En 2008, Jackpot marquait le retour de Cameron Diaz dans la mauvaise comédie loufoque à tendance vulgaire. L’actrice nous amusait. Pas le film.
Synopsis : Joy vient de se faire larguer. Jack vient de se faire virer. Ils ne se connaissent pas mais, après une nuit de folie à Las Vegas, la ville de tous les possibles… ils se réveillent… mariés. Ils sont d’accord pour se séparer à l’amiable… mais tout change quand Jack gagne 3 millions de dollars aux machines à sous avec une pièce prêtée par Joy. Pour garder le jackpot, chacun va alors tenter de se rendre insupportable pour dégouter l’autre et le pousser au divorce.
La guerre des Rose n’aura pas lieu
Critique : Cameron Diaz et Ashton Kutcher aiment se montrer en spectacle. Roi et reine de la régression post adolescente, stars people plus connues pour leurs frasques sentimentales que pour leur carrière peu ragoûtante, ils revenaient en 2008 dans le spectacle populaire bas de gamme comme ils les affectionnaient tant. La belle Cameron retrouvait le ton des loufoqueries façon frères Farrelli et Kutcher insistait dans le graveleux bêta.
Ils s’associaient dans une comédie sur fond de délire à Las Vegas qui préfigurait le triomphe de Very Bad Trip, de Todd Phillips, en 2009, comme le soulignait le titre original, What Happens in Vegas.
Evidemment, au vu du charisme du duo, la comédie était romantique même si elle cherchait faussement à en casser les codes, et burlesque. D’ailleurs, elle était produite par Shawn Levy, réalisateur de Pour le meilleur et pour le rire (déjà avec Ashton Kutcher), prince de la crétinerie populaire américaine (Treize à la douzaine et La panthère rose, synonymes d’échecs systématiques au box-office français). Depuis Shawn Levy est passé au blockbuster et a notamment connu son plus gros triomphe en 2024 avec un certain Deadpool & Wolverine !
L’antre du mâle odorant
L’union des deux comédiens vedettes se solde par un mariage célébré dans l’ivresse de Las Vegas un soir de déprime, une erreur de beuverie qu’ils veulent effacer aussitôt par un divorce express. Mais celui-ci est rendu compliqué par un jackpot inespéré de trois millions de dollars pour lequel ils vont commettre les pires coups bas car l’argent, lui, ils comptent bien se le garder. L’occasion rêvée pour ces deux routards de la comédie pataude dévergondée de s’adonner aux pitreries habituelles, roublardes et grasses. Kutcher, qui est contraint, par un juge peu favorable au divorce, de vivre pendant six mois avec sa belle aux jambes charmantes, éparpille ses sous-vêtements sales, se met la main dans le caleçon en matant le petit écran, arrose l’évier de son jet matinal pour rebuter la tornade blonde, tandis que celle-ci, pour le faire craquer et empocher le pactole, l’incite à l’adultère en invitant des jeunes femmes délurées dans son antre de mâle odorant. Très fin.
Evidemment le burlesque n’évite pas la romance de faire son chemin. La trame romantique est ultra convenue jusque dans sa conclusion téléphonée dès le premier quart d’heure : les deux tourtereaux s’éprennent l’un de l’autre sous l’effet de l’alcool, se marient dans l’inconscience absolue, veulent divorcer, se haïssent mais sont contraints de cohabiter ensemble, retombent finalement amoureux avant l’épreuve finale qui feint de provoquer un soupçon de suspense dans un océan de clichés. On n’oubliera pas que Dana Fox (Thérapie de couples, Célibataire, mode d’emploi, Cruella, Le secret de la cité perdue, Isn’t it Romantic?) était seule à la perche du script.
Box-office : un petit “Jackpot” pour la 20th Century Fox
Déjà vu, déjà fait, avec des gags et des ressorts dramatiques identiques, ce Jackpot n’était pas un cadeau offert aux spectateurs mais décrocha un petit succès en salle, au début de l’été cinématographique 2008, avec 210 millions de recettes dans le monde, pour une mise de départ de 35M$.
Les critiques assassines et les nominations au Razzie Awards en souligneront toutefois la portée limitée durant cette année 2008 qui fut en France, celle de Bienvenue chez les Ch’tis, Disco et Enfin veuve, et aux USA celle de Sex and the City le film, Mamma Mia ! Le film, et High School Musical 3.
Avec 1 050 000 entrées en France, Jackpot achève son année à la 43e place annuelle. Cameron Diaz s’arroge un succès supérieur à Bad Teacher (986 000, 2011), Triple alliance (810 000, 2014) et Sex Tape (531 000, 2014).
Pour Ashton Kutcher, il s’agira de son 2e plus gros succès national. La vedette de Eh mec ! Elle est où ma caisse ? et L’effet papillon, alors époux de Demi Moore, avait une carrière particulièrement catastrophique dans l’Hexagone, enchaînant les bides de Mon boss, sa fille et moi (2004), Black / White (2005), et 7 ans de séduction (2005). Il peut donc s’estimer heureux de son mariage express avec la France le temps d’un film.
Cameron Diaz plus forte que les Wachowski au box-office
Au niveau mondial, la France sera le 5e marché de Jackpot, après les USA (80M$), le Royaume-Uni (15.6M$), l’Espagne (11.8M$) et l’Allemagne (10.9M$).
Entré en 2e position aux USA, derrière le premier Iron Man qui connaissait une 2e semaine stratosphérique, Jackpot démonte surtout Speed Racer des soeurs Wachowski qui est un accident industriel en 3e place. Jackpot quadruplera son week-end d’ouverture aux USA pour des recettes satisfaisantes quand Speed Racer achèvera sa course à 44M$, loin de son budget de 120M$.
Les sorties de la semaine du 7 mai 2008
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