Six jours : la critique du film (2025)

Policier, Thriller | 1h35min
Note de la rédaction :
6/10
6
Six jours, l'affiche

  • Réalisateur : Juan Carlos Medina
  • Acteurs : Julie Gayet, Sami Bouajila, Dimitri Storoge, Gilles Cohen, Marilyne Canto, Yannick Choirat, Philippe Résimont
  • Date de sortie: 01 Jan 2025
  • Année de production : 2024
  • Nationalité : Français
  • Titre original : Six jours
  • Titres alternatifs :
  • Autres acteurs : Anne Azoulay, Manon Azem
  • Scénaristes : Denis Brusseaux, Guillaume Mautalent, avec la collaboration de Juan Carlos Medina
  • D'après : le film original Montage (2013) de Jeong Guen-seop
  • Monteur : Florent Vassault
  • Directeur de la photographie : Renaud Chassaing
  • Compositeur : Johan Söderqvist
  • Chef maquilleur : -
  • Chef décorateur : Philippe Chiffre
  • Directeur artistique : -
  • Producteurs : Thierry Desmichelle, Rémi Jimenez, Éric Laroche, Evelyne Quesnel, Raphaël Rocher, Nicolas Rolland
  • Producteur exécutif : David Giordano
  • Sociétés de production : SND Films, Empreinte Cinéma, Once Upon a Time, Prod Lab, Umedia
  • Distributeur : SND
  • Distributeur reprise :
  • Date de sortie reprise :
  • Editeur vidéo :
  • Date de sortie vidéo :
  • Budget :
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord-américain / monde :
  • Rentabilité :
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs / Son : 5.1
  • Festivals :
  • Nominations :
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique : © Leroy & Rose (affiche) ; Pascal Chantier (photographies). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © SND Films, Empreinte Cinéma, Once Upon a Time, Prod Lab, Umedia. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachée de presse : Myriam Bruguière
  • Tagline : Chaque seconde compte.
  • Franchise :
Note des spectateurs :

Polar de série, Six jours a le mérite d’interroger la limite floue entre le bien et le mal au cœur d’une intrigue tortueuse inspirée d’un film sud-coréen. Le résultat est tout à fait correct, même si trop routinier dans sa conception.

Synopsis : Nord de la France, 2005 : Malik, inspecteur de police, assiste impuissant à la mort d’une enfant à la suite d’un kidnapping. En charge de l’enquête, il échoue à retrouver le meurtrier. Dix ans plus tard, sans élément nouveau, sans trace d’un dangereux criminel qui court toujours, l’affaire s’apprête à être classée définitivement. Mais quand de nouveaux faits en lien avec l’affaire se révèlent, Malik entame une course contre la montre dans l’espoir de résoudre l’enquête avant l’expiration du délai de prescription. Dans six jours. C’est le temps qui lui reste pour retrouver le coupable.

Six jours, remake d’un film sud-coréen inédit en France

Critique : En 2013, le scénariste sud-coréen Jeong Geun-seop tourne son tout premier long métrage de réalisateur avec le polar Montage qui sort dans le monde entier, mais demeure étrangement inédit en France, aussi bien au cinéma qu’en vidéo. Pourtant, son histoire de kidnapping d’enfants semble avoir séduit public et critiques dans les pays où il a été présenté. Convaincus qu’il y a matière à s’inspirer de cette œuvre, les producteurs issus de la société Empreinte Digitale, spécialisée dans le film de genre à la française, ont commandé un scénario à Denis Brusseaux (déjà à l’œuvre sur Le guetteur, de Michele Placido en 2012).

Six jours, photo d'exploitation 1

© 2024 SND Films – Empreinte Cinéma – Once Upon a Time – Prod Lab – Umedia / Photographie : Pascal Chantier. Tous droits réservés.

Une fois validé, le script de Six jours a été proposé au cinéaste franco-américain Juan Carlos Medina à qui l’on doit Insensibles (2012) et plusieurs séries télé dont la mini-série à succès Disparu à jamais (2021). Installé depuis longtemps en France, Juan Carlos Medina saisit l’occasion de tourner ici son premier film cent pour cent français. Il s’est ainsi investi dans le scénario qu’il a contribué à améliorer.

Un revirement narratif inattendu au bout d’une vingtaine de minutes

Tourné dans la région autour de Lille, Dunkerque et Roubaix, Six jours se fonde initialement sur le délai de prescription de dix ans qui existait dans les années 2000-2010 lié aux rapts d’enfants. Ce délai a aujourd’hui été étendu à 30 ans, rendant caduque l’intrigue, ce qui explique son déroulement entre 2005 et 2016. Alors que la bande-annonce laisse supposer que l’intrigue sera entièrement resserrée autour des six jours qui séparent la prescription d’une affaire non résolue, le métrage nous prend à contre-pied puisque ce compte à rebours cesse au bout d’une vingtaine de minutes.

En réalité, le sujet de Six jours dépasse largement le simple cadre du film policier pour tenter de livrer une réflexion intéressante sur la relativité de la justice humaine. Doté d’une intrigue particulièrement tortueuse où l’on reconnaît là l’empreinte du cinéma sud-coréen, Six jours ne se dirige jamais vraiment là où on l’attend et parvient donc à surprendre, une fois passée une première partie laissant craindre un produit formaté pour la télévision. Effectivement, les vingt premières minutes sont fondées sur un grand nombre de hasards et autres coïncidences qui annoncent le pire pour la suite. Pourtant, avec l’orientation nouvelle prise par le film au bout de sa courte première partie – et que nous ne révélerons pas pour ne pas gâcher la surprise – Six jours se révèle bien plus machiavélique que prévu.

Une deuxième partie aux ambiances proches de Seven

Lors de cette seconde partie, Juan Carlos Medina semble plus à l’aise en créant une ambiance sombre et pluvieuse, s’inspirant très nettement du Seven de David Fincher, jusque dans ses quelques courses poursuites, efficacement menées. Finalement, le cinéaste nous invite à revisiter notre point de vue initial grâce à une histoire alambiquée qui joue avec la frontière ténue entre Bien et Mal. Est-ce que la justice humaine est à même de trancher, malgré son arsenal juridique complexe ? Est-ce que faire justice implique nécessairement de suivre les règles de la société ? Autant de questions posées par Six jours qui se termine par une pirouette intéressante et un gros plan sur un Sami Bouajila dont on comprend les doutes en un simple regard.

Six jours, photo d'exploitation 2

© 2024 SND Films – Empreinte Cinéma – Once Upon a Time – Prod Lab – Umedia / Photographie : Pascal Chantier. Tous droits réservés.

L’acteur s’est investi à fond dans ce rôle de flic taiseux qui semble en bout de course. Désabusé quant à l’espèce humaine, le personnage n’en demeure pas moins pugnace quand il s’agit de traquer celui qui lui a échappé dix ans auparavant. Dans sa quête, le héros est aidé par la mère d’une victime incarnée par Julie Gayet, très juste dans l’angoisse comme dans la détermination à venger sa fille. On notera d’ailleurs que les agissements complexes du kidnappeur font parfois songer aux stratagèmes pervers de Jigsaw dans la saga Saw, le sang et le gore en moins.

Un casting secondaire bien trop télévisuel

On peut tout de même reprocher à Juan Carlos Medina de ne pas avoir fait preuve de beaucoup d’imagination dans son casting, notamment en ce qui concerne les rôles secondaires. Certes, Six jours se présente bien comme un film de cinéma, mais pourquoi avoir utilisé des habitués des séries policières françaises pour interpréter des rôles sans doute trop familiers pour eux.

Ainsi, la pauvre Marilyne Canto écope d’un nouveau rôle de cheffe de brigade, Gilles Cohen fait également un flic convaincant, mais déjà vu mille fois et Philippe Résimont est un visage également trop attaché au petit écran pour encore surprendre. En fait, le scénario de Six jours aurait gagné à être traité de manière plus audacieuse, et non sur un mode routinier qui lui donne parfois des allures de série télé. Juan Carlos Medina ne retrouve qu’épisodiquement une vision cinématographique, notamment lors des quelques scènes d’action du film.

C’est assurément la principale limite de ce produit calibré pour plaire au plus grand nombre et s’insérer plus tard dans un prime-time sur M6 (c’est SND qui distribue). Les amateurs de polars à la française peuvent toutefois s’aventurer sur les terres de ce spectacle carré et bien joué. Les autres passeront judicieusement leur chemin.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 1er janvier 2025

Six jours, l'affiche

© 2024 SND Films – Empreinte Cinéma – Once Upon a Time – Prod Lab – Umedia / Affiche : Leroy & Rose. Tous droits réservés.

Biographies +

Juan Carlos Medina, Julie Gayet, Sami Bouajila, Dimitri Storoge, Gilles Cohen, Marilyne Canto, Yannick Choirat, Philippe Résimont

Mots clés

Cinéma français, Polars français, Thrillers français, Les kidnappings au cinéma, Le chantage au cinéma

 

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Six jours, l'affiche

Bande-annonce de Six jours

Policier, Thriller

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