Le plus beau cadeau qu’Hollywood pouvait offrir à un cinéphile. Inception est un rêve éveillé tout simplement bouleversant. Attention, film de l’année 2010.
Synopsis : Dom Cobb est un voleur expérimenté – le meilleur qui soit dans l’art périlleux de l’extraction. Très recherché pour ses talents dans l’univers trouble de l’espionnage industriel, Cobb est aussi devenu un fugitif traqué dans le monde entier qui a perdu tout ce qui lui est cher. Mais une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie d’avant – à condition qu’il puisse accomplir l’impossible : l’inception. Au lieu de subtiliser un rêve, Cobb et son équipe doivent faire l’inverse : implanter une idée dans l’esprit d’un individu. S’ils y parviennent, il pourrait s’agir du crime parfait.
© 2010 Warner Bros. Entertainment Inc. All rights reserved.
Inception, introspection mentale des songes de cinéphiles
Critique : 2010. En plein milieu d’un été de mascarade, exsangue de suites, de remakes et d’adaptations de série télé, il faut bien qu’un cinéaste se démarque. Qu’il propose un scénario original et sinueux. Qu’il ose le risque face à une concurrence bedonnante, engraissée à la formule. Qu’il s’oppose au diktat du jeunisme.
Ce cinéaste, c’est Christopher Nolan, le dernier génie en date dans une longue tradition hollywoodienne qui compte Scorsese, Spielberg, Coppola ou Fincher.
Avec Inception, désormais devenu hors normes, Nolan est l’ultime sensation. Un auteur dans une industrie à fric qui manipule les dizaines de millions de dollars de budget pour toucher au meilleur sans trahir sa vision alambiquée du cinéma. Le réalisateur anglais et américain est aussi l’artisan de ses scripts dont chacun réserve des pépites d’idées enfouies, sources d’émerveillement. Outre Memento et Le prestige, il est l’ingénieux faiseur derrière les deux reboots de Batman, celui qui, avec The Dark Knight, en 2h30 et seulement deux scènes grosses d’action, a mis l’Amérique à ses pieds. Celui-là même qui, avec Inception, pose un nouveau jalon dans l’histoire du cinéma américain.
Un récit gigogne à en perdre la tête
Jalon, c’est trop fort pour vous ? Vous voulez plus de retenue ? Vous n’en aurez pas. C’est tout de même du film de l’année 2010 dont on parle. L’œuvre la plus épatante, bâtie sur un récit gigogne, intrinsèquement complexe, mais pas au point de perdre les foules dans un discours rébarbatif et abscons.
Le blockbuster prend sa force dans une histoire parmi les plus belles romances jamais narrées. La production spectaculaire exalte dans ses effets spéciaux omniprésents sans jamais brûler nos méninges. Le film est dense, y compris dans sa durée de 2h30, mais qui s’amuse à rétracter le temps, comme dans l’univers des rêves qu’il explore, pour finalement ne sembler durer qu’une poignée de minutes de suspense haletant.
Thriller, science-fiction née sur l’autel des Matrix, action movie pétaradant, film catastrophe abracadabrant, love story de légende… Inception c’est tout cela à la fois, mais tellement plus encore.
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La Dream Team de Christopher Nolan
Comment retranscrire en quelques mots la fluidité de la caméra de Nolan qui a encore mûri depuis Dark Knight ? Comment communiquer sur le papier l’intensité des récits ingénieusement enchassés ? Comment faire résonner l’exceptionnelle bande originale de Hans Zimmer qui signe là l’apogée de sa carrière ? Et surtout comment partager le plaisir ressenti face au casting le plus royal de la décennie des 2010 ? Le personnage de Leonardo DiCaprio dans un rôle étourdissant de souffrance n’est pas sans rappeler celui qu’il campait dans Shutter Island (le thriller diabolique de Scorsese étant finalement très proche d’Inception !). Notre Marion Cotillard internationale désormais, remarquable en femme fatale mystérieuse, irradie et n’aura jamais trouver un rôle plus prestigieux. Sans oublier Joseph Gordon-Levitt qui a gravi les échelons après Mysterious skin, ou encore Ellen Page qui ne cesse de mûrir depuis Juno et le pédo-thriller Hard Candy. Sans oublier le magnétique Cillian Murphy, grand habitué de la filmographie de Christopher Nolan.
Le plus gros succès de l’année 2010 en France
Dans tout cela, on n’aime ne pas dire grand-chose du récit, de ses rebondissements ou des effets spéciaux démesurés dont la bande-annonce donne un avant-goût. Peu importe sa génération, son âge, Inception se doit d’être découvert affranchi de trop d’explicitations pour savourer ce que le film fut en 2010, la promesse d’une claque dans la gueule avec l’envie miraculeuse de pleurer en sortant tellement la fin est belle et émouvante.
En France, ce fut tout simplement le film le plus vu de l’année. Respect éternel.
Sorties du 21 juillet 2010
Reprise le 21 juillet 2020
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