La dernière marche : la critique du film (1996)

Drame, Mélodrame | 2h02min
Note de la rédaction :
8/10
8
Affiche de La dernière marche

  • Réalisateur : Tim Robbins
  • Acteurs : Susan Sarandon, Sean Penn, Clancy Brown, Robert Prosky, Peter Sarsgaard, Scott Wilson, Margo Martindale, Lois Smith, R. Lee Ermey
  • Date de sortie: 27 Mar 1996
  • Année de production : 1996
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Dead man walking
  • Titres alternatifs : Os Últimos Passos de um Homem (Brésil), Mientras estés conmigo (Amérique Latine), Pena de muerte (Espagne), Dead Man Walking - Sein letzter Gang (Allemagne), Dead Man Walking - Condannato a morte (Italie), A Última Caminhada (Portugal)
  • Autres acteurs :
  • Scénariste : Tim Robbins
  • D'après l'œuvre éponyme de : Helen Prejean
  • Monteurs : Lisa Zeno Churgin, Ray Hubley
  • Directeur de la photographie : Roger Deakins
  • Compositeur : David Robbins
  • Producteurs : Jon Kilik, Tim Robbins, Rudd Simmons
  • Producteurs exécutifs : Eric Fellner, Tim Bevan
  • Sociétés de production : Polygram Filmed Entertainment, Havoc, Working Title Films
  • Distributeur : Polygram Films
  • Distributeur reprise :
  • Date de sortie reprise :
  • Editeur vidéo : MGM / United Artists (blu-ray, 2011 / Edition collector limitée en Digibook cartonné, DVD + blu-ray, 2013)
  • Date de sortie vidéo : 16 février 2011, 7 août 2013 (collector digibook)
  • Budget : 11 000 000$
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 253 336 entrées / 90 594 entrées
  • Box-office nord-américain : 39 363 635$
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleur (35mm) / Dolby Stereo
  • Festivals : Sélection Officielle Berlin 1996
  • Nominations : 4 nominations aux Oscars (Chanson originale pour Bruce Springsteen - "Dead Man Walking", Meilleure Réalisateur, Meilleure actrice et Meilleur acteur)
  • Récompenses : Oscar de la meilleure actrice pour Susan Sarandon (1996), Ours d'argent du meilleur acteur pour Sean Penn (Berlin 1996)
  • Illustrateur/Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 1995 Polygram Productions. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attaché de presse : Jean-Pierre Vincent
  • Tagline :
Note des spectateurs :
Bouleversant plaidoyer contre la peine de mort, La dernière marche est le chef d’oeuvre de Tim Robbins réalisateur. Ce second essai derrière la caméra marqua son temps, porté par l’interprétation magistrale du duo Susan Sarandon – Sean Penn, symboles d’une Gauche progressiste américaine qui suscitait tout l’enthousiasme de la jeunesse de l’époque.

Synopsis : Sœur Helen se consacre à l’éducation des enfants défavorisés d’un quartier noir de La Nouvelle-Orléans. Un jour, elle reçoit une lettre écrite par un certain Matthew Poncelet, condamné à mort pour le viol et l’assassinat d’une jeune fille et de son ami. Sensible à la souffrance manifeste de son correspondant, sœur Helen se rend au pénitencier et y rencontre Poncelet. Celui-ci clame son innocence. Son appel n’en est pas moins rejeté, ainsi que sa demande de grâce. Soeur Helen lui rend fréquemment visite. Au fil de leurs rencontres, elle prend peu à peu conscience de l’insoutenable horreur de la peine de mort, tandis que Poncelet s’ouvre de son côté aux remords et à la grâce…

L’accomplissement de Tim Robbins en tant que réalisateur

Critique : Trois ans après avoir réalisé un premier film qui égratignait sérieusement la vie politique américaine (Bob Roberts en 1992), l’acteur Tim Robbins retourne derrière la caméra afin de livrer un réquisitoire implacable contre la peine de mort qui sévissait encore dans la plupart des Etats américains d’alors. En s’inspirant du livre autobiographique de la religieuse Helen Prejean intitulé Dead man walking, l’acteur, également scénariste, évite la plupart des pièges d’un tel sujet en ne cherchant nullement à excuser les actes abominables commis par le condamné à mort. Donnant la parole à tous les protagonistes du drame, l’auteur permet à chacun de réfléchir à la validité du châtiment ultime, en son âme et conscience. Jamais moralisateur, La dernière marche ausculte aussi bien la douleur des familles des victimes (que le cinéaste ne cherche aucunement à minimiser), que les circonstances qui ont pu mener un être humain à se comporter comme un monstre. Au lieu de s’apitoyer sur le condamné à mort en en faisant un aimable innocent, Tim Robbins a préféré donner la parole à un raciste inculte adepte du nazisme, renforçant ainsi son plaidoyer contre l’horreur de la peine de mort. En démontrant que la machine judiciaire se rend elle aussi coupable d’un abominable crime, froid et longuement prémédité, Tim Robbins s’engage fortement contre toute forme d’intolérance et contre un Etat qui se rabaisse au rang de ceux qu’il assassine avec le consentement des concitoyens.

Avec beaucoup de pudeur et en prenant soin de laisser s’exprimer chaque personnage, La dernière marche dresse un portrait sans concession d’une Amérique intolérante et violente par nature. En cela, la dernière demi-heure qui relate chaque étape de l’exécution est particulièrement brillante puisqu’elle plonge le spectateur dans une ambiance pesante et étouffante où, par la grâce d’un habile montage parallèle, est placé sur le même plan l’odieux forfait du condamné et sa mise à mort par l’Etat.

La dernière marche est un fleuron du cinéma à Oscar des années 90

Si la réalisation de Tim Robbins est très correcte, mais classique, on retiendra davantage son remarquable travail de directeur d’acteurs. Susan Sarandon trouve là son rôle le plus marquant (qui lui a valu l’Oscar de la meilleure actrice) face à un Sean Penn qui confirmait ici tous les espoirs placés en lui depuis déjà une dizaine d’années. Leur duo, profondément attachant et bouleversant, fait toute la force d’un long-métrage assez exemplaire, même si on peut tout de même regretter l’emploi d’une musique légèrement trop mélodramatique dans les dernières minutes, là où le silence aurait suffi.

Beau succès de l’année 1996, La dernière marche demeure à ce jour l’un des meilleurs films sur la peine de mort et reste, malheureusement, toujours d’actualité à l’échelle planétaire, aux Etats-Unis (voir L’état du Texas contre Melissa), évidemment, mais également plus proche de chez nous en Afrique où les lois anti LGBT se sont parfois arquées contre les droits humains, voire sur les réseaux sociaux, devenus espaces de mort sociale prônés par tous ceux que condamnaient Penn, Robbins et Sarandon en leur temps.

Trente ans plus, on ne les a pas oubliés.

La peine de mort au cinéma

Les sorties de la semaine du 27 mars 1996

Affiche de La dernière marche

© 1996 Polygram Film. All Rights Reserved

Le Blu-ray de La dernière marche 

L première édition HD de La dernière marche était techniquement passable et terriblement décevante au niveau des bonus.

Compléments : 1/5

Si l’éditeur propose un commentaire audio de Tim Robbins, celui-ci n’a pas pris la peine de le sous-titrer, ce qui le réserve donc aux anglophones avertis. Quel dommage ! Il ne reste donc qu’une petite bande-annonce et le fait d’avoir la version DVD dans le même boîtier pour un prix modique.

Image : 2.5 / 5

Même si l’image est de bonne qualité, ne laissant apparaître aucun défaut de compression ou la moindre tache ou griffure, on reste déçu par le rendu global qui ne s’approche que très rarement des exigences de la haute-définition. On a surtout l’impression d’assister à la projection d’un très bon DVD.

Son : 2.5  5

Là encore, le rendu de La dernière marche en version originale de la piste en 5.1 DTS-HD Master Audio est globalement correct, mais on cherche en vain une réelle spatialisation, la plupart des informations venant des enceintes avant. Quant à la version française, elle n’est proposée qu’en stéréo, ce qui est tout de même un comble.

Critique et test blu-ray de Virgile Dumez

Biographies +

Tim Robbins, Susan Sarandon, Sean Penn, Clancy Brown, Robert Prosky, Peter Sarsgaard, Scott Wilson, Margo Martindale, Lois Smith, R. Lee Ermey

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Affiche de La dernière marche

Bande-annonce de La dernière marche

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