Parthenope : la critique du film (2025)

Drame | 2h17min
Note de la rédaction :
9/10
9
Parthenope, affiche

  • Réalisateur : Paolo Sorrentino
  • Acteurs : Stefania Sandrelli, Gary Oldman, Luisa Ranieri, Dario Aita, Celeste Dalla Porta, Silvio Orlando
  • Date de sortie: 12 Mar 2025
  • Année de production : 2024
  • Nationalité : Italien, Français
  • Titre original : Parthenope
  • Titres alternatifs : Parthenope - Neapels hjärta (Suède) / Bogini Partenope (Pologne) / Parthenope: Los amores de Nápoles (Argentine) / Parthenope - Napolis skjønnhet (Norvège) / Parthenopé - Nápoly szépe (Hongrie) / Parthenope: Os Amores de Nápoles (Brésil)
  • Autres acteurs : Daniele Rienzo, Isabella Ferrari, Peppe Lanzetta, Marlon Joubert, Alfonso Santagata
  • Scénariste : Paolo Sorrentino
  • Monteur : Cristiano Travaglioli
  • Directeur de la photographie : Daria D'Antonio
  • Compositeur : Lele Marchitelli
  • Cheffe maquilleuse : Alice Gandolfi
  • Chef décorateur : Carmine Guarino
  • Directeur artistique : Fabio Ferrara
  • Producteurs : Lorenzo Mieli, Ardavan Safaee, Paolo Sorrentino, Anthony Vaccarello
  • Producteurs exécutifs : Elena Recchia, Douglas Urbanski
  • Sociétés de production : The Apartment Pictures, Yves Saint Laurent, Numero 10
  • Distributeur : Pathé Distribution
  • Distributeur reprise :
  • Date de sortie reprise :
  • Editeur vidéo :
  • Date de sortie vidéo :
  • Budget : 26 300 000 €
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord-américain / monde :
  • Rentabilité :
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs / Son : Dolby Digital
  • Festivals : Festival de Cannes 2024 : sélection officielle, en compétition
  • Nominations :
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique : © Le Cercle Noir pour Silenzio ; Gianni Fiorito (photographies). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © The Apartment Pictures, Pathé Films. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse :
  • Tagline :
  • Franchise :
Note des spectateurs :

Œuvre majeure qui confirme la maturité du cinéma de Paolo Sorrentino, Parthenope est un pur écrin de beauté qui ravive notre amour pour le cinéma italien. Rien de moins !

Synopsis : La vie de Parthénope de sa naissance dans les années 1950 à nos jours. Une épopée féminine dépourvue d’héroïsme mais éprise de liberté, de Naples, et d’amour.

Sorrentino-Napoli, une histoire d’amour

Critique : Décidément hanté par sa jeunesse napolitaine, le cinéaste Paolo Sorrentino revient une fois de plus à la ville du Mezzogiorno après La main de Dieu (2021), largement autobiographique. Diffusé uniquement sur Netflix, ce chef d’œuvre de sensibilité démontrait déjà l’incroyable maîtrise d’un auteur en pleine possession de ses moyens. Il confirme grandement ici avec ce très ambitieux Parthenope (2024) qui s’impose immédiatement comme un jalon imparable du grand cinéma italien, dans la lignée des bijoux des années 70. D’ailleurs, on peut s’interroger sur la capacité de nos contemporains à identifier les grands auteurs tant Parthenope semble avoir reçu un accueil glacial de la part du public, et plus inquiétant encore , des critiques.

Parthenope, photo 1

© 2024 The Apartment – Pathé / Photographie : Gianni Fiorito. Tous droits réservés.

Pourtant, dès les premiers plans de ce Parthenope, le cinéphile identifiera ce qui fait le sel des grandes œuvres. Tout d’abord, des plans tous plus beaux les uns que les autres, une caméra d’une impeccable fluidité mais jamais démonstrative, des cadrages dignes des plus grands peintres, des décors à la beauté hypnotique (l’Italie en somme) et une bande-son ouatée qui enveloppe le spectateur dans un écrin de bonheur.

Une sirène qui saura vous séduire

Purement visionnaire sur le plan visuel, le long métrage rivalise de beauté et évoque les plus beaux moments des œuvres autrefois célébrées de cinéastes comme Federico Fellini. Tandis que le génie chantait la ville de Rome, Sorrentino n’a de cesse de filmer Naples avec une jubilation communicative. Des plages rayonnantes aux palais décatis en passant par les églises les plus baroques, Sorrentino n’oublie pas non plus d’évoquer les bas quartiers où la pauvreté est entretenue par la domination de la Camorra, mais aussi par l’inertie des habitants eux-mêmes.

Car ne nous y trompons pas, si Parthenope suit le destin d’une femme sur plusieurs décennies, celle-ci est une personnification de la ville campanienne. A cette dimension, Sorrentino ajoute une dimension mythologique qui innerve l’ensemble du long métrage. Née dans la mer, Parthenope est donc une sirène dont la beauté ensorcèle tous les hommes qui l’entourent, jusqu’à son petit frère qui éprouve un désir inavouable pour elle. La beauté pure de cette jeune femme va faire à la fois son bonheur durant sa jeunesse insouciante où elle établit un curieux triangle amoureux à la lisière de l’inceste, mais aussi son malheur tant elle demeure réduite à une enveloppe.

Celeste Dalla Porta, une révélation

Pour l’incarner, Paolo Sorrentino a eu la main heureuse en dénichant l’actrice Celeste Dalla Porta qui possède tous les atouts pour devenir une grande star à l’ancienne, tant son jeu est riche de nuances. En réalité, la rencontre de Parthenope avec un écrivain dépressif (superbe Gary Oldman dans un rôle proche de celui tenu récemment par Daniel Craig dans le très beau Queer), puis avec un anthropologue iconoclaste (excellent Silvio Orlando), vont lui permettre de se réaliser en tant qu’intellectuelle là où tout le monde lui prédisait un avenir dans le cinéma et le mannequinat.

Parthenope, photo 2

© 2024 The Apartment – Pathé / Photographie : Gianni Fiorito. Tous droits réservés.

Sans jamais être un plaidoyer bas du front, Parthenope s’insinue dans une vague féministe intelligente qui démontre que la volonté d’y arriver est finalement plus forte que les préjugés ou les assignations sociétales. Absolument magnifique de sensualité lors de sa première heure placée sous le signe de la jeunesse et de la découverte de la sexualité, Parthenope enveloppe le spectateur dans un écrin de beauté qui ne le lâche que lors de quelques moments en creux sur une durée conséquente de 2h15min.

Une œuvre profondément originale à découvrir en salles

Au moins, le film a le grand mérite de ne jamais aller là où on l’attend et se paye même le luxe de nous offrir une scène totalement inattendue dans son dernier quart d’heure, ramenant le long métrage dans le giron de la métaphore fantastique. Pour notre part, on a adoré ce dérapage incontrôlé dans le fantastique pur et dur qui célèbre la marginalité. Certes, le final avec Stefania Sandrelli (qui incarne le personnage principal vieilli) est sans doute plus attendu, mais la célébration de la victoire de Naples durant le championnat de football italien nous ramène directement à La main de Dieu et la boucle semble bouclée.

En l’état, Parthenope s’impose comme un très grand film italien, sans doute l’un des meilleurs de ces vingt dernières années et la relative indifférence qui entoure sa sortie interroge définitivement sur ce que le public et les critiques attendent désormais du cinéma.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 12 mars 2025

Parthenope, affiche

Affiche Design : Le Cercle Noir pour Silenzio. © The Apartment SRL, Pathé Films, Numero 10, Piper Film. All Rights Reserved.

Biographies +

Paolo Sorrentino, Stefania Sandrelli, Gary Oldman, Luisa Ranieri, Dario Aita, Celeste Dalla Porta, Silvio Orlando

Trailers & Vidéos

trailers
x
Parthenope, affiche

Bande-annonce de Parthenope (VOstf)

Drame

x