Prison 77 : la critique du film (2022)

Drame, Thriller | 2h05min
Note de la rédaction :
7/10
7
Prison 77, l'affiche VOD

  • Réalisateur : Alberto Rodríguez
  • Acteurs : Miguel Herrán, Javier Gutiérrez
  • Date de sortie: 25 Mai 2023
  • Nationalité : Espagnol
  • Titre original : Modelo 77
  • Titres alternatifs : Prisão 77 (Portugal, Brésil) / Barcelona 77 (Pologne) / Prigione 77 (Italie) / Franco börtönében (Hongrie)
  • Année de production : 2022
  • Autres acteurs : Fernando Tejero, Jesús Carroza, Catalina Sopelana, Xavi Sáez, Javier Beltrán
  • Scénaristes : Rafael Cobos, Alberto Rodríguez
  • Monteur image / son : José M. G. Moyano / Miguel Huete
  • Directeur de la photographie : Alex Catalán
  • Compositeur : Julio de la Rosa
  • Cheffe maquilleuse : Natalia Montoya
  • Assistant réalisateur : -Carlos Gras
  • Directeurs artistiques : Pepe Domínguez del Olmo, Gigia Pellegrini
  • Producteurs : Domingo Corral, Alberto Félez, José Antonio Félez, Gervasio Iglesias
  • Productrices exécutives : Manuela Ocón, Cristina Sutherland
  • Sociétés de production : Atípica Films, Movistar+
  • Editeur vidéo : Wild Side
  • Date de sortie vidéo : 25 mai 2023 (VOD, Achat digital)
  • Budget : -
  • Box-office espagne / monde : 2 307 810 $
  • Classification : -
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleur (DCP) / Son : 5.1
  • Festivals : Festival du Film de San Sebastian 2022 : Film d'ouverture, hors compétition / Festival Reims Polar 2023 : Hors compétition
  • Nominations : Goya 2023 : 16 nominations / Feroz 2023 : 5 nominations / Platino 2023 : 2 nominations
  • Récompenses : Goya 2023 : Meilleure direction de production, Meilleure direction artistique, Meilleurs costumes, Meilleurs maquillages et coiffures, Meilleurs effets spéciaux
  • Illustrateur/Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 2022 Telfonica Audiovisual Digital, S.L.U. Y, Atipica Films, S.L . All Rights Reserved. Tous droits réservés.
  • Attachés de presse : Jean-François Gaye, assisté de Aude Dobuzinskis
  • Tagline : Par le réalisateur de La isla minima
Note des spectateurs :

Classique drame carcéral, Prison 77 offre à Alberto Rodríguez l’occasion d’évoquer la période de transition postfranquiste en Espagne par le biais d’une histoire vraie. L’ensemble est très efficace à défaut d’être original.

Synopsis : Espagne, 1977 : à la fin du franquisme, le pays vit l’un des plus grands moments de liberté de son histoire. Mais le passage à la démocratie ne change rien dans les prisons. Le jeune comptable Manuel risque une peine de 6 à 8 ans pour détournement de fonds, une sanction disproportionnée par rapport au crime commis. Avec son compagnon de cellule, Pino, il s’associe au COPEL, un collectif qui lutte pour les droits des prisonniers de droit commun et demande l’amnistie.

Un petit tour par la case prison

Critique : Après avoir refait un petit tour par la case télévision avec la série La peste (2019-2020), le réalisateur espagnol Alberto Rodríguez est revenu ausculter les fantômes du passé de son pays avec Prison 77 (2022). Situé durant la fameuse période de transition démocratique qu’il avait déjà abordée dans son excellent thriller La isla minima (2014) – son plus gros succès à ce jour, récipiendaire de dix Goya – ce dernier long-métrage braque les projecteurs sur la situation désastreuse des prisonniers au cœur du système carcéral franquiste.

Le réalisateur situe son action au sein de la prison Modelo en 1977 – d’où son titre original Modelo 77 – où des prisonniers se sont organisés en un collectif de détenus nommé COPEL. Basée sur des faits historiques avérés et des témoignages d’anciens détenus, le script invente des personnages fictifs afin de mieux intéresser le spectateur à ce qui s’est réellement déroulé entre les murs de cette prison atroce. Conformément à la charte du film carcéral, le réalisateur ne nous épargne aucun passage obligé dont celui du tabassage par des matons encore acquis au franquisme et donc habitués à l’impunité, mais aussi aux violences entre détenus, en partie compensées par des solidarités qui remettent l’humain au cœur du film.

Modelo ou l’enfer sur Terre

Au milieu de cette fosse aux lions, le jeune comptable coupable de malversations incarné par Miguel Herrán (le Rio de la série La casa de papel) offre une porte d’entrée idéale pour le spectateur qui va découvrir la violence du système en même temps que le protagoniste principal. Et dans ce domaine, les prisons franquistes n’ont rien à envier aux geôles turques décrites dans le classique Midnight Express (Alan Parker, 1978). Effectivement, Alberto Rodríguez connaît ses classiques et les revisite avec un talent de conteur évident.

Prison 77, photo d'exploitation

© 2022 Atípica Films – Movistar+. / Photo : Plaion Pictures. Tous droits réservés.

Sa caméra investit les couloirs de prison avec une aisance remarquable, s’appuyant sur une belle photographie signée Alex Catalán et une musique inquiétante de Julio de la Rosa. Mais la grande force d’Alberto Rodríguez réside dans sa direction d’acteurs. Ici, il associe le jeune chien fou Miguel Herrán à un prisonnier en apparence bourru, mais finalement très charismatique, interprété par l’excellent Javier Gutiérrez (pour mémoire, le policier franquiste ultra-violent de La isla minima, c’était lui). Le duo fonctionne à merveille que ce soit lors de leur antagonisme initial ou lorsque l’amitié viendra frapper à la porte de leur cellule.

Du film historique au film d’évasion il n’y a qu’un pas!

Au passage, Alberto Rodríguez décrit parfaitement cette période d’incertitude qui a frappé l’Espagne à la mort de Franco. Alors que tous les possibles s’invitent au cœur de la société espagnole, rien ne semble changer dans l’univers carcéral encore dominé par des franquistes convaincus. La confrontation entre un pays gagné par un désir de démocratie et un lieu clos qui résiste à toute forme d’évolution est parfaitement montrée par le cinéaste.

Dans sa dernière partie, le réalisateur semble rejoindre le long cortège des films d’évasion – on pense notamment beaucoup à L’évadé d’Alcatraz (Don Siegel, 1979) avec Clint Eastwood, mais aussi à La grande évasion (John Sturges, 1963). Ce n’est d’ailleurs sans doute pas la partie la plus passionnante du film puisque Prison 77 s’inscrit dès lors dans un cinéma de genre un peu trop balisé. Dans tous les cas, on ne peut nier son efficacité réelle qui permettent aux deux heures de projection de passer très vite.

Un film à découvrir en VOD

Présenté en ouverture du Festival de San Sebastian en septembre 2022, puis à Reims Polar 2023 hors compétition, Prison 77 a également reçu 16 nominations aux Goya 2023. Finalement, le long-métrage est reparti avec cinq statuettes, mais dans des catégories essentiellement techniques. Comme trop souvent avec le cinéma espagnol qui ne fonctionne pas en salles en France, Prison 77 n’a pas eu les honneurs d’une sortie dans l’Hexagone. Il est désormais disponible en VOD, à la vente ou à la location. Si vous aimez le cinéma espagnol et les films de prison, on vous le recommande.

Critique de Virgile Dumez

Voir le film en VOD

Prison 77, l'affiche VOD

© 2022 Atípica Films – Movistar+. Tous droits réservés.

Biographies +

Alberto Rodríguez, Miguel Herrán, Javier Gutiérrez

Mots clés

Cinéma espagnol, Films de prison, La dictature au cinéma, Les évasions au cinéma

 

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Prison 77, l'affiche VOD

Bande annonce de Prison 77 (VOstf)

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