Hugo Cabret : la critique du film (2011)

Biopic, Aventures, Familial, 3D | 2h08min
Note de la rédaction :
7.5/10
7.5
Hugo Cabret, affiche

  • Réalisateur : Martin Scorsese
  • Acteurs : Sacha Baron Cohen, Chloë Grace Moretz, Jude Law, Christopher Lee, Ben Kingsley, Emily Mortimer, Asa Butterfield, Michael Stuhlbarg, Helen McCrory, Ray Winstone, Richard Griffiths
  • Date de sortie: 14 Déc 2011
  • Année de production : 2011
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Hugo Cabret
  • Titres alternatifs : Hugo Cabret en 3D (France, Cinéma), The Invention of Hugo Cabret (USA), La invención de Hugo Cabret (Espagne, Mexique), Hugo i jego wynalazek (Pologne), A Invenção de Hugo (Portugal), A Invenção de Hugo Cabret (Brésil)
  • Scénariste : John Logan
  • D'après le livre de : Brian Selznick (The Invention of Hugo Cabret)
  • Monteur : Thelma Schoonmaker
  • Directeur de la photographie : Robert Richardson
  • Compositeur : Howard Shore
  • Cheffe costumière : Sandy Powell
  • Chef décorateur : Francesca Lo Schiavo
  • Directeur artistique : Dante Ferretti
  • Producteurs : Johnny Depp, Tim Headington, Graham King, Martin Scorsese
  • Producteurs exécutifs : David Crockett, Christi Dembrowski, Georgia Kacandes, Charles Newirth, Emma Tillinger Koskoff
  • Sociétés de production : Paramount Pictures, GK Films, Infinitum Nihil, Janimation
  • Distributeur : Metropolitan FilmExport (France), Paramount Pictures (USA)
  • Distributeur reprise :
  • Date de sortie reprise :
  • Editeur vidéo : Metropolitan Vidéo
  • Date de sortie vidéo : 14 Mai 2012 (DVD, Blu-ray, Blu-ray 3D), 1 octobre 2023 (blu-ray)
  • Budget : 150 000 000$
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 1 340 790 entrées / 293 990 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : 73 864 507$ / 185 770 310$
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleur (35mm, D-Cinema, 3D-Version) / Dolby Surround 7.1, Datasat, SDDS, Dolby Digital
  • Festivals : New York Film Festival, Royal Command Film Performance
  • 192 nominations dont : CinEuphoria Awards 2013 (Meilleure musique), Cinema Brazil Grand Prize (Meilleur film en langue étrangère), Cinema Writers Circle Awards (Meilleur film étranger, Espagne), Danish Film Awards (Meilleur film américain), David di Donatello Awards (Meilleur film étranger),
  • 56 récompenses : ASCAP Film and Television Music Awards (ASCAP Award), 5 Oscars sur 11 nominations, 1 Saturn Award sur 10 nominations), 2 BAFTA sur 10 nominations, 1 Critic Awards sur 11 nominations, 1 prix aux Italian Online Movie Awards (IOMA) sur 6 nominations, 1 Prix aux Online Film & Television Association sur 14 nominations...
  • Illustrateur/Création graphique : © Siam Seznec pour Troïka. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : Affiche : © Siam Seznec pour Troïka. © 2011 GK Films, LLC. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse : François Frey, Olivia Malka, Sophie Martins (Kinema)
Note des spectateurs :

Scorsese à la direction d’un film pour enfants ? Que nenni ! Plutôt à la tête d’un hommage universel et intemporel à la magie du 7e art et à ses créateurs… Méliès le premier. Hugo Cabret est une déclaration d’amour au cinéma virtuose.

Synopsis : Dans le Paris des années 30, le jeune Hugo est un orphelin de douze ans qui vit dans une gare. Son passé est un mystère et son destin une énigme. De son père, il ne lui reste qu’un étrange automate dont il cherche la clé – en forme de cœur – qui pourrait le faire fonctionner. En rencontrant Isabelle, il a peut-être trouvé la clé, mais ce n’est que le début de l’aventure…

Critique : Le Scorsese de Hugo Cabret n’est pas celui des Affranchis ou de Shutter Island. Non, il s’agirait davantage de l’éminent historien du septième art qui veille à la restauration du patrimoine cinématographique à travers la World Cinema Foundation qu’il a fondée. A la réalisation de l’adapation du roman de Brian Selnick, on retrouve le cinéphile absolu qui appose à sa passion pour le cinéma de genre celle pour des cinématographies variées, quelles soient contemplatives, de l’Europe de l’Est, ou documentaires sur les grandes figures du jazz, jusqu’à son amour inconditionnel pour le cinéma muet.

Loin du blockbuster familial avec rebondissements effarants et courses poursuites palpitantes (ce n’est pas la trahison du Tintin de Spielberg), son incursion dans le domaine du film pour mômes, est surtout un magnifique hommage, non seulement au 7e art, mais surtout à la magie du 7e art, et à tous ses artisans. Dans un Paris mythique, idéalisé à coup de clichés de carte postale qui, attention, caressent notre bienveillance tellement la reconstitution confine au sublime, il met en scène le monde de l’artisanat, à travers l’orphelin Hugo de Montparnasse, bossu sans bosse, qui vit dans les coulisses de la gare, à l’abri des regards, remontant les mécanismes complexes de l’horlogerie des lieux, tout en reconstituant un étrange automate, seul héritage d’un père (Jude Law, présent pour une scène unique) parti trop tôt.

Hugo Cabret est un objet d’orfèvrerie

Avec les technologies de notre époque (la 3D relief, donc, et les images de synthèse) qu’il manie comme peu d’experts ont su le faire jusqu’à présent au cinéma, il va percer l’un des mystères les plus incroyables qu’on ait vu depuis longtemps au cinéma, un mystère sans monstre, et sans pathos, sans violence et sans méchant, où l’art, l’humanité et l’Histoire se recoupent pour culminer en quelque-chose proche du chef d’oeuvre personnel et du biopic non déclaré.

Affiches personnages de Hugo Cabret

Affiche : © Siam Seznec pour Troïka. © 2011 GK Films, LLC. Tous droits réservés / All rights reserved

Son amour pour l’époque (l’entre-deux guerres parisien), c’est avant tout celui du cinéma qui a bercé son enfance, des tours de magie devant la caméra des plus grands prestidigitateurs, dont ici, il rend, nombreux extraits à l’appui, un hommage sans équivoque.
Leçon de cinéma incroyable qui enseigne aux contemporains le sens et la place des technologies au sein du 7e art, déclaration d’amour sans limite pour l’art de l’illusion des plus grands auteurs/techniciens/magiciens du premier quart de siècle passé, Méliès le premier, Hugo Cabret est un bijou de cinéphilie insoupçonné, maquillé en apparence en film pour enfants, mais qui saura parler à toutes les générations sans exception. Du pur cinéma intemporel et universel, comme on en voit à peu près jamais ! Alors précipitez-vous, cela sort le 14 décembre et cela sera le seul film de Noël vraiment digne pour les fêtes.

Box-office d’Hugo Cabret : un échec spectaculaire, même en France

Echec au box-office mondial, le cadeau de Noël de Martin Scorsese n’a pas su parler aux familles qui ne sont pas forcément sensibles aux hommages à la virtuosité du cinéma, lui préférant d’autres productions de saison comme le retour des Muppets, l’hommage de Tintin par Steven Spielberg, qui, au hasard des calendriers, est sorti aux USA à 4 semaines d’intervalles, mais aussi Alvin et les Chipmunks 3.
Avec son budget de 150M$, les 73M$ américains sont insuffisants, d’autant qu’ils ont été gonflés par les suppléments de recettes dus aux diffusions en 3D.
Sorti dans 1 277 cinémas, Hugo Cabret ne passera qu’une seule semaine au-dessus des 10M$, lors du week-end de Thanksgiving. Tout bon film qu’il est et conscient de ses nominations aux Oscars, il passera 16 semaines consécutives au-dessus de la barre du million de dollars, puisqu’au début du mois de mars 2012 nord-américain, il bénéficiait encore d’1 579 000$ de revenus en plus.
Le réalisateur d’Aviateur (102M$), Les Infiltrés (132M$) et Shutter Island (128M$), était abattu, mais au moins, trouvera-t-il la rédemption commerciale deux ans plus tard, en 2013, avec Le loup de Wall Street, son ultime gros succès commercial (116M$ en Amérique du Nord, 390M$ globalement).
Hors USA, le grand film de Noël de Martin Scorsese n’amasse que 112M$, ce qui est décevant, comme le démontrent le peu de marchés qui lui octroient plus de 10M$ de recettes, malgré l’apport des recettes 3D ! Ils ne sont que deux : le Japon (11.6M$) et l’Australie (10.8M$).
La France est son troisième meilleur marché étranger, avec pas moins de 9.6M$ de recettes, ce qui se traduit par 1 340 000 spectateurs pour un lancement dans 692 cinémas, le 14 décembre. Pendant trois semaines en France, le film familial de Scorsese, aussi brillant soit-il, demeure stable entre 370 et 310 000 entrées. C’est plus que médiocre en période de Noël où l’on pouvait l’imaginer au-dessus des 500 000 tickets hebdomadaires.
La semaine de fêtes le positionne en 6e place, derrière Intouchables et Mission: Impossible, Protocole fantômes, ce qui est logique, en revanche, cette production luxueuse, dont la thématique est française, se retrouve laminée par Alvin et les Chipmunks 3 qui réalise 800 000 entrées dès sa première semaine et Le Chat Potté qui est pourtant en 4e semaine et franchissait les 3 millions d’entrées.
Le marketing couteux et d’une grande beauté n’a pas permis à maître Scorsese de briller sur l’un de ses marchés les plus porteurs. Hugo Cabret, l’un de ses plus gros budgets historiques, n’arrive qu’en 9e position dans une carrière très favorable. Hugo Cabret est sorti en France entre deux opus à 3 millions d’entrées, Shutter Island (2010) et Le Loup de Wall Street (2013). Cela ne fait que souligner le revers douloureux autour d’un projet qui demeure l’un de ses plus séduisants. Les centaines de nominations qu’il recevra dans le monde l’attesteront.
Affiche d'Hugo en 3D de Martin Scorsese

Affiche : © Siam Seznec pour Troïka. © 2011 GK Films, LLC. Tous droits réservés / All rights reserved

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Hugo Cabret, affiche

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