Je promets d’être sage : la critique du film (2019)

Comédie | 1h32min
Note de la rédaction :
8/10
8
Je promets d'être sage : une affiche qui semble dire le contraire

Note des spectateurs :

Je promets d’être sage est une comédie délicieusement amorale pour aborder, en compagnie d’une bande de généreux doux-dingues, la notion de normalité.

Synopsis : Après des années de galère dans le théâtre, à bout de nerfs, Franck plaque tout !  Il aspire à une vie qui se tienne enfin et accepte un poste de gardien de musée loin de Paris, au calme. C’était sans compter sur Sibylle, une agent de surveillance caractérielle qui va lui mener la vie dure et tout faire pour le décourager. Ils vont pourtant être amenés à s’allier pour monter une petite escroquerie. Une chance peut-être de reprendre leurs vies en main…

Un regard infiniment tendre sur les outsiders de la vie

Critique : A l’image de son personnage principal, le réalisateur de Je promets d’être sage, dont c’est le premier long-métrage, après avoir enchaîné quelques activités cinématographiques précaires, envisage d’exercer un métier plus en phase avec les normes sociétales. Finalement, sa passion pour le cinéma prend le dessus (il a consacré deux mémoires, l’un à François Truffaut, l’autre à André Téchiné). S’avouant friand de comédies consacrées à la difficulté de vivre ou au sentiment d’inadaptation, il écrit et réalise cette œuvre singulière qui pose un regard infiniment tendre et résolument optimiste sur ceux qui ne possèdent pas toujours toutes les armes pour lutter contre les angoisses de la vie.

 Je promets d’être sage, au musée des Beaux-arts de Dijon

Frank (Pio Marmaï) est un metteur en scène de théâtre au tempérament bouillonnant qui ne s’exprime qu’à travers la passion. Face à l’incompréhension du public pour son œuvre et des comédiens pour ses exigences, il décide de saborder ses velléités artistiques lors d’une scène d’ouverture au radicalisme mémorable pour se réfugier dans l’atmosphère feutrée d’un musée (ici le superbe Musée des Beaux-Arts de Dijon) où il accepte un poste de gardien. Mais est-ce vraiment ce qui lui convient ?  Il a beau promettre d’être sage, il a bien du mal à retenir cette nature fougueuse qui bout en lui. Entre la folie du spectacle et le calme du musée, le réalisateur trouve là une belle occasion de se jouer des contrastes, réservant au spectateur la surprise de l’évolution du récit.

Léa Drucker, sublime dans Je promets d'être sage

© 2019 Easy Tiger / Apollo Fomms / France 2 Cinéma / Photos : David Kosk

La société du travail

D’ailleurs, le héros de Je promets d’être sage, entreprenant, ne tarde pas à devoir mener une nouvelle bataille pour contrer l’énergie négative d’une collègue qui a déjà fait fuir les précédents candidats à ce poste, au grand dam des autres employés. Retrouvant ses réflexes de directeur de troupe, il prend rapidement l’ascendant sur cette équipe de personnes fragilisées, l’un par la peur de la maladie, l’autre par un besoin d’amour surdimensionné, la troisième animée d’une agressivité exacerbée suite à un changement d’orientation professionnelle qui lui pèse, mais qui ont tous en commun cette part de drôlerie et de générosité qui les rend formidablement attachants. Combatif jusqu’au bout, il parvient même à amadouer la redoutable Sybille (Léa Drucker) avec qui il monte une arnaque rocambolesque, qui transforme leur regard sur la vie et les libère.

Un récit inattendu, entre romance, aventures et joyeux divertissement

« C’est à deux que l’on a du talent » découvre finalement Sybille. Voilà des propos qui illustrent parfaitement la teneur de ce film dont l’intensité est assurée par la parfaite complicité de ce couple d’acteurs dont on partage sans réserve la rouerie acidulée tandis qu’une pléiade d’excellents seconds rôles (dont la touchante Mélodie Richard et le gentiment décalé Gilles Privat) complètent un casting sans faute. Une mise en scène alerte nous transporte, sans à-coups, tout en prenant soin de préserver l’inattendu au détour de chaque scène, du film social à la comédie romantique pour finalement lorgner du côté du récit d’aventures.

Si après cet enchaînement de péripéties le récit s’essouffle légèrement, l’image de fin (le Cap Espichel au Portugal), particulièrement lumineuse, clôt fort joliment cette odyssée divertissante et joyeuse.

Critique de Claudine Levanneur

Les sorties de la semaine du 14 août 2019

Je promets d'être sage : une affiche qui semble dire le contraire

© 2019 Easy Tiger / Apollo Fomms / France 2 Cinéma / Photos : David Kosk

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