A l’aube de l’age d’or des films de super héros, Sam Raimi signe avec Spider-Man une transposition très réussie de la naissance de l’araignée, où l’action ne prend jamais le pas sur l’émotion.
Synopsis : Orphelin, Peter Parker est élevé par sa tante May et son oncle Ben dans le quartier Queens de New York. Tout en poursuivant ses études à l’université, il trouve un emploi de photographe au journal Daily Bugle. Il partage son appartement avec Harry Osborn, son meilleur ami, et rêve de séduire la belle Mary Jane.
Cependant, après avoir été mordu par une araignée génétiquement modifiée, Peter voit son agilité et sa force s’accroître et se découvre des pouvoirs surnaturels. Devenu Spider-Man, il décide d’utiliser ses nouvelles capacités au service du bien.
Au même moment, le père de Harry, le richissime industriel Norman Osborn, est victime d’un accident chimique qui a démesurément augmenté ses facultés intellectuelles et sa force, mais l’a rendu fou. Il est devenu le Bouffon Vert, une créature démoniaque qui menace la ville. Entre lui et Spider-Man, une lutte sans merci s’engage.
Critique : Imaginez. Un monde où les adaptation de récits super – héroïques se comptaient sur les doigts d’une main. Un monde où les sommets du box-office n’étaient pas systématiquement trustés par les productions Marvel & Co, et où les Cinematic Universe faisaient alors office de lointains fantasmes.
Dans les cartons de Columbia depuis les années 80, c’est en 2002 que le premier film Spider-Man achève finalement sa gestation, sous l’égide de Sam Raimi, après être passé entre de multiples mains, soit deux ans après X Men, l’autre événement cinématographique adapté de l’univers de la maison des idées.
L’assurance de Sam Raimi, un metteur en scène talentueux.
Avoir le réalisateur, entre autres, d’Evil Dead aux commandes, c’est l’assurance de pouvoir compter sur un cinéaste unanimement reconnu comme talentueux doublé d’un réel sens de la direction d’acteurs, et cette Origin Story en aura tiré tous les bénéfices. Rappelons une fois de plus la sortie du métrage dans un contexte ou la présentation et le développement des habiletés surnaturelles de nos héros ne sombraient pas (comme aujourd’hui) dans la redite systématique.
Au delà de l’action attendue de pied ferme, c’est dans le processus d’écriture des personnages (et de leur développement psychologique) que l’oeuvre se montre étonnamment crédible. Tobey Maguire incarne ici un parfait Peter Parker, tout à tour adolescent malmené à la timidité maladive, puis protecteur responsable et conscient de la responsabilité de sa mission envers la ville qu’il habite et ses concitoyens. Un parfait cheminement dans la progression du tisseur, jamais forcé et quasi réaliste. Très probablement la meilleure incarnation possible de l’araignée et son alter ego.
Le reste du casting n’est pas en reste : Kirsten Dunst évitant habilement les travers du personnage féminin poseur (une pratique courante mais heureusement en régression de nos jours) et Willem Defoe incarnant la parfaite némésis de Spider Man/Parker, aussi bien à la ville que dans les rues. Sont également à signaler une flopée de second couteaux d’une grande justesse, permis lesquels James franco et le toujours excellent JK Simmons.
Spider-Man est un ballet frénétique et vertical de haute volée.
Après une heure d’exposition franchement agréable, l’action peut vraiment démarrer et Raimi faire étalage de toute ses qualités de metteur en scène, usant de sa caméra toujours en mouvement sans jamais délaisser une lisibilité à toute épreuve, et surtout en utilisant son terrain de jeu (New York) d’une manière ludique rarement égalée, chaque parcelle de la grosse pomme pouvant être exploité par les déplacement aériens des protagonistes, dans un ballet vertical de haute volée.
Entre Teen Movie dans les règles de l’art, récit initiatique efficace et film d’action rafraîchissant, ce premier film Spider Man tient parfaitement son rang de porte d’entrée filmique dans l’univers de Spidey, au travers d’une bien belle formule qui sera sublimée quelques années plus tard par son auteur dans sa suite directe.
Critique de Marvin Montes