Sartana : la critique du film (1969)

Western | 1h35min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
Sartana, affiche française

  • Réalisateur : Gianfranco Parolini
  • Acteurs : Klaus Kinski, Gianni Garko, Fernando Sancho, Gianfranco Parolini, William Berger, Andrea Scotti, Rossella Bergamonti, Maria Pia Conte, Sal Borgese, Carlo Tamberlani, Gianni Rizzo
  • Date de sortie: 06 Juin 1969
  • Nationalité : Italien, Allemand
  • Titre original & alternatifs : ...Se incontri Sartana prega per la tua morte, If You Meet Sartana Pray for Your Death (Etats-Unis), Gunfighters Die Harder (Etats-Unis) Sartana - Bete um Deinen Tod (Allemagne), Sartana Reza pela tua morte (Portugal), Si te encuentras con Sartana... reza por tu muerte (Espagne)
  • Scénaristes : Luigi De Santis, Fabio Piccioni, Adolfo Cagnacci (histoire) Renato Izzo, Gianfranco Parolini, Theo Maria Werner (script)
  • Directeur de la photographie : Sandro Mancori
  • Compositeur : Piero Piccioni
  • Sociétés de production : Paris Etoile, Films Parnass Film
  • Distributeur : CFDC (Compagnie Française de Distribution Cinématographique)
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs -35 mm, Pariscope / Son : Mono
  • Box-office France : 436 269 entrées
  • Crédits visuels : © Paris Etoile, Films Parnass Film. Tous droits réservés
  • Année de production : 1968
  • Franchise : 1er film de la franchise
Note des spectateurs :

Extrait de Sartana (HD)

Premier film d’une des sagas les plus emblématiques du western spaghetti, Sartana développe avec brio une ambiance gothique ainsi qu’un personnage haut en couleurs. Un budget serré et un scénario inutilement retors plombent néanmoins ce sympathique western.

Synopsis : Deux banquiers de la ville de Goldspring sont les organisateurs d’attaques de diligences afin de garder l’or pour leur propre compte. Pour arriver à leurs fins, ils ont à leur service deux bandes : celle de Lasky et celle de Mendoza. Un jour, ils décident de monter les deux bandes l’une contre l’autre et d’attendre qu’il ne reste pas un bandit de vivants pour enfin partir avec l’or. Seulement arrive un aventurier, Sartana, que personne ne connaît, bien décidé à faire place nette de toute cette racaille lui-même et à garder l’or pour lui seul…

Critique : Aussi fou que cela puisse paraître au vu de la récurrence de certains noms dans les titres de westerns spaghettis , la série des Sartana est la seule vraie saga du genre. En effet, la franchise comporte cinq films officiels. Comme pour Ringo ou Django, certains opportunistes n’hésiteront néanmoins pas à capitaliser sur le nom du personnage pour glaner quelques dollars de plus. Si Gianni Garko avait déjà joué un dénommé Sartana dans le formidable Les colts de la violence, le personnage va être complètement remanié, lançant ainsi la tendance du western spaghetti “bondien”.

Les premiers pas d’un héros mythique du western italien

Le film qui nous intéresse ici pose donc les jalons de ce que sera le nouveau Sartana. Exit l’antagoniste psychopathe des Colts de la violence, place au pistolero à l’élégance folle et aux multiples gadgets. A noter néanmoins que le film fait un petit clin d’œil à ce premier Sartana qui avait l’habitude d’embrasser un étrange médaillon aztèque avant d’exécuter une victime. L’antagoniste William Berger sort ici ce même médaillon et procède au même rituel !

Dans le présent film, le personnage incarné magistralement par Gianni Garko se veut particulièrement étrange et fantomatique. Il semble sans cesse surgir de nulle part, parfois dans un nuage de fumée et trompe la mort à de nombreuses reprises. Dans cette première itération, il a quelque chose d’irréel que l’on ne retrouvera pas dans les suites, qui ne conservent que la sophistication du personnage et son arsenal atypique. Le film doit beaucoup au talent de Gianni Garko qui confère un charisme hors norme à ce nouveau héros du genre.

Sartana brille par son casting…

Ce dernier est entouré d’une ribambelle d’acteurs talentueux. William Berger insuffle une bonne dose de folie à son personnage d’antagoniste. Fernando Sancho est une fois de plus impeccable dans son éternel rôle de bandit mexicain. Enfin, le film compte quelques invités de marque puisque Sidney Chaplin y incarne un notable corrompu et que l’on peut compter sur la présence de Klaus Kinski. Tous ces personnages vont s’affronter dans un jeu de chasse au trésor où chacun ne peut compter que sur soi-même.

…mais souffre d’une myriade de défauts…

Malheureusement, les six (!) scénaristes du film semblent avoir confondu qualité et complexité. Le scénario du film est si dense et tortueux que même le plus attentif des spectateurs finit par perdre pied au gré des alliances et mésalliances. In fine, ce ne seront que les nombreuses scènes de fusillade, les massacres à la gatling et les apparitions de Sartana qui le tiendront en haleine. En résultent des moments franchement ennuyeux. Curieusement, ce modèle de scénario sera repris dans la plupart des suites et deviendra une marque de fabrique de la saga, pour des résultats souvent peu probants. Ajoutez à cela un budget très serré, des décors italiens peu spectaculaires et une musique très moyenne en dépit de son originalité, et vous obtiendrez une multitude de défauts qui empêchent le film d’accéder au statut de chef-d’œuvre.

…qui n’empêcheront pas aux aficionados de prendre beaucoup de plaisir

Néanmoins, le film renferme son lot de qualités qui plairont à coup sûr aux amateurs du genre. Pour certains, il s’agit là du meilleur épisode de la série. En effet, ce Sartana est un film sombre et violent, teinté de ce qu’il faut d’humour noir. Ici, point de recours abusif aux gadgets ou à la parodie : nous sommes face au film le plus recherché artistiquement de la saga, tant au niveau de la photographie que de la mise en scène de Parolini, riche en mouvements de caméra et en cadrages soignés.

La superbe séquence finale corrobore ces assertions. Elle nous propose une ambiance gothique très léchée, à la faveur de superbes éclairages bleus et rouges et d’une mise en scène magistrale. Il y a fort à parier que ces images nocturnes de la ville balayée par un vent violent, théâtre de cet affrontement final, resteront dans les mémoires.

En définitive, ce Sartana demeure un incontournable du genre, en dépit de ses défauts. S’il n’est pas l’épisode le plus divertissant de la série, il est incontestablement le plus envoutant et le plus fascinant d’un point de vue plastique.

Critique : Kevin Martinez

Les sorties de la semaine du 6 juin 1969

La franchise Sartana sur CinéDweller

Les westerns spaghettis sur CinéDweller

Sartana, affiche française

© Paris Etoilie Films Parnass Film, Renaissance Films. Tous droits réservés

Bande-annonce américaine

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