Scream 6 est un slasher correct qui surpasse le volet précédent grâce à un script convaincant, des meurtres plus graphiques et un vrai sens du suspense. Les personnages, eux, sont toujours aussi peu fouillés, ce qui limite la portée de l’épisode.
Synopsis : Après avoir frappé à trois reprises à Woodsboro, après avoir terrorisé le campus de Windsor et les studios d’Hollywood, Ghostface a décidé de sévir dans Big Apple, mais dans une ville aussi grande que New-York personne ne vous entendra crier…
La franchise Scream continue…
Critique : L’année passée, le duo de Radio Silence Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett ont repris des mains du regretté Wes Craven la saga Scream en réalisant un requel (mélange de remake et de sequel) qui parvenait difficilement à concilier un casting vieillissant et des jeunes héros qui avaient pour but de reprendre le flambeau des mains ensanglantées de leurs prestigieux ainés. Le résultat, sans être franchement mauvais, n’avait pas grand-chose à ajouter à la franchise et constituait une exploitation assez maladroite d’une saga qu’on espérait morte.
© 2023 Paramount Pictures. Tous droits réservés.
Apprendre que le duo se reformait pour signer un Scream 6 qui s’assume cette fois-ci comme le prolongement de la saga ne constituait pas nécessairement une bonne nouvelle et on les attendait vraiment au tournant avec ce nouvel épisode qui évacue la quasi-totalité du casting ancien – il ne reste plus que Courteney Cox et Hayden Panettiere (personnage de Scream 4), ainsi qu’un Skeet Ulrich qui joue au fantôme. Il s’agissait pour les auteurs d’imposer définitivement dans la tête des fans les nouveaux personnages incarnés avec justesse par le duo Melissa Barrera et Jenna Ortega, les deux sœurs rescapées du précédent volet. Et la mission est plutôt réussie puisque Scream 6 s’avère meilleur que son prédécesseur.
Des séquences de meurtres réussies
Cela démarre avec une première séquence qui s’amuse à prendre le spectateur à rebrousse-poil par rapport à ce qu’il en attend. Construite en deux temps, cette entrée en matière indique que les auteurs vont se permettre quelques entorses avec les règles et qu’ils comptent bien livrer un opus violent et sans concession.
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Ensuite, il faut un certain temps pour que le spectateur fasse à nouveau connaissance avec les nouveaux personnages présentés dans le précédent – et pour la plupart oubliés, il faut bien le reconnaître. Sans faire d’étincelles, le jeune casting est plutôt correctement utilisé et l’on peut apprécier le jeu plutôt feutré de la plupart d’entre eux, contrairement aux grimaçants adolescents des premiers épisodes des années 90. Sobres, mais sans doute plus transparents, ces jeunes gens font le job et permettent de suivre une intrigue assez tarabiscotée, mais qui tient en haleine de bout en bout.
Exit l’humour, place à la violence!
Il faut dire que le slasher s’autorise peu de dérapages humoristiques, contrairement aux autres volets, et qu’il délivre son lot de séquences de suspense plutôt efficaces. Que l’on songe à l’agression dans l’appartement de l’héroïne ou celle au domicile de Gale Weathers, ou bien la séquence finale très sanglante dans l’antre du nouveau Ghostface, le film décline toute une palette d’ambiances tendues qui permettent de faire oublier les moments en creux, lorsque les auteurs se laissent aller à des historiettes pour midinettes. Enfin, l’on apprécie que cette nouvelle mouture présente des personnages globalement plus sombres et potentiellement aussi dérangés que le tueur en série qu’ils sont censés démasquer.
Bien entendu, l’ensemble ne se hisse jamais au niveau des deux meilleurs opus de la saga (les deux premiers, donc), mais Scream 6 efface en partie la grosse déception que fut le précédent volet et permet même de croire en la possibilité d’un vrai renouveau au sein d’un septième numéro. Reçu de manière correcte par la critique américaine et plutôt apprécié du public, Scream 6 est donc une bonne surprise dans une saga déjà fort ancienne et qui fait de la résistance.
Critique de Virgile Dumez
Les sorties de la semaine du 8 mars 2023
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Tyler Gillett, Matt Bettinelli-Olpin, Samara Weaving, Henry Czerny, Courteney Cox, Skeet Ulrich, Hayden Panettiere, Melissa Barrera, Jenna Ortega, Dermot Mulroney, Jasmin Savoy Brown, Mason Gooding