Toute la magie humoristique du cinéma britannique autour d’un ours nommé Paddington que l’on adopte volontiers tant il est truculent. Un triomphe du cinéma qui donnera naissance à plusieurs suites et sera repris en salle en France en 2024.
Synopsis : Paddington raconte l’histoire d’un jeune ours péruvien fraîchement débarqué à Londres, à la recherche d’un foyer et d’une vie meilleure. Il réalise vite que la ville de ses rêves n’est pas aussi accueillante qu’il croyait. Par chance, il rencontre la famille Brown et en devient peu à peu un membre à part entière.
Critique : Les Français ont Astérix, les Britanniques Paddington… L’ourson vedette de Michael Bond, qui donna naissance à une longue lignée de livres pour enfants depuis 1958 est devenu l’objet d’un long métrage de Noël, en 2015, qui a réussi l’exploit de retrouver tout le charme des productions comiques de Richard Curtis (4 mariages et un enterrement, Notting Hill…), sauf qu’ici, c’est David Heyman (Gravity, Harry Potter) qui était à la production.
Et la production a déployé le tapis rouge pour le personnage animé favori des enfants d’outre-Manche avec des effets-spéciaux étonnants. L’on note ainsi l’intégration époustouflante de la fourrure sur pattes, figure artificielle, et pourtant étonnamment bien vivante sous nos yeux. Paddington, ourson trognon, petite créature catastrophe qui casse tout ce qu’elle touche, est l’authentique vedette d’un film live, avec chair et frénésie comique, puisque c’est un personnage attachant, certes, mais c’est surtout une force comique irrésistible. Il est loin le temps des maladresses numériques, quand il s’agissait, au hasard, de donner de l’expression aux personnages animés par ordinateur comme Aslan, le lion au regard terne du Monde de Narnia, du studio Disney.
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Paddington, dans un univers cossu de blockbuster britannique, ravive aussi l’exubérance et le charme mythique de Londres. Une fois de plus, la capitale britannique, avant d’être frappée par l’hérésie du Brexit, resplendissait à l’écran, de modernité et d’intemporalité. A cette époque, Paris devait se contenter de devenir le lieu d’adoption des Schtroumpfs 2, quand Londres fourmillait ici de lieux culte pour caresser nos fantasmes de mômes. Et a vrai dire, ils sont toujours intacts quand il s’agit de voir de façon absurde, un ours débarquer du Pérou, franchissant la Manche en Eurostar, et qui parvient à se faire adopter pour une nuit, et plus si affinité, par une famille so deliciously British.
Mais outre cette ours mal léché (sauf quand il s’agit de se nettoyer les oreilles, cf. une scène très drôle dans la première partie du film), Paddington, c’est également la présence irrésistible de Nicole Kidman. En Cruella des temps modernes, elle compte bien avoir la peau de notre petit mammifère parlant (via la voix de Ben Whishaw en VO et Guillaume Gallienne en VF), en s’amusant à l’écran à multiplier les péripéties parodiques… Elle était prête à tout pour Gus Van Sant, dans les années 90, elle l’était toujours 20 ans plus tard, réitérant les exploits de son ancien mari, Tom Cruise dans Mission : Impossible, lors d’une séquence d’intrusion dans la tanière britannique de l’animal, digne des grands moments d’espionnage de la franchise. L’actrice, toujours aussi séduisante, s’amuse à jouer les garces que les enfants vont aimer haïr, et que les papas accompagnateurs vont aimer avec désir. La rumeur court que certains sous-entendus adultes du film n’auraient pas plu à certaines commissions de classification conservatrice. C’est pourtant bien léger à ce niveau là.
Destiné a priori aux enfants de moins de 10 ans, Paddington est surtout un spectacle de Noël pour toute la famille, fédérateur et moteur, qui réconcilie les adultes avec les productions avec petite créature en images de synthèse. Après Scoubidou et Les Schtroumpfs, ce n’était pas gagné d’avance.
Box-office de Paddington 1
En finissant sa carrière française à plus de 2 845 000 spectateurs, Paddington, premier du nom, s’est installé en 14e position annuelle, en 2014, devant Interstellar et Les vacances du Petit Nicolas, Les Gardiens de la Galaxie, Babysitting 1, The Amazing Spider-Man le Destin d’un héros, Les 3 frères le retour, Maléfique, Catpain America le Soldat de l’hiver, La Belle et la Bête 2014, Ninja Turtles… mais derrière Dragons 2, Rio 2, Le Labyrinthe, Hunger Games La révolte Partie 1 et Astérix le Domaine des Dieux.
Paddington a connu une belle carrière sur la durée en France, avec 6 semaines consécutives au-dessus des 350 000 spectateurs soit tout le mois de décembre à des hauteurs très satisfaisantes.
Dès Paris 14h, son score fut faramineux, avec 5 266 spectateurs, pour un premier jour France à 17 356 spectateurs.
Le premier marché mondial fut les USA, avec 76M$, suivi du Royaume-Uni (65M$), la France (24M$) l’Allemagne (17M$), la Chine (16.8M$)…
On peut considérer sa carrière comme décevante aux Pays-Bas (2M$) ou en Italie (6.1M$). Le Japon (6.1M$), la Corée du Sud (2.1M$), ou l’Australie (9.9M$) ne lui ont pas permis de casser la baraque non plus…
Avec 1 898 000 spectateurs en France, en 2017, Paddington 2 sera moins convaincant. A l’échelle mondiale, les recettes baisseront de 60M$ pour un total tout à fait convenable de 227M$
Les sorties de la semaine du 3 décembre 2014
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