Kandisha : la critique du film (2021)

Épouvante-horreur, Gore | 1h25min
Note de la rédaction :
6/10
6
Kandisha, l'affiche VOD

  • Réalisateur : Julien Maury Alexandre Bustillo
  • Acteurs : Sandor Funtek, Mathilde Lamusse, Suzy Bemba, Samarcande Saadi, Mériem Sarolie, Nassim Lyes (Nassim Si Ahmed)
  • Date de sortie: 29 Juil 2021
  • Nationalité : Français
  • Titre original : Kandisha
  • Titres alternatifs : -
  • Année de production : 2020
  • Scénariste(s) : Alexandre Bustillo, Julien Maury
  • Directeur de la photographie : Simon Roca
  • Compositeur : Raf Keunen
  • Société(s) de production : Esprits Frappeurs, WY Production
  • Distributeur (1ère sortie) : SND. Film inédit en salles. La date de sortie ci-dessus est celle de la sortie VOD.
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : M6 Vidéo (DVD et VOD)
  • Date de sortie vidéo : 3 novembre 2021 (DVD)
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : 3,2 M d’euros
  • Rentabilité : -
  • Classification : Interdiction aux mineurs -12 ans avec avertissement. La commission propose une interdiction aux mineurs de moins de douze ans en raison du climat angoissant puis horrifique du film qui met en scène de jeunes adolescentes et un enfant confrontés à de vraies scènes sanglantes. Cette interdiction sera assortie de l’avertissement suivant : «Le caractère sanglant et effrayant de plusieurs scènes est de nature à traumatiser un jeune public».
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : -
  • Crédits : SND (Groupe M6)
Note des spectateurs :

Sortie directement sur les plateformes VOD, Kandisha est une petite série B française inspirée de Candyman qui ne démérite pas grâce à une bonne ambiance et des meurtres sanglants bien dosés. Sympathique.

Synopsis : Trois amies d’enfance invoquent l’esprit de Kandisha, créature vengeresse issue d’une légende marocaine. Un jeu qui tourne au cauchemar quand leurs proches se mettent à tragiquement disparaître. Les jeunes filles vont alors faire tout leur possible pour essayer de contrer cette créature maléfique.

Une petite série B tournée avant The Deep House

Critique : Tourné au retour des États-Unis de Julien Maury et Alexandre Bustillo après la déception de Leatherface (2017), projet qui leur a échappé, et avant The Deep House (2021), sorti sur nos écrans avec un certain succès au mois de juin 2021, Kandisha (2020) a eu davantage de mal à trouver sa place en cette période de pandémie mondiale. Finalement, le long-métrage a été acheté par SND pour une diffusion uniquement en VOD au mois de juillet 2021, puis sur support physique à partir du 3 novembre 2021. Le métrage a également été acheté par la plateforme américaine Shudder.

Kandisha, jaquette DVD

© 2020 Esprits Frappeurs – Wy Productions / SND (Groupe M6). Tous droits réservés.

Les deux partenaires investissent dès les premiers plans les cités françaises, avec leurs barres d’immeubles oppressantes. A l’aide d’une musique sombre, cette entrée en matière fait immédiatement penser à Candyman (1992), chef-d’œuvre de Bernard Rose, qui va se révéler la référence principale et assumée des cinéastes.

Des ados de banlieue sans grande profondeur au centre d’une intrigue très proche de Candyman

Pourtant, cette bonne impression de départ se dissipe très vite lorsque les auteurs nous invitent à faire la connaissance des personnages principaux, tous des djeuns de banlieue au phrasé wesh wesh qui peut désappointer de prime abord pour peu que l’on ne goûte guère cette langue imagée. Heureusement, les deux complices se concentrent assez rapidement sur un trio de copines qui s’avèrent nettement moins irritantes que les personnages masculins.

Souffrant d’une écriture peu approfondie des différents personnages – souvent réduits à des enveloppes corporelles sans véritable background – le film de Maury et Bustillo a toutefois le mérite d’entrer assez rapidement dans le vif de son sujet en décrivant l’agression d’une des copines par son ancien petit copain éconduit. Au passage, les auteurs permettent de rappeler la situation toujours délicate des jeunes filles dans certaines banlieues chaudes, sans pour autant s’appesantir puisque leur intention n’est aucunement sociologique.

Des meurtres efficaces pour un pur film de genre

Effectivement, la jeune fille décide de se venger en invoquant une légende issue de la culture marocaine nommée Kandisha. Si les origines historiques de cette figure sont encore largement discutées et donc discutables, la légende est surtout utilisée ici à des fins fictives, afin d’en faire un boogeyman (ou woman du coup) qui ressemble d’ailleurs encore beaucoup au fameux Candyman précité. De même qu’un film comme L’exorciste (Friedkin, 1973) ne cherche aucunement à représenter de manière réaliste un phénomène religieux appartenant au christianisme, Kandisha n’a aucune vocation à décrire de manière exacte une figure de la religion musulmane, mais exploite le personnage pour en faire une entité diabolique au sein d’un pur film de genre.

Ce que Kandisha fait plutôt bien d’ailleurs puisque le long-métrage multiplie les meurtres sanglants avec une belle régularité et une certaine générosité en matière de gore. On retrouve même par instants le goût de la provocation des auteurs du très extrême À l’intérieur (2007), lorsqu’ils filment le sacrifice d’un petit lapin plein cadre (avec effets spéciaux bien évidemment) ou encore lorsqu’ils déversent des flots de sang sur une couveuse contenant un petit bébé (là encore avec trucage, bien entendu). Enfin, le sort réservé à un des personnages les plus sympathiques donne lieu à un effet spécial particulièrement gore qui démontre le goût intact des cinéastes pour les effets chocs. Par contre, on les remercie de ne pas avoir eu recours aux inutiles jump scares puisque l’ambiance du film est suffisamment sombre pour se suffire à elle-même.

Un film sympathique, bien que perfectible

On notera enfin une petite originalité puisque l’intégralité des victimes du croquemitaine sont des hommes, dans un genre qui généralement préfère s’en prendre aux femmes. A l’opposé, les trois héroïnes sont volontaristes, sans pour autant être des modèles de force comme dans certains films américains actuels.

Alors oui, Kandisha n’est pas parfait. Tout d’abord le budget apparaît comme assez rachitique, certains acteurs sont moins convaincants que d’autres et la cérémonie d’exorcisme n’est pas franchement réussie. De même, on peut reprocher au film son manque de profondeur, là où un Candyman avait su exploiter l’horreur dans une perspective sociologique passionnante. Mais au vu dans les conditions d’une soirée VOD, Kandisha assure le job et ose même un twist final non dénué d’émotion. Sans aucun doute moins abouti formellement que Candyman 2021 dégoupillé par Jordan Peele et Nia DaCosta, Kandisha s’avère bien plus agréable à regarder que son concurrent par son absence de discours militant et son goût véritable pour un cinéma de genre décomplexé, et ce malgré des limites budgétaires contraignantes.

Critique de Virgile Dumez

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Kandisha, l'affiche VOD

© 2020 Esprits Frappeurs – Wy Productions / SND (Groupe M6). Tous droits réservés.

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