Les Muppets, ça c’est du cinéma : la critique du film (1980)

Comédie, Film pour enfants | 1h37min
Note de la rédaction :
7/10
7
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Note des spectateurs :

Ce tout premier film des Muppets se savoure toujours aujourd’hui par la magie de son univers foisonnant, la truculence de ses personnages principaux et son humour référentiel souvent jubilatoire. Histoire de rappeler que film pour enfants ne rime pas nécessairement avec abrutissement.

Synopsis : Les Muppets se déplacent à Hollywood pour leur premier long métrage.

Succès télévisuel inattendu

Critique : Lorsque le marionnettiste Jim Henson vient proposer l’idée du Muppet Show aux différents producteurs hollywoodiens au milieu des années 70, la plupart rejettent le projet, ne comprenant ni le concept, ni son intérêt. C’est finalement le producteur britannique Lew Grade (1906-1998) qui saisit l’opportunité et donne sa chance au jeune homme. A partir de 1976, le Muppet Show rencontre un formidable succès international, devenant un programme incontournable durant cinq saisons et 120 épisodes voyant défiler tout le gratin d’Hollywood au milieu de marionnettes devenues de vraies stars.

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© 1979 Jim Henson Company. © 2012 Elephant Films. Tous droits réservés.

Popularité mondiale oblige, le film débarque

Ainsi, Kermit la grenouille ou encore Piggy la cochonne sont entrés au panthéon des personnages enfantins les plus populaires du monde entier. De quoi susciter l’envie d’exploiter le filon au cinéma pour des producteurs désormais avides de profiter de la manne financière à portée de main. Malin, Jim Henson préfère l’indépendance et produit donc ce tout premier long-métrage avec ses propres deniers, à hauteur de 15 millions de billets verts, une somme plutôt colossale pour l’époque.

Afin de pouvoir se concentrer sur l’animation des marionnettes, Jim Henson délègue la partie réalisation à James Frawley (1936-2019), habile technicien qui fut aux commandes d’un nombre considérable de séries télévisées durant sa très longue carrière s’étalant des années 60 jusqu’aux années 2000 (il a tourné des épisodes pour les séries The Monkees, Columbo, Mike Hammer, Magnum et plus récemment Grey’s Anatomy). Son travail, sans être remarquable, permet de mettre habilement en valeur les petits personnages, tout en assurant une unité d’interprétation vis-à-vis du casting humain.

Sur un script qui se propose de revenir sur l’origine des Muppets, les auteurs ont ainsi signé une sorte de métaphore du destin de Jim Henson qui a effectivement galéré avant d’imposer sa vision d’un projet que tout le monde rejetait. Afin de multiplier les aventures, le scénario prend donc la forme d’un road-movie où les différents protagonistes du show viennent s’agréger aux autres pour former la fine équipe devenue culte.

Un road-movie qui trouve son rythme de croisière

Le film pâtit sans doute au début de cette structure puisque le premier quart d’heure nous laisse orphelin de quelques personnages indispensables. Si Kermit est toujours aussi trognon, on attend tout de même avec une pointe d’impatience l’arrivée de Piggy la cochonne. Dès qu’elle intervient, le métrage prend son envol et un rythme de croisière qui emporte tout sur son passage. Son duo avec Kermit est tout bonnement irrésistible et balaie nos réticences du début.

Autre élément de satisfaction pour les cinéphiles, Jim Henson est assurément un passionné de cinéma et les différentes séquences permettent de rendre hommage à l’âge d’or hollywoodien. On va ainsi du film noir au musical, en passant par le western, avec un goût prononcé pour le pastiche, et non la parodie. Enfin, signalons que tout le gratin des comiques hollywoodiens des années 70 vient faire un tour sur le plateau, avec notamment quelques moments savoureux dus à Mel Brooks, Steve Martin ou encore Richard Pryor. Mais l’hommage est également visible par la présence d’anciennes gloires hollywoodiennes comme Edgar Bergen (1903-1978), Bob Hope (1903-2003) et bien entendu Orson Welles.

Gros succès américain, petite percée en France

Notons enfin que les chansons du film sont signées par l’inévitable Paul Williams (Phantom of the Paradise) qui livre une partition enlevée, volontairement kitsch, mais qui s’accorde à merveille avec l’univers des petites bêtes animées. Gros succès à sa sortie sur les écrans américains, ce tout premier film consacré aux Muppets a également connu une carrière honnête en France avec plus de 245 000 spectateurs sur l’ensemble de l’Hexagone. Ce n’est certes pas un raz-de-marée, mais la popularité du show était sans doute moins forte par chez nous. Cette belle performance a tout de même permis d’initier toute une série de films, environ une dizaine en 40 ans, ainsi qu’une flopée de téléfilms, à la qualité variable en fonction des époques.

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Critique de Virgile Dumez

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© 1979 Jim Henson Company. Tous droits réservés.

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