De Funès éclipse tous les autres acteurs dans ce Fantomas contre Scotland Yard qui tient plus de la comédie que du film d’aventures. Assurément le plus faible de la série.
Synopsis : Fantômas revient avec une nouvelle idée : imposer aux riches (nobles comme gangsters) un impôt sur le droit de vivre. Débarqués en Ecosse, le commissaire Juve, Fandor et se fiancée ont pour mission d’attrapper Fantômas. Dans un château hanté par les esprits, Juve, censé protéger les propriétaires, est lui-même victime de l’humour macabre de Fantômas, lequel use et abuse de ses masques extravagants et de son rire caverneux. Il malmène le pauvre commissaire Juve en accrochant des pendus dans sa chambre. Quand Fantômas passe, quelqu’un trépasse.
Louis de Funès écrase tout sur son passage
Critique : Troisième volet d’une série à succès, Fantômas contre Scotland Yard sonne le glas d’une franchise dont on pouvait légitimement attendre d’autres épigones. Il faut avouer que chaque épisode s’éloigne un peu plus de l’univers de Souvestre et Allain pour se transformer en une suite de sketchs visant à mettre en avant les pitreries d’un Louis de Funès devenu une star entre le premier épisode et ses suites.
On constate assez rapidement que Jean Marais et Mylène Demongeot font de la figuration par rapport au personnage du commissaire Juve incarné par de Funès. Cela se voit même sur l’affiche qui consacre le règne sans partage de de Funès sur ses camarades.
Le script n’est ici qu’un prétexte pour accumuler les pitreries de de Funès
De même, l’intrigue principale, totalement inventée par les scénaristes, se contente d’être une trame basique servant uniquement à collectionner les situations saugrenues où l’acteur comique peut se déchaîner en criant et éructant. Certes, on ne peut nier l’efficacité de certains gags, mais le cinéaste André Hunebelle n’exploite jamais tout le potentiel de son décor et de son script.
Situé en Ecosse dans un château hanté par l’ombre du criminel Fantômas, le film aurait pu exploiter comme les Anglais de la Hammer le magnifique cadre gothique, ou être une habile parodie des policiers à la Agatha Christie, ou bien même une angoissante aventure aux couleurs criardes comme savaient si bien les tourner les cinéastes italiens. Il n’en est rien.
Du vaudeville pas toujours très inspiré
En lieu et place de ces enthousiasmantes options, Hunebelle ne signe qu’une comédie très française dans son ton, dépourvue du moindre mystère et préférant jouer la carte du vaudeville que du comique absurde. Heureusement que de Funès déploie tout son talent pour nous faire sourire, car sinon, l’ennui nous frapperait très rapidement devant ce gâchis sans doute tourné trop rapidement après les deux premiers volets.
De Funès au firmament du box-office malgré une qualité moindre
Le public a d’ailleurs moins plébiscité ce dernier opus, qui a réalisé 700.000 entrées de moins que son prédécesseur. Ce troisième volet a tout de même généré 3,5 millions d’entrées sur toute la France, un score parfaitement respectable pour une franchise en fin de carrière, puisqu’il s’agit du cinquième plus gros succès de l’année, derrière notamment Les grandes vacances (numéro 1 avec 7 millions de baigneurs) et Oscar (numéro 2 avec 6,1 millions d’entrées). Un excellent cru commercial pour Louis de Funès, maître incontestable du box-office des années 60.
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Critique du film : Virgile Dumez
Les sorties de la semaine du 16 mars 1967
© 1965 Gaumont – DA. MA. Produzione / Illustration : René Ferracci © ADAGP Paris, 2019. Tous droits réservés.