey, dans Star Trek L'ascension de Skywalker

Rey (Daisy Ridley) – STAR WARS: THE RISE OF SKYWALKER
Lucasfilm
(c) 2019 and TM Lucasfilm Ltd. All Rights Reserved

Critique : Les Derniers Jedi avait divisé les fans purs et durs pour des broutilles narratives, perçues comme des trahisons ; le spin-off Solo : A Star Wars Story avait été un accident industriel à l’échelle mondiale ; la promotion des avatars de la saga, annoncés à un rythme d’un par an, avait plongé les cinéphiles et consommateurs au bord de l’overdose… Disney, désormais aux commandes de la franchise, se devait de répondre par l’excellence pour conclure la troisième trilogie envisagée par George Lucas qui vient mettre un terme définitif à 40 ans d’iconographie autour des Skywalker, des Jedi et de l’Empire qui ont bercé, dans leur affrontements opératiques, toutes les générations de jeunes cinéphiles occidentaux, depuis la fin des années 70, avec la reprise en éditions spéciales, des trois premiers opus dans les années 90, pour ne pas rater la moindre génération, dans une sorte de masterplan génial, consistant à bâtir une constellation de fanatiques, aux ordres de la Force qui, un jour, allait se réveiller encore plus puissante, à l’ère de la mondialisation des supports et des goûts. Ironiquement, la Fox qui assurait la distribution historique des épisodes, a perdu son partenariat avec Lucasfilm, racheté par Disney, avant de se faire dévorer elle-même par l’Empire de Mickey.

Osxar Isaac dans Star Wars l'ascension de Skywalker

STAR WARS: THE RISE OF SKYWALKER
Lucasfilm
(c) 2019 and TM Lucasfilm Ltd. All Rights Reserved

Conscient du potentiel à exploiter incroyable de cette franchise (Le réveil de la Force, en 2015 avait généré plus de deux milliards de dollars à l’issue de sa seule exploitation en salle), Disney se veut donc respectueux du matériau d’origine pour mieux développer des univers cousins dans les années à venir et se refuse donc à jouer la carte de la surprise, malgré de nombreux rebondissements qui n’en sont pas quand on a un minimum d’imagination et que l’on connaît la construction binaire et symétrique de cette saga. On se refusera à spoiler le film, action aussi vaine que ce script dans son écriture peu finaude. Le choix même du cinéaste, J.J. Abrams, faiseur de reboots et de sequels toujours bien ficelés, avec du “flare” dans les images faute d’avoir une touche créative vraiment personnelle, était sûrement la décision la plus consensuelle pour satisfaire tout le monde. Une prise de risque zéro, mais avec un vrai talent artistique, ce que Ron Howard a été incapable d’apporter à Solo.

Star Wars – L’ascension de Skywalker : l’hommage à sa constellation de fans

Aussi, L’ascension de Skywalker est convivial dans ses célébrations et invite les spectateurs à se frotter une ultime fois aux figures tutélaires et historiques, comme tribut admiratif et sincère face à leur accomplissement et, évidemment, acte obligatoire pour mieux honorer le nouveau monde, celui de Rey, Poe et Finn, tous trois, reflets surtout de la diversité des consommateurs, en guise d’oraison. Dans cet épisode final, il s’agit de susciter le frisson et l’émotion, à l’échelle du collectif de la salle, en enterrant une fois pour toute les mythes fondateurs, quand le second épisode de cette trilogie échouait à donner une mort vraiment digne à un Luke Skywalker, boursouflé et sans charisme, et dans lequel la Princesse Leia refusait de faire le grand saut, alors que l’actrice était décédée avant la fin du tournage. Son personnage est donc exploité plus qu’il n’en faut dans ce film-hommage à son égard, avec des inserts numériques aux artifices visibles. Star Wars – L’ascension de Skywalker ne fait pas revivre Carrie Fisher mais joue avec son fantôme pour relater la trame comme elle avait été envisagée initialement, sans cette tragédie humaine.

Adam Driver est Kylo Rey dans Star Wars l'ascension de Skywalker

Adam Driver is Kylo Ren STAR WARS: THE RISE OF SKYWALKER
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Ce récit de guerre des étoiles, héroïque, avec un incontournable happy end impliquant des embrassades collectives qui tournent à la maladresse mièvre, met donc la nouvelle génération, plus que jamais, en lieu et place de leurs maîtres, non plus comme espoirs pour sauver l’univers, mais bel et bien comme acteurs définitif dans le sauvetage de la galaxie, puisqu’ils devront agir pour se défaire de l’Empire du Mal de l’increvable Empereur Palpatine, que l’on n’avait pas vu depuis La revanche des Sith, épisode 3 mémorable, et peut-être l’un des plus saisissants des neuf épisodes. En tout cas, le seul valable de la trilogie centrale.

Toute cette mascarade narrative, très sympathique au demeurant, mais incroyablement légère, voire insignifiante, reprend les sempiternels tourments psychologiques et dualités bien/mal qui déchirent les personnages depuis la première saga. Les scénaristes n’ont pas forcément eu tort d’y recourir. Les deux acteurs principaux, en l’occurrence Daisy Ridley et surtout Adam Driver sont plus que convaincants au cœur d’un casting autrement plus porté sur la comédie. Et la comédie dans Star Wars peut être volontaire (l’humour d’Oscar Isaac et de John Boyega qui fonctionne une fois sur deux), et parfois involontaire, comme l’apparition de nouveaux personnages assez mauvais, notamment celui de Jannah, mal brossé, mal attifé, et surtout très mal joué, au milieu de chevaux-yacks galopant au design primaire. Malheureusement, elle n’est pas la seule.

John Boyega dans L'ascension de Skywalker

Finn (John Boyega) and Poe Dameron (Oscar Isaac) – STAR WARS: THE RISE OF SKYWALKER
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Entre familiarité entretenue pour émoustiller les fans et naïveté confondante, Star Wars – L’ascension de Skywalker demeure toutefois un beau spectacle d’action et de batailles intergalactiques, avec deux excellentes séquences, une très sombre en ouverture, qui nous fait rêver d’un chef-d’œuvre qui n’arrivera jamais ; et celle, finale, qui ferme la boucle des trois trilogies, avec intelligence et émotion non feinte. Dans tous les cas, on l’aura compris, il est vraiment temps, avec l’avènement des années 2020, de passer à autre chose.

Critique : Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 18 décembre 2019

L'ascension de Skywalker : l'affiche américaine de Star Wars 9

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